Les virgules |
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Quoi de plus banal que ce simple signe de ponctuation qu'est la virgule... et pourtant, si nous y consacrons une page, c'est pour ne plus voir (et aider le public à ne plus commettre) certaines erreurs que nous voyons encore.
Ce signe a pour principale fonction d'aérer un texte, permettant au lecteur de marquer de (très) courtes pauses lors de sa lecture pour reprendre aussitôt sa phrase, son énumération, sa liste ou pour encadrer une courte information complémentaire. Nous ne ferons pas une liste exhaustive de ses usages possibles, mais nous nous attarderons plus aux explications qui devraient permettre de faire disparaitre certaines erreurs.
• obligatoire pour unir des mots ayant même nature, même fonction, même structure
• jamais de virgule devant les points de suspension
• toujours avant et parfois après l'abréviation etc.
• pour encadrer des relatives déterminatives, mais pas les explicatives
• en début de phrase, complément circonstanciel de temps ou de lieu
• jamais devant une parenthèse ouvrante, un tiret ou un crochet ouvrant
• dans les énumérations ou listes
• parfois derrière un tiret fermant, mais...
Il n'est pas rare que dans une phrase, plusieurs mots se suivent en ayant la même nature, la même fonction ou la même structure.
Déjà signalée il y a plusieurs années dans notre page spéciale relative aux points de suspension, cette erreur est très fréquente et la commettre est une contradiction :
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Dʼune part, les points de suspension, comme lʼindique le nom, signifient quʼon suspend, quʼon arrête le prononcé dʼun mot, une énumération ou une phrase ; ils peuvent aussi indiquer un ou plusieurs éléments manquants, que ce soit suite à une suppression, un manque dʼinspiration, une interruption, un sous-entendu ou une hésitation.
Dʼautre part, la virgule marque une courte interruption entre chacun des éléments dʼune énumération et sous-entend une suite..., donc, comme le défend aussi J.-P. Lacroux : « Elle [NDLR : La virgule] se place nécessairement après les points de suspension : c’est normal, logique, compréhensible…, c’est même indiscutable… » (il discute des points de suspension de la page 194 à 201 dans Orthotypographie, Orthographe & Typographie françaises, Dictionnaire raisonné, Volume II, de G à Z)», déjà cité en note de bas de page [1] de notre page "ponctuation et espaces".
Donc, noter une virgule avant des points de suspension cʼest donner à votre lecteur des informations contradictoires :
« je reprends ma respiration pour lʼélément suivant... mais surprise il nʼy a pas de suivant... »
Les points de suspension collent donc au texte suspendu.
L’abréviation etc. est toujours précédée d’une virgule.
Si une énumération (même verticale) se termine par etc., l’abréviation doit rester sur la même ligne que le dernier élément : l'espace qui suit la virgule qui précède l'abréviation etc. doit donc être une espace insécable pour éviter le rejet à la ligne suivante de cette abréviation, généralement finale.
L'abréviation etc. termine souvent une phrase ou une énumération notée entre parenthèses. Dans les autres cas, si la phrase se poursuit, le point abréviatif sera immédiatement suivi d'une virgule (sans espace, règle du deuxième signe oblige).
Encore faut-il savoir ce qu'est une subordonnée relative et pouvoir distinguer les explicatives des déterminatives ou restrictives...
Une proposition est un « morceau » de phrase avec un verbe et généralement un sujet et quelques compléments.
[Ex. : phrase composée d'une proposition : J'ai lu un livre.
prases composées de plusieurs propositions :
Mon chien aboie quand il voit un chat près de lui.
J'étudie mais je ne retiens rien.
J'ai un chien qui aboie quand il voit un chat.]
Une proposition subordonnée est une proposition qui dépend d'une autre proposition de la même phrase et considérée comme proposition principale car elle en a une qui dépend d'elle.
Une proposition est indépendante si elle ne dépend d'aucune autre dans la phrase et n'en n'a aucune qui dépend d'elle.
[Ex. : J'ai lu un livre. : proposition indépendante
Mon chien aboie quand il voit un chat près de lui. :
> principale, mon chien aboie ; subordonnée, quand il voit un chat près de lui
J'étudie mais je ne retiens rien. :
> deux propositions indépendantes
J'ai un chien qui aboie quand il voit un chat. :
> principale, j'ai un chien ; subordonnée, qui aboie ; subordonnée de la subordonnée, quand il voit un chat]
Une proposition subordonnée relative est une proposition subordonnée qui est introduite par un pronom relatif (qui, que, quoi, dont, où, lequel ou autre forme de lequel) et qui apporte une précision à un nom ou pronom de la principale dont il dépend.
[Ex. : J'ai lu le livre que tu m'as donné. :
> que tu m'as donné est une subordonnée relative
(pronom relatif que, qui remplace le nom livre de la principale)
J'ai un chien qui aboie. :
> principale, j'ai un chien ;
> subordonnée relative : qui aboie
(pronom relatif qui, qui remplace le nom chien de la principale)]
Une subordonnée relative est déterminative ou restrictive quand la précision apportée réduit le nombre ou le sens de l'antécédent du pronom relatif. La relative déterminative ou restrictive ne peut pas être supprimée car l'information apportée détermine, restreint ou modifie le sens des autres éléments de l’énoncé.
La relative déterminative ou restrictive se note sans virgules pour l'encadrer.
[Ex. : Mes élèves qui avaient bien étudié ont réussi.
sens : Parmi mes élèves, seuls ceux qui avaient étudié ont réussi.
pas identique à : Mes élèves ont réussi (sous-entend Tous ont réussi).
Les étudiants qui sont arrivés avec du retard n'ont pas pu monter dans le car.
sens : Parmi les étudiants, seuls ceux qui sont arrivés avec du retard n'ont pas pu monter dans le car.
pas identique à : Les étudiants n'ont pas pu monter dans le car (sous-entend Aucun n'a pu monter).]
Une subordonnée relative est explicative quand la précision apportée ne réduit pas le nombre ni le sens de l'antécédent du pronom relatif. La relative explicative peut être supprimée sans que le sens des autres éléments de l’énoncé ne soit vraiment modifié en y incluant une explication supplémentaire, mais non indispensable.
La relative explicative s'encadre de virgules.
[Ex. : Mes élèves, qui avaient bien étudié, ont réussi.
sens : Tous mes élèves ont réussi (et pour info, tous avaient travaillé).
identique à : Mes élèves ont réussi (sous-entend Tous ont réussi et Tous avaient travaillé).
Les étudiants, qui sont arrivés avec du retard, n'ont pas pu monter dans le car.
sens : Aucun étudiant n'a pu prendre le car (et pour info, tous sont arrivés avec du retard).
identique à : Les étudiants n'ont pas pu monter dans le car (sous-entend Aucun n'a pu monter et Tous avaient du retard).]
Normalement, si une phrase commence par un complément circonstanciel de temps ou de lieu, la virgule est nécessaire. Cependant, si cette mise en évidence du complément circonstanciel de temps ou de lieu en début de phrase est suivie d'une inversion du verbe et du sujet, l'emploi de la virgule est prohibé.
circonstanciel, inversion : NON | Ici, sont notées de nombreuses références. | À 10 h 10, commencera votre test. | De 1835 à 1990, disparut du dictionnaire de l'Académie la possibilité d'écrire "des abat-jours". |
circonstanciel (sans virgule) inversion : OUI | Ici sont notées de nombreuses références. | À 10 h 10 commencera votre test. | De 1835 à 1990 disparut du dictionnaire de l'Académie la possibilité d'écrire "des abat-jours". |
circonstanciel, non inversion : OUI | Ici, de nombreuses références sont notées. | À 10 h 10, votre test commencera. | De 1835 à 1990, la possibilité d'écrire "des abat-jours" disparut du dictionnaire de l'Académie. |
On ne place jamais de virgule devant une parenthèse ouvrante, un tiret ou un crochet ouvrant.
... sauf dans une citation notée entre guillemets, pour reprendre le texte d'origine d'un auteur ou d'une poésie.
Dans les listes horizontales (donc sans tirets et sans numérotation), l'usage admet généralement la virgule comme séparateur de chaque item de la liste, s'ils ne sont pas trop longs.
Dans les listes verticales, en typographie française, on préfèrera l'emploi des tirets (— ou –) aux puces qui sont plutôt anglosaxonnes. Chaque élément de la liste (sauf le dernier) se terminera par un point-virgule.
Dans le cas de listes imbriquées, chaque élément d'une sous-liste (sauf le dernier qui se terminera par un point [s'il termine la phrase], par un point-virgule [s'il est suivi d'un autre élément de la liste principale]) se terminera par une virgule.
Un tiret fermant ne peut jamais être suivi d'un point final, car dans ce cas, seul le point final resterait, et le tiret fermant disparaitrait. Au contraire, il se peut que le tiret fermant soit suivi d'une virgule, mais dans ce cas, l'espace ordinaire qui suit habituellement le tiret fermant disparaitra et la virgule collera à ce tiret.
Certains ouvrages traitant de typographie précisent qu'au cas où une incise est suivie d'une virgule, on n'inclut pas d'espace après le tiret fermant. Cette précision nous parait inutile pour qui connait la règle du deuxième signe (déjà mentionnée et illustrée plusieurs fois dans nos pages, cf. ponctuation et espaces) : « Si plusieurs signes de ponctuation se suivent et si les règles se contredisent, on emploiera la règle du deuxième signe. », puisque si la virgule suit le tiret d'incise, c'est la règle de la virgule (deuxième signe) qui prime.
Ex.: Un peu hermétique et certainement pas exhaustif — une fois n’est pas coutume ! —, Jacques Drillon n’unifie pas ces races de tirets dans un système général qui les opposerait clairement aux parenthèses.
* + * + * + * +
Voir aussi :
et les caractères spéciaux avec "alt"... toujours utile...
caractère capitale |
À | Â | Ç | È | É | Ê | Ë | Î | Ï | Ô | Ù | Û | Ü |
alt + 4 chiffr. | 0192 | 0194 | 0199 | 0200 | 0201 | 0202 | 0203 | 0206 | 0207 | 0212 | 0217 | 0219 | 0220 |
alt + 3 chiffr. | 183 | 182 | 128 | 212 | 144 | 210 | 211 | 215 | 216 | 226 | 235 | 234 | 154 |
caractère bas d casse |
à | â | ç | è | é | ê | ë | î | ï | ô | ù | û | ü |
alt + 4 chiffr. | 0224 | 0226 | 0231 | 0232 | 0233 | 0234 | 0235 | 0238 | 0239 | 0244 | 0249 | 0251 | 0252 |
alt + 3 chiffr. | 133 | 131 | 135 | 138 | 130 | 136 | 137 | 140 | 139 | 147 | 151 | 150 | 129 |
caract§re autre |
« | » | œ | æ | Œ | Æ | … | esp. inséc. |
“ | ” | " | ‘ | ’ |
alt + 4 chiffr. | 0171 | 0187 | 0156 | 0230 | 0140 | 0198 | 0133 | 0160 | 0147 | 0148 | 0034 | 0145 | 0146 |
alt + 2 ou 3 chiffr. | 174 | 175 | 339 | 145 | 338 | 146 | / | 255 | / | / | 34 | / | / |
caractère autre |
– | — | ¡ | ¿ | ¼ | ½ | ¾ | ± | ñ | Ñ | € | . | . |
alt + 4 chiffr. | 0150 | 0151 | 0161 | 0191 | 0188 | 0189 | 0190 | 0177 | 0241 | 0209 | 0128 | 0 | 0 |
alt + 2 ou 3 chiffr. | 173 | 168 | 172 | 171 | 243 | 241 | 164 | 165 | / | / | / |
Si vous n'avez pas de pavé numérique sur un ordi portable,
il suffit d'appuyer sur les touches Fn et NumLock (Inser) en même temps,
et le pavé numérique sur les touches
7(7) 8(8) 9(9) 0(/)
U(4) I(5) O(6) P(*)
J(1) K(2) L(3) M(-)
?(0) /(.) §+(+)
(la dernière ligne/colonne est/sont différente(s) selon les claviers belges, français...)
sera activé
et les raccourcis Alt + code chiffré fonctionneront.