Conseils de typographie

Les majuscules ou capitales
et
les minuscules ou bas-de-casse
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Les majuscules ou capitales et
les minuscules ou bas-de-casse

Lesquelles choisir ? Quelle différence entre une majuscule et une capitale (ou haut-de-casse) ? Quelle différence entre une minuscule et un bas-de-casse ? Confusion tellement fréquente qu'après nos explications de cette page, nous avons développé ce qu'en disent nos principaux dictionnaires dans une autre page spéciale : “dico : majuscules, capitales”.

PARIS majuscule minusculesNous rappelons ici, ce que nous avons aussi signalé ailleurs, dans notre page spéciale capitales, accents et cédille, en indiquant que les capitales devaient être accentuées.

Nous ne discuterons donc pas ici de l'accentuation ou non des capitales ; nous nous emploierons
(1) à distinguer le vocabulaire du grammairien (majuscule et minuscule) de celui du typographe (capitale et bas-de-casse), puis nous proposerons,
(2) de lister les cas où la majuscule du grammairien doit (devrait) être représentée par une capitale du typographe, c'est-à-dire déterminer où et quand mettre des capitales,
(3) avant de commenter l'usage de la capitale de déférence, aussi dite capitale de courtoisie,
(4) pour terminer par une discussion "Internet ou internet ? Est-ce capital ?".

 

majuscule ≠ capitale et minuscule ≠ bas de casse

 

Casses d'imprimerie
(d'après le musée de l'imprimerie de Nantes) :
https://musee-imprimerie.com/visites/
typographie/casse.html
casse parisienne

Dans l'écriture cursive traditionnellement enseignée dans nos écoles, pas question de casse ; donc pas question de parler de capitales ou de bas-de-casse. On n'y distingue que les minuscules (traduites en bas-de-casse depuis la naissance de lʼimprimerie) et les majuscules (traduites en grandes capitales). Avec lʼimprimerie et la naissance de la typographie, même numérique aujourdʼhui, sont apparus des caractères que lʼon nʼemployait jamais en écriture cursive, les petites capitales. Essayez dʼimaginer un texte écrit en capitales cursives...
script majuscules minuscules

Le terme de « casse » trouve son origine dans les bacs de caractères de plomb, employés en imprimerie. Il s'agissait de composer son texte en prenant les caractères à la bonne place, mais aussi de les trier correctement après usage, pour éviter les coquilles. La forme des casses et la grandeur des cassetins variaient selon les pays et le nombre de caractères différents que comportait la langue utilisée (caractères accentués et ligatures œ, Œ, æ et Æ en français, les ¡, ¿, Ñ et ñ en espagnol, le fameux β allemand et j'en passe), mais aussi selon la fréquence dʼutilisation de chaque caractère propre à chaque langue. Dans les imprimeries essentiellement francophones, le cassetin des 'e' était beaucoup plus grand que celui des 'x'.

Et, — l'auriez-vous deviné ? — les caractères appelés à tort minuscules, étaient rangés dans les casses, en bas, car plus fréquemment utilisés et plus facilement accessibles sans fatigue... dʼoù leur nom « bas-de-casse ».

Les caractères (capitales et bas-de-casse) étaient triés selon leur forme, selon leur format : pas question de les trier selon leur fonction grammaticale. Il ne faut donc pas confondre majuscule (exigence grammaticale et écriture cursive) et capitale (casse de caractères, propre à la typographie et lʼimprimerie) :
les Champs-Élysées,
les CHAMPS-ÉLYSÉES
ou les CHAMPS-ÉLYSÉES,
ou encore les champs-élysées :

Pour le grammairien,
Champs-Élysées est un nom propre désignant une avenue de Paris qui part de la place Charles-de-Gaulle (anc. place de l'Étoile) [NDLR : quel accent, cette étoile], et chacune de ses quatre formes ci-dessus compte 2 majuscules (C et É) et 11 minuscules, peu importe l'aspect typographique du mot. Le lecteur aura compris quʼil ne peut y avoir quʼune seule majuscule par mot, à savoir sa première lettre.

Pour le typographe,
- le premier exemple compte 2 (grandes) capitales et 11 bas-de-casse ;
- le deuxième exemple compte 2 grandes capitales et 11 petites capitales ;
- le troisième exemple compte 13 (grandes) capitales ;
- le quatrième exemple compte 13 bas-de-casse.
Le lecteur comprendra aussi quʼun mot peut être écrit en capitales, quʼil ait ou non une majuscule... mais quʼil est impossible dʼécrire un mot en majuscules...
De même, lʼexpression « majuscule initiale » est un pléonasme redondant ;o) bien inutile... que même Wikipedia a employé[3].

Typographes et grammairiens devraient parfaitement s'entendre si les majuscules étaient écrites en grandes capitales. Maurice GREVISSE et André GOOSSE : « Dans la langue courante, on appelle souvent les capitales majuscules d̂imprimerie ou majuscules tout court : « En écrivant [...], à lʼencre rouge, le titre de lʼœuvre, en majuscules soulignées deux fois » (G. Perec, Vie mode dʼemploi, p. 301). Dans lʼusage de ce livre, majuscule désigne toujours une initiale plus grande que le reste du mot. » (Le Bon Usage, 14e éd., § 87,b,1, § 101). Éditions De Boeck - Duculot, Paris - 2007) ;

Trop dommage que la majorité des dictionnaires définissent les majuscules ou minuscules se basant en partie sur leur forme, laissant sous-entendre que la majuscule doit de distinguer des autres caractères par une taille plus grande, voire une graphie différente. La majorité des définitions retiennent, par contre, qu'il s'agit d'une caractéristique d'une première lettre d'un mot pour signaler qu'il s'agit d'un nom propre ou du début d'une phrase ou d'un vers.
Wikipedia insiste sur les points suivants :

  • l’utilisation d’une majuscule est dictée par les règles de l’orthographe : en français, on les utilisera par exemple pour la lettre initiale d’une phrase ou d’un nom propre ;
  • les capitales relèvent, elles, d’un choix de composition typographique. Leur emploi relève moins d’une norme que d’une décision particulière. Un éditeur ou un journal pourra par exemple, dans sa charte graphique, décider de composer les titres de livres ou d'articles en capitales et les sous-titres en petites capitales ;
  • chaque langue, chaque alphabet usant de police bicamérale distingue les capitales des bas-de-casse. Ainsi 'B' est la capitale de 'b' en caractères latins, la capitale de 'β' en caractères grecs et de 'б' en caractères cyrilliques ;
  • « Écrivez en majuscules », à cet égard, n’a aucun sens en typographie [...], de même que « majuscule initiale », expression intrinsèquement redondante.
    La confusion entre ces deux termes est de fait très fréquente et la distinction entre les deux mots n'est née qu'à la naissance de l'imprimerie et appartient surtout au jargon de la typographie, puisque jusqu'alors, écrire en capitale d'écriture scripturale ou manuscripte n'avait aucun sens (voir "Mon texte avec majuscule et bas de casse", ici plus bas).

La majuscule, au niveau orthographique et donc grammatical, sert entre autres (voir infra) à marquer le début (le caractère initial) d'une phrase ou le début (le caractère initial) de la plupart des noms propres.
La minuscule n'est alors que toute autre lettre dont la grammaire (mieux : l'orthographe) n'exige pas qu'elle soit une majuscule (et que l'on écrit donc habituellement avec des bas-de-casse [en anglais 'lower case']).

Ainsi, que l'on écrive Paris, PARIS, PARIS, paris ou pARIS, le mot aux yeux du grammairien ne comportera jamais qu'une seule majuscule, à savoir la lettre P initiale. Les quatre lettres suivantes sont des minuscules, même si certaines graphies suggèrent le contraire.
Si l'on parle de majuscule ou minuscule, il s'agit donc d'une qualité intrinsèque à chaque lettre, peu importe sa graphie... Pour le grammairien, les yeux fermés, s'il entend parler de la ville de Paris, il sait que c'est un nom propre et conclut que sa lettre initiale est une majuscule... comme le grammairien allemand sait que tout substantif allemand exige une majuscule ou le grammairien anglais qui n'ignore pas que tout nom de langue et le pronom "je" s'écrivent avec majuscule (No, I speek French), alors que le français exige là une minuscule (Non, je ne parle pas l'anglais).

La capitale, au niveau typographique, est la forme que lʼon donne au caractère que l'on veut écrire... cʼest un format.

L'habitude fait que généralement, on emploie une grande capitale (graphiquement parlant) lorsque l'on doit avoir une majuscule (grammaticalement parlant). Feu Jean-Pierre Lacroux disait que « le glyphe dʼune majuscule est celui dʼune capitale ».
De là est née la confusion entre les mots capitale et majuscule

que nos amis anglais ne connaissent pas, puisquʼécrire en majuscules (mieux : en capitales) se traduit par 'use capital letters' et majuscule se traduit par 'upper case' ;
que nos amis néerlandophones contournent, puisquʼécrire en majuscules (donc en capitales) se traduit par 'schrijven in het kapitaal' et majuscule se traduit par 'hoofdletter' [hoofd (nl) = tête (fr) = caput, capitis (latin)] ;

Le bas-de-casse, au niveau typographique, est la forme que lʼon donne au caractère que l'on veut écrire.
L'habitude fait que généralement, on emploie un bas-de-casse (graphiquement parlant) lorsque l'on doit avoir une minuscule (grammaticalement parlant ou en écriture cursive).

Ainsi, si vous voulez orthographier correctement le nom de la commune de Montrœul-sur-Haine, qui ne comporte que deux majuscules,
vous pourriez écrire MONTRŒUL-SUR-HAINE entièrement en capitales,
voire MONTRŒUL-SUR-HAINE avec deux grandes capitales et le reste en petites capitales.

Et si vous écrivez tout en bas-de-casse (montrœul-sur-haine) ou tout en capitales (MONTRŒUL-SUR-HAINE), il y aurait cependant toujours deux majuscules, mais écrites tantôt en bas-de-casse [et pas en minuscules], tantôt en capitales [et pas en majuscules] :
le M comme lettre initiale dʼun nom propre, dénomination dʼune ville ou commune et
le H comme lettre initiale du nom du cours dʼeau traversant la commune, qui de plus, a donné naissance au nom de la province de Hainaut et traverse aussi Asnières-sur-Haine, Ville-sur-Haine, Bois d'Haine, Haine-saint-Pierre, Haine-saint-Paul, la baronnie ou seigneurerie de Boussoit-sur-Haine... (toutes écrites avec une capitale à Haine, puisque la grammaire exige une majuscule en première lettre du mot).

Les habitudes de typographie ont engendré la confusion entre les deux notions ; en effet, généralement, une majuscule est représentée par une capitale et une minuscule par un bas-de-casse, mais une capitale n'est pas forcément une majuscule, pas plus qu'un bas-de-casse n'est toujours une minuscule !

Malheureusement, l'étymologie des deux termes risque de vous mener dans des chemins de travers :
majuscule vient du latin majusculus (= un peu plus grand),
capitale vient aussi du latin caput, capitis (= tête),
et pourtant, c'est la majuscule qui désigne la qualité grammaticale du caractère de tête d'un mot
et c'est la capitale qui désigne le format et la taille du caractère utilisé... serait-ce dû au fait que le latin d'origine ne connaissait pas les minuscules, leurs textes ne comportaient donc que des capitales.
Certains typographes éthymologistes prétendent que la capitale, du latin caput, trouve son appellation due au fait que les caractères en capitales se trouvaient en “tête” (ou en haut de la casse)... allez savoir !

Le lecteur attentif aura remarqué que les cassetins des bas de casse étaient de tailles différentes... le 'e' est en effet beaucoup plus fréquent en français que le 'w'...


Casses dʼimprimerie (dʼaprès Wikipedia) : https://fr.wikipedia.org/wiki/
Casse_(typographie))










 

 

 

 

 

 

waha_latin

Si lʼexpression « majuscule initiale » est à proscrire, car redondante, nous pourrions presque admettre que majuscule et capitale initiale soient synonymes... sauf que la première évoque le caractère grammatical et orthographique du caractère, alors que le second insiste surtout sur la manière de lʼécrire, particulièrement si le mot est écrit entièrement en capitales.

Merci à notre lecteur Pascal qui nous a fait remarquer que parfois on employait des majuscules dans des expressions qui ne sont pas des phrases. Nous lui avons rappelé qu'une phrase pouvait ne comporter qu'un seul mot (Sortez!) et qu'une phrases averbales est une phrase qui ne contient pas de verbe : Maison à vendre. À chacun son métier. Tel père, tel fils, etc., qui s'écrivent toutes avec une seule majuscule en tête de phrase, même si on les écrit souvent entièrement en capitales.

COMBIEN DE TEMPS LE BELGE PASSE-T-IL SUR INTERNET ?

Combien de fautes dans ce premier titre ? Aucune. Ce titre est écrit en capitales, ce qui est le choix typographique de lʼauteur. Ce titre compte cependant deux majuscules : le 'C' de COMBIEN comme première lettre dʼune phrase et le 'B' de BELGE comme première lettre dʼun habitant dʼune région géographique précise.

combien de temps le belge passe-t-il sur internet ?

« À ce titre-là, il nʼy a pas dʼerreur non plus, alors ? » se dira le lecteur. Et nous pourrions presque marquer notre accord pour ce texte dont le choix typographique est lʼutilisation de bas-de-casse.

Cependant, la langue française veut que les majuscules s’écrivent la plupart du temps en capitales et chaque langue fixe lʼusage des majuscules. Mais aucune erreur si le choix de lʼauteur est dʼécrire ses sous-titres en bas de casse, pas plus que dʼécrire  « jean-claude van damme », voire même  « jEAN-cLAUDE vAN dAMME », dans le générique dʼun film.

Le sens du mot majuscule est bien précisé comme étant un adjectif qui ne sʼemploie quʼavec lettre ou caractère et désigne un caractère plus grand que les autres. Ce nʼest que dans sa dernière édition que lʼAcadémie française a ajouté « et dʼun dessin différent ». La graphie dʼune majuscule doit donc se distinguer de la graphie des caractères ordinaires. Votre instituteur nʼavait donc pas tort lorsquʼil vous disait que les phrases « commencent par une majuscule » ou que les noms propres « prennent la majuscule ». Il aurait pu préciser quʼil fallait donc lʼécrire en capitales.

Wikipedia ne prétend pas autre chose, mais le dit en termes différents : « En écriture manuscrite ou mécanique, typographique ou informatique, capitale et majuscule désignent une forme de lettre de plus grande taille que la lettre courante, appelée minuscule ou bas-de-casse, utilisée soit en initiale de mot, soit pour mettre en évidence des mots ou des phrases entiers.
En typographie, il importe de ne pas confondre capitale et majuscule. Une capitale est un œil (tracé d’une lettre) différent de celui d’une minuscule, un simple format. Une majuscule est un emplacement initial déterminé par les règles d’orthotypographie, qui se réalise la plupart du temps comme une capitale.
 »

Cette distinction étant faite, le lecteur comprendra que lorsque lʼon dit « écrire en majuscules », cela signifie « écrire les minuscules en capitales »... la distinction est minuscule, mais capitale...

Nos explications nʼont pas toujours permis à des professionnels de différencier les capitales des majuscules, puisquʼon peut encore lire des inepties telles que celles ci-dessous[2] :

lipmanne majuscule définition
 
lipmanne majuscule accentuée

Le lecteur comprendra notre satisfaction lorsque certains auteurs clarifient (ou essaient de clarifier) leur pensée... serait-ce suite à la lecture de nos pages ?

La notion de capitale (ou majuscule) initiale ou non, me semblait claire
Source : https://www.languefrancaise.net/forum/viewtopic.php?id=847 [visité le 13/05/2016]
nuance qui cependant paraitrait encore plus précise sʼil lʼon avait écrit
La notion de majuscule (ou capitale initiale) ou non, me semblait claire
 
 « [...] les dénominations de pays ou de zone géographique prennent une majuscule initiale [...] » que nous avons fait changer en « [...] les dénominations de pays ou de zone géographique prennent une majuscule (ou capitale initiale) [...] » in Wikipedia, https://fr.wikipedia.org/wiki/Usage_des_majuscules_en_français [visité les 13 et 14/05/2016]
 
les mots en CAPITALES n'ont pas de Majuscule !
Source : https://sophie-viguier-correctrice.e-monsite.com/pages/mes-orthotrucs/les-ortho-trucs-precedents/typographie/la-difference-entre-capitales-et-majuscules.html [visité le 26/01/2016 et revisité le 13/05/2016].
Cet énoncé a été valablement corrigé en :
les mots en CAPITALES n'ont pas forcément de majuscule !

Le lecteur comprendra aussi que nous ayons les cheveux qui dressent sur la tête lorsque nous lisons des inepties telles que :

Les noms madamemademoiselle et monsieur, souvent employés comme titres de civilité, sʼécrivent avec une majuscule initiale dans certains contextes et sans majuscule initiale dans dʼautres contextes
Source : https://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?id=3515 qui est lʼOffice québécois de la langue française... de plus dans une page traitant de typographie [visitée le 13/05/2016]
 
[...] pour PARIS, le grammairien considérera-t-il la forme comme normalement usant de majuscule et minuscules, même si toutes en grandes capitales, ou comme fautive, car ne respectant pas la règle de la majuscule ?
Source : https://sophie-viguier-correctrice.e-monsite.com/pages/mes-orthotrucs/les-ortho-trucs-precedents/typographie/la-difference-entre-capitales-et-majuscules.html#Jh3zpc7yfhAWIZXe.99 [revisité le 22/05/2016] qui montre ici dans le texte repris,
que le grammairien se soucie de la forme,
que cette forme use de majuscule et minuscules (qui sont des qualités intrinsèques, hors forme)
et que, bien qu'écrit en capitales, Paris respecte la règle de la majuscule... puisque la majuscule est écrite en capitale.
 
Il faut le savoir, l’univers des majuscules (aussi appelées capitales) est tout en subtilités [...]
Source : https://www.idelux-aive.be/servlet/Repository/normestypo2014?ID=42192 [revisité le 22/05/2016] dans un livre qui affirme que ces règles sont peu connues, car généralement pas enseignées, alors même qu’aujourd’hui, nous avons tous un ordinateur, muni d’un traitement de textes, au départ duquel nous produisons des «tapuscrits» de la conception à l’écriture et à l’impression. Dès lors, autant maîtriser – aussi – les règles de base de la composition rigoureuse d’un document.

Les noms des corps et objets célestes, incluant les étoiles, les planètes, les comètes, les signes du zodiaque, etc. prennent une majuscule initiale.
Source : https://www.typoguide.ch/microtypographie/mot/majuscule/ dans un guide typographique avec lʼexpression « majuscule initiale » répétée neuf fois dans la même page... [visité le 13/05/2016]
 
Elle [NDLR : la particule initiale d'un nom de famille] s’écrit avec une majuscule initiale si elle n’est pas précédée du prénom ou du titre.
Source : https://www.romain-muller.net/typographie/978-2-9534965-0-5_extraits.pdf, erreur compréhensible ici, puisqu'émanant d'un typographe qui annonce lui-même que « Nous considérons donc que les mots capitale et majuscule sont synonymes. » [visité le 13/05/2016]
 
A noter que "minuscule" est le contraire de "capitale" et non de "majuscule". Une minuscule est une lettre en bas de casse, mais elle peut-être majuscule si elle est placée en début de mot.
Source : https://french.stackexchange.com/questions/271/quelle-est-la-diff%C3%A9rence-entre-une-majuscule-et-une-capitale [visité le 26/01/2016]

Au début du mot, la lettre est une capitale initiale ou majuscule. [NDLR : ce ne sera vrai que si le mot est un nom propre, un premier mot de phrase ou... (voir plus bas, Où mettre des capitales ?]
Source : https://monsu.desiderio.free.fr/atelier/capitale.html [visité le 26/01/2016]

En français, la majuscule de première lettre s’utilise dans les conditions suivantes : 
Source : https://framasoft.net/article2225.html#g_initiale [visité le 28/01/2016]

À noter que les termes "haut de casse" et "bas de casse", qui se réfèrent à une technologie désuète, ne sont plus guère employés, sauf en anglais [...]
Source : https://www.languefrancaise.net/forum/viewtopic.php?id=847
alors qu'une recherche (ce mercredi 3 aout 2016) de « "bas de casse" », avec les guillemets pour obtenir ces trois mots à la suite l'un de l'autre, affiche encore plus de 100 000 résultats, pas mal pour un vocabulaire frappé de désuétude. Nous acceptons cependant que le terme "haut de casse" est actuellement le plus souvent remplacé par "capitale".

Le caractère que nous appelons "minuscule" dans notre langage courant, se nomme en réalité "bas de casse" en typographie, car on le trouve tout simplement dans le bas de la casse typographique.
Source : https://www.deluxeavenue.com/typo_b.php
qui semble presque correct, mais en écrivant PARIS, il n'y a qu'une majuscule et quatre minuscules qu'un typographe (et quiconque parle correctement le français) doit désigner sous le nom de capitales, mais certainement pas bas de casse. Donc, le 'A' de PARIS est la première minuscule du mot, mais ne se nomme pas "bas de casse" en typographie.

Nous incluons donc ici des parties de messages souvent envoyées aux personnes qui énoncent encore ce genre d'âneries :

Une courte explication en français relative à un vocabulaire que tu sembles mal maitriser. Tous les francophones, qu'ils soient grammairiens, typographes ou usagers communs seront d'accord pour dire que le titre « Le coup de dé de de Gaulle » est un titre qui compte deux majuscules, à savoir le premier L, comme début dʼun titre et le G du patronyme de Gaulle. Cʼest lʼapprentissage de la grammaire dès notre plus jeune âge qui nous a habitué à cette distinction. 
Le dictionnaire Larousse précise dʼailleurs « Se dit dʼune lettre dʼune forme particulière et de plus grande taille que les autres lettres (minuscules), qui sʼemploie au début dʼun mot, soit pour signaler quʼil sʼagit dʼun nom propre, soit pour marquer le début dʼune phrase (ou dʼun vers). » La majuscule est donc bien le premier caractère dʼun mot, dʼun ver ou dʼune phrase que la grammaire demande dʼécrire avec une forme et une taille particulière.
Wikipedia est encore plus précis : « La majuscule (du latin majuscula, “ un peu plus grande ”), quant à elle, est un caractère situé au début de certains mots. Chaque langue en fixe l’usage. Le plus souvent, mais pas exclusivement, les majuscules sont représentées par des capitales (d’où la confusion). », et ailleurs « Une majuscule est un emplacement initial déterminé par les règles d’orthotypographie, qui se réalise la plupart du temps comme une capitale. »

Jusquʼà lʼapparition de lʼimprimerie, aucun latin, aucun scribe ni copiiste nʼaurait imaginé de parler dʼune majuscule en deuxième position dʼun mot... puisque la majuscule est le caractère initial dʼun mot dans certaines circonstances que la grammaire française précisait.
cassetin

Avec lʼimprimerie faisant usage de caractères mobiles, sont nées les personnes spécialisées dans la composition de texte avec des caractères mobiles : les typographes, dont certains dictionnaires donnent 'imprimeurs' comme synonyme.

Il fallait bien trier ces caractères mobiles et le tri sʼeffectuait avec de grands tiroirs divisés en de multiples cassetins, de taille différente selon la fréquence dʼusage du caractère que lʼon y stockait. Les minuscules étant dʼun usage plus fréquent, on les rangeait en « bas de casse » car plus facilement accessibles. Puis, les typographes, spécialistes de la composition des textes, ont imaginé mettre des mots en évidence en les écrivant entièrement avec des caractères rangés en haut de casse... dʼoù lʼécriture en lettres capitales.

Pas question de dire que les typographes appellent capitales les majuscules...
Comme tout bon utilisateur de la langue française, la majuscule reste le premier caractère dʼun mot que la grammaire demande dʼécrire avec une forme et une taille particulière.
La capitale relève, elle, d’un choix de composition typographique. Leur emploi relève dʼune décision particulière du compositeur du texte. Un éditeur, un journal ou un graphiste pourra par exemple, décider de composer les titres de livres ou dʼarticles en capitales et les sous-titres en petites capitales ou encore la liste des acteurs et intervenants dʼun film entièrement en bas-de-casse avec la deuxième lettre en rouge.

Ainsi donc, D..., rien ne tʼempêche dʼécrire « Le coup de dé de de Gaulle » en lettres capitales : « LE COUP DE DÉ DE DE GAULLE » ou « LE COUP DE DÉ DE DE GAULLE », ton titre comptera toujours deux majuscules, mais sera écrit en capitales ou en petites et grandes capitales. Pas question donc de parler du 'É' comme dʼune majuscule, puisque, rappelons-le, une majuscule est une propriété intrinsèque et invariable de l’initiale d’un mot ou des initiales d’un sigle (ce mot ne pouvant pas être ni contracté ni muté, etc. qui fait du mot un mot propre, et qu’on ne peut pas écrire avec une « bas-de-casse » ou une « petite capitale »), propriété qui s’oppose à la lettre minuscule utilisée dans tous les autres cas de lettres médiales ou finales ainsi que pour tous les mots communs dont toutes les lettres sont toujours une lettre minuscule (même en initiale placée en début de phrase !).
De même, une capitale (aussi appelée « haut-de-casse ») désigne uniquement une casse typographique pour l’écriture, concept lié en français à la règle orthographique qui interdit l’écriture en « bas-de-casse » ou « petite capitale » mais impose l’écriture d’une casse « capitale » ou d’une casse « grande capitale », à tous les mots en début de phrase, que ceux-ci soient propres ou communs, et donc indépendamment du fait que ces mots commencent par une majuscule ou une minuscule).

Aussi, ne puis-je quʼapprécier les auteurs qui ont pastiché ton article « Faut-il accentuer les majuscules ? » en « Faut-il accentuer les capitales ? », voire même « Faut-il accentuer les capitales (et donc les majuscules) ? »... à moins que ce ne soit toi qui aies voulu modifier la langue française ?

Le seul mot qui ait une lettre capitale qui soit accentuée est «  », or ce mot ne comporte aucune majuscule, car pas en début de phrase, pas de première lettre dʼun nom propre, etc. Il sʼagit dʼun nom commun écrit en capitales... et ce nom commun, sʼil nécessitait une majuscule, ce ne pourrait être quʼau niveau de la première lettre du mot si le mot commençait une nouvelle phrase...
Cʼest donc bien un choix typographique que dʼécrire cette expression en capitales, et le mot «  », nécessitant un accent en bas de casse, doit être écrit en capitale avec une capitale accentuée.
Désolé, D..., mais on sait de quoi on parle ou pas...

De même, Mme L..., dans la série dʼexemples que vous nous soumettez, je ne vois quʼun seul mot avec une majuscule (Noël), majuscule qui ne doit pas être accentuée. Par contre, vous avez décidé dʼécrire les mots en capitales et une fois sur deux en capitales accentuées... Dans vos exemples, je pense quʼil eut été préférable de ne pas employer le mot FÉRIE, si peu connu, mais de lui préférer le mot FÉRIÉ, tellement plus connu dʼun lecteur usuel... mais tout le monde nʼa pas la fibre pédagogique... à moins que ce ne soit un nouvel exemple de compromis à la belge (je nʼaccentue quʼune capitale sur deux, puisque je prétends quʼon peut, sans devoir, accentuer les capitales).

Enfin, même si cette approche nʼest pas une preuve, mais une confirmation dʼune confusion fréquente entre majuscule et capitale. Ce mardi 26/01/2016, lors dʼune recherche dans Google, avec les guillemets qui indiquent que les deux mots doivent se suivre, « "petites capitales" » nous propose 32 100 résultats et « "petites majuscules" » nous propose 12 700 résultats ; de même, sans guillemets, « capitales accent » nous propose 350 000 résultats et « majuscules accent » nous propose 131 000 résultats. Quʼen concluerait un lecteur avisé ?

Le lecteur qui ne comprend pas pourquoi, avant la naissance de l'imprimerie et de la typographie, on ne distinguait pas les nuances entre capitales et majuscules fera l'effort d'imaginer un texte écrit en caractères cursifs puis de changer sa casse... nous l'avons fait pour vous :  
cursive en capitales

Plus de guerre donc entre ceux qui prétendent qu'il s'agit d'une lettre capitale, alors que les autres prétendent qu'il s'agit d'une majuscule... ils peuvent avoir tous les deux raisons, mais ils se basent sur des critères de classement différents.
Les lettres B et G de BONJOUR GUY sont des lettres majuscules écrites en capitales. Les autres lettres ONJOUR et UY sont des minuscules écrites en capitales aussi.
Expliquer qu'une lettre est une majuscule parce qu'elle n'est pas une capitale, c'est raisonner (résonner ?)
comme le zoologiste qui prétend que le chat ne peut être vivipare, parce qu'il est mammifère,
ou comme le grammairien qui prétend que gens ne peut pas être féminin, parce qu'il est pluriel.

Heureusement,
il existe une convention généralement suivie entre grammairiens et typographes : « les majuscules se notent généralement en capitales »,
de même que les zoologistes admettent que « les mammifères sont généralement vivipares »,
ainsi que les grammairiens admettent plus facilement la distinction entre le critère “genre” et le critère “nombre” que celle entre le critère “grammairien” (majuscule et minuscule) et le critère “typographique” (capitale et bas-de-casse).

Merci à Alain qui nous a fait comprendre qu'il avait probablement compris :

Effectivement la différence qui existe entre les deux est infime. Une lettre majuscule est une lettre capitale avec pour particularité de débuter une phrase ou un nom propre, donc si j'écris ZUT au milieu d'une phrase, il s'agit alors exclusivement de lettres capitales alors qu'en début de phrase il s'agit d'une majuscule pour le Z et de deux capitales pour le reste. Nuance dont il n'est pas facile d'en comprendre l'utilité. 

Par contre, rassembler des définitions et nuances apportées par différents typopgraphes ou dictionnaires, permettra peut-être au lecteur de se convaincre que capitales et majuscules recouvrent des réalités différentes... de même que bas-de-casse n'est pas un synonyme de minuscule employé par les imprimeurs ou typographes. Cf dico majuscule capitale.

Un exemple, le mot internet prend-il la majuscule, répond-il à un des critères développés ci-dessous ? Dois-je donc lʼécrire en capitales ? La réponse nʼest pas si simple... encore faut-il savoir quand il faut mettre une capitale.

 

  

Où mettre des capitales ?
Là où la grammaire exige une majuscule...

francaisLe français est compliqué ; serait-ce parce que le Français est compliqué ? En français, le nom des langues ne prend pas la majuscule, mais le nom des habitants d'un pays la prend...

Nous proposons, en condensé de nos lectures, une liste de cas où le français demande à employer des majuscules (donc écrites en capitales) [Merci à Alain qui nous a fait observer que chaque item dʼune énumération commence par un bas de casse, sauf sʼil est introduit par un chiffre ou une lettre suivi(e) dʼun point] :

    1. Au début dʼun alinéa ou dʼune phrase ;
      ex. : Le site cuy.be est remarquablement documenté.
    2. Après un point ;
      ex. : Le site « See you why? » est remarquablement documenté. Quel travail !
    3. Après un point dʼexclamation, sʼil termine la phrase ;
      ex. : Viens ! Je te lʼordonne !
      mais, on écrira (car si le point d'exclamation marque une interjection ou une apostrophe, il ne termine généralement pas la phrase et il n'est pas suivi d'une majuscule) :
      Ô rage, ô désespoir ! ô vieillesse ennemie ! (Corneille)
      Au voleur ! au voleur ! à l'assassin...
      Mais non, regardez !
      c'est bien votre ami.
      Hélas
       !
      vous ne le reverrez plus.
      Oh
       !
      que vous êtes belle.
      Guy
       !
      reviens à l'heure pour souper !
    4. Après un point dʼinterrogation, sʼil termine la phrase ;
      ex. : Viendras-tu ? C'est la troisième fois que je te le demande.
      mais, on écrira :
      « Viendra-t-elle ce soir ? », se demandait-il depuis ce matin. (Corneille)
      Tu préfères quoi ? des carottes ? des navets ? du chou ?
    5. Après des points de suspension, sʼils terminent la phrase (éventuellement commencée et abandonnée) ;
      ex. : Cʼest un... Non, je mʼabstiendrai dʼen dire plus.
      mais, on écrira :
      La direction mʼa fait part... de vos difficultés.
    6. Après un deux-points précédant une citation, introduite (de préférence) ou non par un guillemet ouvrant, mais pas après un deux-points qui introduit une explication ou une énumération ;
      ex. : Il ne répondait pas à la question que se posait chacun d'entre nous : À quoi cela sert-il ?
      Le professeur demanda : « Pourquoi as-tu agi ainsi ? »
    7. Au début dʼun nom propre ou considéré comme tel (à défaut dʼétude approfondie en onomastique, aucune définition rigoureuse du nom propre, acceptons donc la formulation simplifiée dʼun mot qui désigne une chose ou un être unique) ;
      ex. : La Noël et Pâques sont des jours autant fêtés que lʼAïd al Fitr. La France est voisine de la Belgique.
    8. À lʼarticle dʼun nom propre non relié par un trait dʼunion sauf si on peut confondre avec une préposition grammaticale ;
      ex. : Cet article est paru dans Le Soir... les journalistes du Soir lʼont regretté.
    9. Au premier mot de chaque alinéa dʼune énumération commençant par un chiffre ou une lettre de classification, suivi dʼun point ;
      ex. : Il convient de distinguer dans le code pénal ces trois catégories dʼinfractions :
      – les crimes ;
      – les délits ;
      – les contraventions.
      mais, on écrira :
      Il convient de distinguer dans le code pénal ces trois catégories dʼinfractions :
      1. Les crimes ;
      2. Les délits ;
      3. Les contraventions.
    10. Aux points cardinaux, sʼils désignent une zone géographique, mais pas sʼils désignent une direction ;
      ex. : Le Nord de la France a un accent qui lui est propre. Les pays de lʼEst.
      mais, on écrira :
      Le vent froid vient du nord. Il habite à lʼest de Bruxelles.
    11. Au premier mot dʼun vers de type classique ;
      ex. : Mignonne, allons voir si la rose
      Qui ce matin avait déclose
      Sa robe de pourpre au soleil
    12. Aux mots Allah, Dieu ou Yavhé considérés comme personne unique dans le monothéisme ;
      ex. : Serait-ce là l'origine de la phrase « Dieu est amour » souvent répétée chez les Chrétiens, ou de cet « Allah le Miséricordieux » cher aux Musulmans ?. Pour preuve, il est intéressant de savoir que le plus grand dieu des Égyptiens, celui qui dominait tous les autres, s'appelait Amon. Ce qui se traduit par « le Caché », « l'Invisible », « Le Mystérieux ». Chez les Grecs, Zeus ne descendait que très rarement de son Olympe. Il préférait, lui aussi, rester discret, pratiquement invisible. Le Yavhé des Juifs est, lui aussi, bien mystérieux. Ce père qui est dans les cieux paraît s'y cacher depuis la création. On l'entend parfois, mais on ne le voit jamais.
    13. Aux noms propres des divinités païennes, des héros de légende, des animaux fabuleux ;
      ex. : Par Toutatis, vous faites allusion à quel chien ? Laïka (1re chienne de lʼespace, à bord de Spoutnik-2), Cerbère (chien à 3 têtes - Mythologie grecque), Belle (chienne de la série TV Belle et Sébastien), Rintintin (héros de la série TV du même nom), Milou (chien de Tintin), Dingo (ami de Mickey), Idéfix (chien dʼObélix), Lassie (héros de la série TV et des films), Pollux (Chien du 'manège enchanté'), Rantanplan (chien le plus stupide de lʼunivers, héros récurrent de Lucky Luke), Snoopy (la star de Peanuts) ?
    14. Aux noms propres des vents personnifiés ;
      ex. : Plus de 20 000 personnes ont reçu lʼordre dʼévacuer leur maison en Floride à lʼapproche de la tempête tropicale Alberto qui sʼest renforcée dans le golfe du Mexique et risque de se transformer en cyclone, le premier de la saison.
    15. Aux noms communs personnifiés ;
      ex. : La Genèse, dans la Bible ; le Général ; en politique, lʼÉglise (= institution) a perdu son influence ;
      mais on écrira :
      la genèse de son histoire ; le général Ney ; lʼéglise de Montrœul (= le bâtiment) a été restaurée récemment.
    16. Aux surnoms ;
      ex. : Jean-Baptiste Poquelin se faisait appeler Molière... comme Jonathan nʼétait connu que sous lʼappellation Jon. [merci Rend]
    17. Aux noms propres dʼanimaux ;
      ex. : Milou nʼa pas la même histoire que Cerbère, certes, mais lʼon parle de Cerbère depuis près de deux mille ans.
    18. Aux noms propres des navires, avions, etc.
      ex. : Quelquʼun parmi vous peut-il prétendre nʼavoir jamais entendu parler du Nautilus ou du Clémenceau[1], du Titanic ou du Concorde, voire dʼAppolo ?
    19. Aux noms propres de personnes, de peuples, dʼhabitants dʼune région géographique, de lieux ou assimilés attribués à une habitation, aux noms des associations philosophiques, politiques, religieuses, etc., qui prennent la majuscule
      mais pas aux noms des langues utilisées ni aux adeptes de doctrines, de religions, de courants de pensée, ni aux noms de partisans et d’adeptes ;
      ex. : Les Français et les Parisiens nʼaiment pas parler lʼanglais. Les juifs et les musulmans ne partagent pas les mêmes convictions religieuses, mais les Juifs et les Flamands se battent pour défendre leur communauté respective.
      Les Anglais ne parlent pas le même anglais que les Américains.
      On parlera des
      bouddhistes, des cartésiens, des gaullistes ou macronistes, des marxistes, des mormons, des nitzschéens, des pharisiens, des socialistes.
      On distingue un Européen (un habitant de l’Europe) d’un européen (un européiste, partisan de l’union de l’Europe) ;
      les Jacobins (le club des Jacobins) des jacobins (les membres du club) ;
      les Jésuites (l’ordre des Jésuites) des jésuites (les membres de l’ordre) ;
      les Juifs (les membres du peuple juif) des juifs (les fidèles) ;
      les Témoins de Jéhovah (la société) des témoins de Jéhovah (les membres du mouvement) ;
      les Verts (le parti politique) des verts (les partisans des Verts ou, plus généralement, les écologistes).
    20. Aux noms propres des marques commerciales (noms déposés), à noter de préférence en italique ;
      ex. : La lutte entre Coca-Cola et Pepsi.
    21. Aux noms d'institutions à caractère unique ;
      ex. : Académie française est... , mais académie de Saint-Ghislain est...
    22. Dans les sigles ;
      ex. : Quelle organisation internationale fut créée en premier lieu : lʼOtan, lʼOnu, lʼEuratom ou le Comecon ?
    23. Dans certaines abréviations ;
      ex. : Une ampoule de 60 W, sur une ligne alimentée en 220 V consomme 0,27 A, Mme Dupont.
    24. Aux titres ou fonctions, si le titre nʼest pas suivi dʼune précision supplémentaire et dont seul le nom suffit pour déterminer, sans ambigüité, la personne concernée de façon unique (voir majuscule de déférence ci-dessous) ;
      ex. : Notre Pape est entré en fonction en mars 2013. Le Duce est décédé en 1945. Le Régent est aussi connu sous le nom de Philippe d'Orléans. Notre Reine a été emmenée d'urgence en clinique ce vendredi (dans un journal belge).
      mais les noms des fonctions, titres et charges civils, publics ou privés, administratifs et religieux sont en minuscules, et c’est le terme caractérisant la personne qui prend la majuscule. Au pluriel, ces titres ne distinguent plus une personne unique et la majuscule devient un non-sens.
      On écrira :
      Le pape
      Jean XXIII a été canonisé en avril 2014 par le pape en exercice. Le ministre de la Défense, le docteur Untel, le frère François, le curé d'Ars, l’archevêque de Lyon, le président de la République. La reine des Belges et leur Premier ministre. Les premiers ministres européens se sont rencontrés .

À défaut de pouvoir écrire correctement et logiquement à propos de typographie, il mʼapparait dans tous les cas, quel que soit son choix en matière de ponctuation ou dʼespacement, de respecter la grammaire de la langue française et dʼêtre cohérent dans ses choix typographiques.

  
 

Et cette capitale de déférence ?

Les fonctions de ministre, président, directeur, roi, pape, dalaï lama, maire, caissière, député, sénateur, balayeur, cardinal, cheminot, prof ou chef de quelque chose ne sont que de simples noms communs ; pour certaines d'entre ces fonctions, il ne vient à l’idée de personne d’y mettre une majuscule... et pourtant, pour certaines autres...

On pourrait faire état de lʼemploi de la capitale de courtoisie (aussi appelée capitale de déférence) [souvent appelée majuscule, ce qui ici est correct puisque règle grammaticale] que lʼon utilisera toujours lorsque lʼon sʼadresse directement à la personne ou que l'on parle d'elle sans autre précision, personne unique, sans ambigüité possible entre l'émetteur et le récepteur du message (un nom propre est un nom qui  désigne une personne, un animal, un lieu qui sont uniques) :

Monsieur le Directeur,
Madame le Ministre,
Monsieur lʼInspecteur,

Cette capitale sera maintenue pour des titres accordés à des personnes qui sont sensées savoir sans autre précision de qui ou de quoi lʼon parle (sans devoir le préciser). Ainsi, un inspecteur de lʼenseignement pourrait écrire à un membre du personnel, sachant quʼil nʼy a pas de confusion possible concernant le directeur et le ministre concerné par ce courier, en ces termes (tous les deux désignant une personne unique, sans ambigïté) :

Bonjour Monsieur,

Copie de la présente sera envoyée à votre Directeur, ainsi quʼau Ministre...

Par contre, dès lʼinstant où un titre est précisé par un nom, une organisation ou une précision de ministère, cʼest le nom, lʼorganisation ou le ministère qui prendra la capitale et le titre perdra la sienne.

Copie de la présente sera envoyée à votre directeur Matthieu Durand, ainsi quʼau ministre de lʼÉducation...

Pauvre Premier ministre ! Pas de nom de ministère pour lui... pas de crainte à avoir, son titre est d'être le premier, pas le chef ni celui qui précède le deuxième : Premier est son titre, son attribution, son intitulé qui prend donc la majuscule comme on le fait pour tous les ministres pour la désignation de leur ministère... peu importe la personne qui occupe ce titre dans ce cas-là. À noter que tous les pays n'ont pas un Premier ministre : en Suisse, par exemple, le pouvoir exécutif est exercé par le Conseil fédéral, présidé par le Président de la Confédération suisse, effectivement une présidence tournante mais surtout honorifique.
Le lecteur aura facilement compris qu'au pluriel, ces titres ne peuvent plus désigner une personne unique et dès lors, les noter avec une majuscule est hors du bon sens. Il comprendra peut-être aussi que Premier, désignant la fonction, ne devrait pas varier selon selon le genre de la personne qui détient ce titre... on admettra donc l'expression « Madame le Premier ministre ».

Quelques exemples explicités :

1.- Bonjour Monsieur
majuscule de déférence, on s'adresse à la personne

2.- Je passerai la parole à monsieur Tartempion
pas de majuscule, on ne s'adresse pas à la personne et le titre est suivi d'une précision (le nom)

3.- après la réunion des ministres, les commentaires...
pas de majuscule, on ne s'adresse pas à eux, ministre ne désigne ici que la fonction

4.- En Arabie, en janvier 2015, le roi Salmane succède à son demi-frère Abdallah, décédé
pas de majuscule, on ne s'adresse pas à lui, la fonction est suivie d'une précision (Salmane)

5.- Il appartient au premier ministre de choisir les membres du cabinet.
C'est au pape dont l'une des grandes missions du souverain pontife sera de réformer la curie...
pas de majuscule, on ne parle ici que de la fonction, pas du personnage

6.- Le Pape vient de canoniser le pape Paul VI
En Belgique, la Reine, accompagnée du ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, a pris la parole.
Le Pape prend la majuscule, car ce titre, sans autre précision, suffit à déterminer sans ambigüité la personne dont il est question.
Le pape Paul VI perd sa majuscule car la fonction est précisée d'un nom et c'est le nom qui suit qui détermine le personnage.
La Reine prend la majuscule car son titre suffit à désigner sans ambigüité la personne dont il est question... une précition (Mathilde ou des Belges) ferait perdre la majuscule.
Ministre ne prend la majuscule de déférence que si l'on s'adresse à lui ou si le titre seul suffit à désigner la personne... ici, le ministère est précisé, c'est lui qui prend la majuscule.

7.- Les rois européens et les premiers ministres se sont rencontrés ce mardi.

 

Cependant, de nombreux mots peuvent avoir ou non une capitale initiale. Nous avons pu lire un message de ce type affiché aux valves dʼune école :

« À la dernière Assemblée Générale du Conseil dʼAdministration du Pouvoir Organisateur de la Haute École Reine Fabiola, le Chef de Cabinet de la Ministre de lʼÉducation de la Communauté Française a pris contact avec le Notaire Dunot-Terre, Président-Directeur de notre ancienne Haute École... »

Que dʼexcès de capitalisation, que de majusculite aiguë (diront dʼautres, sʼils nʼenvisagent que lʼaspect grammatical et pas lʼaspect de graphie... il sʼagit donc de capitales) ! Analysons cette phrase affichée aux valves :

  • À : correct, car début de phrase, majuscule représentée par une capitale... aprécions ici la capitale accentuée ;
  • Assemblée : incorrect, compte tenu que lʼassemblée est caractérisée par la suite, elle nʼa pas droit à la majuscule (ni à la majuscule de déférence ou de courtoisie, puisque le message n'est pas adressé à l'assemblée générale) ;
    d'autres arrivent à la même option en justifiant qu'il y a une foultitude d'assemblées générales, donc pas une institution unique ;
  • Générale : incorrect, comme adjectif précisant un nom (lui-même écrit en capitale ou non), de même Académie française, Communauté française, etc.
  • Conseil : incorrect, car le conseil dont il est fait état ici est précisé dans la suite, si lʼon sʼétait limité à « du Conseil dʼadministration, le chef... » aurait pris la capitale, car non précisé et (en principe) connu sans ambiguïté par les deux partenaires (scripteur et lecteur) ;
    d'autres arrivent à la même option en justifiant qu'il y a une foultitude de conseils, donc pas une institution unique ;
  • Administration : incorrect puisque lʼadministration nʼest quʼun complément du mot conseil et se voit préciser dans la suite du texte ;
  • Pouvoir : incorrect, compte tenu que la suite du texte précise de quel P.O. il sʼagit, le P.O. perd sa majuscule de déférence ou de courtoisie ;
    d'autres arrivent à la même option en justifiant qu'il y a une foultitude de pouvoirs organisateurs, donc pas une institution unique ;
  • Organisateur : faux, voir ci-dessus, adjectif qualifiant le pouvoir ;
    on aurait cependant pu écrire « notre Pouvoir organisateur a pris la décision suivante... » si lʼon sʼadresse à un public qui nʼa pas besoin de précision supplémentaire pour savoir qui est visé par cette appellation ;
  • Haute : incorrect, comme adjectif précisant un nom (lui-même écrit en capitale ou non), de même Académie française, Communauté française, etc.
  • École : incorrect, compte tenu que la suite du texte précise de quelle école il sʼagit, lʼécole perd sa majuscule de déférence ou de courtoisie ;
    d'autres arrivent à la même option en justifiant qu'il y a une foultitude de hautes écoles, donc pas une institution unique ;
  • Reine : incorrect, compte tenu que le nom de la reine est précisé par la suite, elle nʼa pas droit à la majuscule (pas même de déférence ou de courtoisie) ;
    on aurait pu écrire « notre Reine est venue visiter notre établissement », puisque tout Belge nʼa pas besoin de précision supplémentaire pour savoir qui est visé par cette appellation ;
  • Fabiola : correct, car début dʼun prénom (peu importe son titulaire), majuscule représentée par une capitale ;
    remarque : si lʼétablissement était réputé et connu par son sigle HÉRF ou H.É.R.F., lʼécriture des quatre mots avec capitales est acceptable [voir 'acronymes et sigles'] ;
  • Chef : incorrect, compte tenu que la suite du texte précise de quel chef il sʼagit...
    de plus, les mots caractérisant une fonction ou un titre civil ou administratif prennent une minuscule sʼil ne désigne pas une personne non précisée, mais connue sans équivoque des parties en présence ;
  • Cabinet : incorrect, compte tenu que la suite du texte précise de quel cabinet il sʼagit, le chef et le cabinet perdent leur capitale (même de déférence ou de courtoisie) ;
  • Ministre : incorrect, compte tenu que la suite du texte précise de quel ministre il sʼagit, le (ou la) ministre perd sa capitale (même de déférence ou de courtoisie) ;
    de plus, les mots caractérisant une fonction ou un titre civil ou administratif prennent une minuscule ;
  • Éducation : correct, car les publications non officielles, en revanche, utilisent souvent une majuscule pour les mots caractérisant la fonction dʼun ministre car cʼest là sa caractéristique et en quelque sorte son nom propre. Elles conservent le bas de casse pour le titre lui-même (ministre) ;
  • Communauté : correct, pour tous les Belges la 'Communauté française' est une entité fédérale qui ne doit pas être présentée plus amplement et qui a droit à la majuscule (mais pas de référence ou de courtoisie...) ;
  • Française : incorrect, comme adjectif précisant un nom (lui-même écrit en capitale ou non), de même Académie française, Communauté française, etc., voir aussi ci-dessus.
    On aurait aussi pu écrire « la communauté française de Belgique » ;
  • Notaire : incorrect, compte tenu que le nom du notaire est donné par la suite, il nʼa pas droit à la majuscule de référence ou de courtoisie (on insiste donc plus ici sur la fonction que sur la personne) ;
  • Dunot-Terre : correct, car début dʼun nom de famille ou patronyme, majuscule représentée par une capitale ou 'haut-de-casse' ;
  • Président : incorrect, puisque cette précision du texte ne fait que préciser la fonction de la personne dont le nom est stipulé plus avant, le Président, comme le Directeur qui suit, perd sa majuscule (même de déférence ou de courtoisie) ;
    d'autres arrivent à la même option en justifiant qu'il y a une foultitude de présidents, donc pas une personne unique ;
    de plus, les mots caractérisant une fonction ou un titre civil ou administratif prennent une minuscule ;
  • Directeur : incorrect, voir ci-dessus ;
    remarque : si lʼon sʼadressait à la personne en question, lʼécriture des deux mots avec capitales de déférence est non seulement acceptable mais recommandée ;
  • Haute : incorrect, comme adjectif précisant un nom (lui-même écrit en capitale ou non), de même Académie française, Communauté française, etc. Cependant, plusieurs typographes se sont attachés à cette difficulté... certains ont admis que « Pour les noms d'organismes ou d'associations en français, on mettra uniquement une capitale au premier substantif et aux adjectifs qui précèdent, les mots suivants commençant par un bas de casse. Exemple : École normale supérieure (plutôt que École Normale Supérieure). Cette règle a cependant de nombreuses exceptions et règles dérogatoires. »
  • École : correct, car ce texte semble sʼadresser à un public restreint pour qui la 'haute École' citée est une entité qui ne doit pas être présentée plus amplement et qui a droit à la majuscule de référence ou de courtoisie.

Le texte aurait donc dû être orthographié de la manière suivante :

« À la dernière assemblée générale du conseil dʼadministration du pouvoir organisateur de la haute école reine Fabiola, le chef de cabinet de la ministre de lʼÉducation de la Communauté française a pris contact avec le notaire Dunot-Terre, président-directeur de notre ancienne haute École... »

On trouvera dommage de lire le titre de cette actu dans Le Soir du 02/08/2013 : « Le Roi Philippe descend du marquis de La Fayette », alors que dans le corps de texte on lit correctement : « Personnalité de la Révolution française, La Fayette reste «le» héros européen de l’indépendance américaine. Deux siècles le séparent de son descendant, le roi Philippe ».
De même, on déplorera que la RTBF, dans un même paragraphe, mélange des typographies différentes dans sa page Info du 19/07/2013: « Timide, mal à lʼaise, et parfois maladroit : les adjectifs qui qualifient le Prince Philippe ne sont pas toujours des plus flatteurs, comme lʼobserve Michel Dumoulin, historien à lʼUCL. « Le prince Philippe paie les pots cassés dʼune personnalité peut-être un peu timide, qui a moins de facilité à se manifester de façon plus ferme que, par exemple, son père sur la scène publique », estime ce dernier. »

Analysons quelques textes parus dans les journaux lors de lʼabdication du roi Albert II et de la succession au trône par son fils Philippe. Sʼil est un sujet qui a traité de titres ou dʼinstitutions, cʼest bien celui-là.

LaLibre.be, par Christian Laporte, le 20/7/2013 : « Philippe, un prince devenu Roi », comme titre. Personnellement, jʼaurais préféré lʼusage dʼun bas de casse. La phrase fait ici nettement allusion à la fonction qui a été modifiée de prince à roi, pour une même personne. Lʼusage de lʼarticle indéfini renforce cette idée, un peu comme sʼil avait écrit: « Philippe, un prince devenu un roi ». Par contre, sʼil avait changé lʼarticle devant le mot 'roi', alors son titre aurait dû s'écrire: « Philippe, un prince devenu le Roi ».
« c’est un prince Philippe libéré sinon soulagé que [...] » magnifique, pas de capitale puisque le titre de prince, en étant suivi de la désignation de celui qui porte le titre (Philippe) suit immédiatement.
« [...] ont pu découvrir que derrière le Prince jadis timide se nichait un [...] » avec sa capitale de déférence, puisque tout lecteur sait de quel prince il sʼagit, sans quʼil ne soit nécessaire de préciser les noms, prénoms ou autres attributions du porteur de ce titre.

RTL.be, par Virginie Coenart, le 23/7/2013: « Les nouveaux portraits officiels du Roi Philippe et de la Reine Mathilde - Photos du jour », comme titre. Contrairement à lʼarticle précédent, ici lʼauteure ne joue par sur lʼambiguïté du titre et de la personne, la typographie est claire, le titre de la fonction perd sa capitale de déférence dès le moment où le titre est suivi du nom de la personne qui le porte. Dans ce titre, 'roi' et 'reine' perdaient leur capitale de déférence. Erreur que lʼauteure a volontairement ou involontairement corrigée quelques lignes plus loin en écrivant : « Qui dit nouveau roi, dit nouveaux portraits officiels! Le roi Philippe et la reine Mathilde ont donc pris la pose pour une série de cinq clichés qui remplaceront les portraits dʼAlbert et Paola dans les écoles, maisons communales ou autre bâtiments publics. »
Nous laissons au lecteur le soin de constater que dans la suite de lʼarticle les règles typographiques ont été bafouées... nous ne nous attarderons donc pas sur cet article.

LaLibre.be, par ???, le 24/7/2013: « Le roi Philippe et la princesse Elisabeth ne volent plus ensemble »... quel magnifique titre, typographiquement correct, sauf éventuellement lʼaccentuation du prénom Élisabeth, mais là, seul un extrait dʼacte de naissance pourrait confirmer ou infirmer une erreur éventuelle. Des titres, suivis du nom de ceux qui les portent, perdent leur capitale de déférence. Par contre, une des premières phrases qui suit souffre dʼune grossière erreur de typographie « Comme le veut la coutume -et la précaution- un Roi et le premier héritier dans lʼordre de succession à son trône ne voyagent pas dans le même engin. Le monarque belge et sa fille ne dérogent pas à la règle. » Lʼarticle indéfini qui précède la fonction royale qui le suit est en contraction avec la capitale qui sous-entend la définition de la personne visée. On aurait pu lire « Comme le veut la coutume -et la précaution- le Roi et son premier héritier dans l'ordre de succession à son trône ne voyagent pas [...] » ou encore « un roi et son premier héritier dans l'ordre de succession à son trône ne voyagent pas [...] »

 
 

Internet ou internet ?

Mais quʼen est-il de 'internet', avec une majuscule ou pas ? À écrire avec une capitale ou un bas-de-casse ?
Nos connaissances en onomastique étant bien faibles, nous serions tentés dʼécrire « internet » avec une capitale, comme nom propre désignant une chose unique...
mais lorsque Victor Hugo a écrit : « Quand je suis triste, je pense à vous, comme lʼhiver on pense au soleil, et quand je suis gai, je pense à vous, comme en plein soleil on pense à lʼombre. » doit-on le considérer comme un ignare de la langue française, alors que le soleil est une chose unique, comme les planètes Jupiter ou Vénus ?
Et, lorsque ce matin jʼai écrit à ma femme : « Tu aurais dû voir le chien et Lucia, ça valait la peine de faire une photo », aurais-je dû employer une capitale pour 'le chien', alors quʼil sʼagit dʼun animal unique dont ni lʼémetteur du message, ni le récepteur nʼavait de doute quant à lʼunicité de lʼanimal décrit ?

Si la définition du nom propre ne nous donne pas satisfaction (surtout si elle nous précise que « La caractéristique orthographique du nom propre est lʼemploi obligatoire de la majuscule. »), une approche éthymologique peut sʼavérer plus judicieuse.

Personne nʼignore que 'inter' est un préfixe dʼorigine latine qui sous-entend la réciprocité, lʼaction mutuelle ou entre (interdépendant, interligne, interactivité, etc.). Quant à 'net', cʼest un terme anglais qui signifie 'filet' (pensez au tennis), 'toile' et 'network' signifie 'réseau'.
Selon de nombreux historiens informatiques, INTERNET trouve son nom dans la contraction des mots INTERconnected NETworks, en lieu et place de lʼancien ARPANET (Advanced Research Project Agency NETworks, né en 1969 et créé par les militaires américains). ARPANET était un réseau suffisamment décentralisé pour quʼen cas dʼattaque il puisse continuer à fonctionner même si une partie du réseau est endommagée. En 1990, ARPANET cesse dʼexister, INTERNET devient le réseau mondial dédié à la recherche civile.

On admettra donc quʼinternet est un néologisme dʼorigine américaine. Même si lʼon parlait depuis les années septante des réseaux interconnectés, le web, la toile, le World Wide Web (avec ou sans capitale ?... les règles typographiques de la langue française ne sont pas celles de lʼanglais), internet et ses protocoles tcp/ip, ftp et http est né au CERN par Tim Berners-Lee en 1989. Internet a dʼabord été un outil dʼéchange entre milieux académiques et universitaires ; le site CUY est né et a été hébergé dès 1996 à lʼadresse ramses.umh.ac.be/enndbe, sous lʼautorité dʼun professeur aux facultés universitaires de Mons, Hainaut.

Alors, nom propre ou pas ? « LʼAcadémie française, présente le terme sans majuscule et précédé de lʼarticle ("lʼinternet") dans la liste de termes publiés par le Journal Officiel de la "Délégation générale à la langue française" (commission officielle de terminologie et néologie, dont lʼAcadémie française est membre) du 16 mars 1999. »
[Source: https://www.insolus.com/article-internet-majuscule-minuscule#ixzz31KIV82dK].
Depuis le 16 mars 1999, la Commission française de terminologie de l'informatique a tranché en faveur de la minuscule. Un « Vocabulaire de l'informatique et de l'internet » a même été publié au Journal officiel le 16 mars 1999 (où l’on apprend que smiley se dit, en français fleuri, « frimousse » [...]).
Même Microsoft France défend cette orthographe avec minuscule, comme le montre son site "Regards sur le numérique".
Bref, internet est un outil comme l'est mon bic, mon frigidaire, mon scotch et mes kleenex.

Cependant, pour ceux qui veulent insister sur lʼunicité de ce réseau, le terme pourra être considéré comme nom propre (éventuellement accompagné dʼun article défini, mais jamais dʼun article indéfini) et nécessitera la majuscule grammaticalement parlant, et lʼusage dʼune capitale initiale typographiquement parlant. Par contre, lʼusage le plus courant dʼun réseau de réseaux interconnectés incitera lʼemploi dʼun nom commun (accompagné ou non de nʼimporte quel article) et donc sans majuscule... mais de toute façon, cʼest par la typographie employée que lʼon distinguera votre volonté de le considérer comme nom propre ou nom commun... selon que vous utilisiez une capitale ou un bas-de-casse. En clair, écrire Internet, avec une majuscule marquée par une capitale, revient à le déifier.

Comment saisir un mot contenant une majuscule accentuée... pardon, une capitale accentuée ?

[1]Nous nʼignorons pas que Georges Clemenceau écrivait son patronyme sans accent, mais le navire dont question est bien le "Clémenceau" (voir discussion en bas de la page "orthotypo, majuscules et accents")
 
[2]voir Lipmanne Francinne, Grammaire des règles typographiques et de disposition de documents, p. 10
 
[3]voir : « [...] les dénominations de pays ou de zone géographique prennent une majuscule initiale [...] » que nous avons fait changer en « [...] les dénominations de pays ou de zone géographique prennent une majuscule (ou capitale initiale) [...] » in Wikipedia, https://fr.wikipedia.org/wiki/Usage_des_majuscules_en_français
 

Références :

  • Extrait du "Lexique des règles typographiques en usage à lʼImprimerie nationale" , page 12,
    ISBN 2-11-081075-0, édition de 1994 :
      • "En français, lʼaccent a pleine valeur orthographique. Son absence ralentit la lecture et fait hésiter sur la prononciation, sur le sens même de nombreux mots. Aussi convient-il de sʼopposer à la tendance qui, sous prétexte de modernisme, en fait par économie de composition, prône la suppression des accents sur les majuscules. On veillera à utiliser systématiquement les capitales accentuées, y compris la préposition À."
  • Les entrées des dictionnaires français Le Petit Robert, Le Littré et Le Petit Larousse sont écrites avec des capitales accentuées. Qui aura, à la lecture de ces conseils, le courage dʼouvrir son dictionnaire pour vérifier ?
    Conformément à tous les codes typographiques, lʼOffice de la langue française (OLF) a publié en 1979 un avis de recommandation à la Gazette officielle qui préconise lʼaccentuation des majuscules lorsque les minuscules équivalentes en comportent.
  • Dʼaprès Maurice GREVISSE (prononcé à tort Grévisse, ceci justifiant lʼimportance des accents)
    dans son "Le Bon Usage", (Éditions Duculot), les capitales doivent être accentuées comme les autres lettres (Le Bon Usage, 13e éd., § 86 p. 87, § 101). Éditions Duculot, Paris - Louvain-la-Neuve, 1993).
  • De Marceau Déchamps, vice-président de lʼassociation Défense de la langue française : "Contrairement à une croyance répandue, en français, les capitales doivent porter des accents. Il faut dʼabord faire la distinction entre les capitales et les majuscules. La majuscule est la première lettre, écrite en capitale, dʼun nom propre ou du mot commençant une phrase. Cette majuscule, dans lʼécriture manuscrite, bénéficie effectivement dʼune tolérance de non accentuation. Mais, les mots écrits complètement en capitales et les majuscules dʼimprimerie doivent être accentués."
  • Un petit coup dʼœil sur les commentaires "Capitale et majuscule" de lʼencyclopédie "Wikipedia"
  • Un autre article convaincant et faisant allusion aux logiciels de PAO (publication assistée par ordinateur)
    "Majuscules ou capitales : le casse-tête"
  • Accentuer les lettres capitales, du site www/langue-fr.net
  • Accents sur les majuscules, Gouvernement du Québecq
  • Pourquoi parler de la ponctuation ?, les Universités du Québecq, "les erreurs de structure, de ponctuation et de vocabulaire (entre autres les anglicismes) sont plus fréquentes que les erreurs d orthographe, de morphologie et dʼaccord." Propos illustrés de textes de grands auteurs.
  • "Accentuer les lettres capitales",
    une éclairante contribution de Dominique Morimon
  • "Imposer les majuscules accentuées"
    est proposé par Microsoft, dans "Assistance de Word 2003 et suivants"
  • "Majuscules accentuées avec Linux"
    par Daniel, jeudi 10 mars 2005 à 19:10
  • Même le site de lʼAcadémie française (avez-vous remarqué lʼabsence de capitale à lʼadjectif 'française' ?) traite du sujet "Accentuation des majuscules"
  • https://www.synec-doc.be/doc/accents2.htm
  • https://www.meeus-d.be/edit/typword.doc
  • Comment accentuer les capitales avec différents types de matériel ou systèmes dʼexploitation,
  • Accents sur les majuscules dans les abréviations, Office québécois de la langue française
  • Le VIEUX-LIÈGE, en parle dans une publication trimestrielle ;
  • Accents dans les sigles, Gouvernement du Québecq
  • Majuscules et capitales, nombreuses allusions à Jean-Pierre Lacroux ;
  • FAUT-IL METTRE LES ACCENTS SUR LES LETTRES CAPITALES ?, un autre utilisateur qui sʼest valablement inquiété de la question ;
  • Même la Région Wallonne en fait mention pour ses documents administratifs...
  • TutoWeb.com signale également que "Trop souvent, les adultes reproduisent une mauvaise habitude apprise à lʼécole : les capitales ne sʼaccentuent pas dans lʼécrite manuscrite. Ceux qui se destinent à une vocation plus littéraire, apprendront à corriger cette maladresse orthographique. Mais on retrouve encore bon nombre dʼarticles de presse ignorant cette particularité. Le lecteur y perd son français. "
  • Édi-Créa, site qui sʼadresse aux éditeurs nous donne aussi son point de vue ;
  • Le CDDP, Centre départemental de documentation pédagogique de Lozère nous informe comment maîtriser lʼaccentuation des capitales sous Windows ;
  • Lexilogos qui permet dʼutiliser nʼimporte quel clavier pour introduire des caractères spéciaux accentués ;
  • Même le traitement de texte Writer dʼOpenOffice fait état des ponctuations et caractères accentués ;
  • Et le forum catholique lance aussi un débat quant à savoir si "Dans une sain(t)e orthographe, on accentue les majuscules... ;-) "
  • Dans son cours de typographie de 2007, Serge Paulus, développe la typo en normes, intéressant ;
  • Signes diacritiques et capitales dans l écriture et la typographie du français, par Lionel LABOSSE, écrivain et professeur de français qui a produit cet article riche en documentation ;
  • Orthotypographie, Orthographe & Typographie françaises, Dictionnaire raisonné, Volume I, de A à F, de Jean-Pierre Lacroux, 384 pages mises aimablement à votre disposition
  • Orthotypographie, Orthographe & Typographie françaises, Dictionnaire raisonné, Volume II, de G à Z, de Jean-Pierre Lacroux, 370 pages mises aimablement à votre disposition
  • "Côté accent sur les capitales, ceci était pas mal non plus : https://www.orthotypographie.les-hurtig.org/volume-I/academie-accentuation.html#Accentuation...", mʼa dit Alain. "Mieux que ça !", pensé-je (ou pensè-je).
  • Concernant les capitales ou majuscules, inutile dʼen dire plus : https://www.orthotypographie.les-hurtig.org/volume-II/madame-mythologie.html#Majuscule
  • Manuel de typographie française élémentaire, de Yves Perrousseaux , à (re)commander ;
  • Unicode et ISO 10646 en français, de lʼHAPAX, qui traite des "Écritures alphabétiques européennes, Écritures du Moyen-Orient, Écritures du sud et du sud-est asiatiques, Écritures dʼExtrême-Orient, Écritures supplémentaires, Symboles et autres Caractères spéciaux". Très technique, mais très complet.
  • Dans ses "Consignes pour la présentation dʼun manuscrit", ÉCOSOCIÉTÉ, maison dʼédition, recommande : "Si votre ordinateur le permet, prenez soin de placer les accents sur les lettres capitales."
  • Qui aime beaucoup demande énormément, qui cite Perrousseaux, lʼAcadémie française, etc.
  • La-ponctuation.com, qui parle des capitales accentuées, citant lʼAcadémie française, et qui traite dʼautres sujets, tels les différents signes de ponctuation et espaces les encadrant ;
  • Règles de typographie, des groupes départementaux de la Somme et de lʼOise, Pédagogie Freinet, qui traite de typographie, capitales, mais aussi ponctuation et espace ;
  • recherche sur Altavista de "capitales accentuées" :
    388 résultats (le 6/12/06 : fête des étudiants)
  • recherche sur Google de "capitales accentuées" :
    532 résultats (le 6/12/06 : fête des étudiants)
  • recherche sur Altavista de "majuscules accentuées" :
    1720 résultats (le 6/12/06 : fête des étudiants)
  • recherche sur Google de "majuscules accentuées" :
    19300 résultats (le 6/12/06 : fête des étudiants)
  • Merci professeur, Les accents sur les majuscules
  • (voir p. ex. Perrousseaux (2002 : 73), qui sʼen prend à « lʼignorance désolante des règles de composition typographique de certains soi-disant enseignants »)
  • Et le site de lʼAcadémie française qui parle aussi de lʼaccentuation des capitales 

 

 





Voir aussi :

et les caractères spéciaux avec "alt"... toujours utile... touche alt

caractère
capitale
À Â Ç È É Ê Ë Î Ï Ô Ù Û Ü
alt + 4 chiffr. 0192 0194 0199 0200 0201 0202 0203 0206 0207 0212 0217 0219 0220
alt + 3 chiffr. 183 182 128 212 144 210 211 215 216 226 235 234 154
 
caractère
bas d casse
à â ç è é ê ë î ï ô ù û ü
alt + 4 chiffr. 0224 0226 0231 0232 0233 0234 0235 0238 0239 0244 0249 0251 0252
alt + 3 chiffr. 133 131 135 138 130 136 137 140 139 147 151 150 129
 
caract§re
autre
« » œ æ Œ Æ esp.
inséc.
"
alt + 4 chiffr. 0171 0187 0156 0230 0140 0198 0133 0160 0147 0148 0034 0145 0146
alt + 2 ou 3 chiffr. 174 175 339 145 338 146 / 255 / / 34 / /
 
caractère
autre
¡ ¿ ¼ ½ ¾ ± ñ Ñ . .
alt + 4 chiffr. 0150 0151 0161 0191 0188 0189 0190 0177 0241 0209 0128 0 0
alt + 2 ou 3 chiffr.     173 168 172 171 243 241 164 165 / / /

Si vous n'avez pas de pavé numérique sur un ordi portable,
il suffit d'appuyer sur les touches Fn et NumLock (Inser) en même temps,
et le pavé numérique sur les touches
clavier numérique7(7)   8(8)   9(9)   0(/)

U(4)   I(5)   O(6)   P(*)

  J(1) K(2)   L(3)   M(-)


  ?(0)           /(.)   §+(+)

(la dernière ligne/colonne est/sont différente(s) selon les claviers belges, français...)
 
 


 
sera activé
et les raccourcis Alt + code chiffré fonctionneront.

 

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