Les accents... cette nouvelle orthographe... |
See You Why? |
Un article paru dans la presse : T'as vu l'info ? Emmanuel Macron va apprendre à parler à son chien Nemo. * les fautes d'orthographe |
Une lecture attentive... et les conclusions à en tirer :
Pas capables d'utiliser ces caractères... pas capables d'écrire en français... |
Dans un groupe de chasseurs de fautes, certaines parmi les fautes que nous avons relevées ont aussi été remarquées, sans aucun commentaire explicatif permettant aux auteurs de fautes d'améliorer leurs écrits à l'avenir.
Pas d'explications constructives, mais quelques commentaires cependant:
« Ah oui, crotte ! »,
« Un article bien merdique ! »
et ce dernier qui a provoqué notre réaction:
« Bon, règlementaire, l'accent grave est admis par Larousse.
CNRTL ne connaît que réglementaire, moi aussi. »
Toutes les entrées du Dictionnaire de l'Académie sont notées en capitales. La 1re édition date de 1694 et l'accent grave, né en 1529, dans le traité de typographie Champfleury de l'imprimeur Geoffroy Tory, en même temps que la cédille et l'aposrophe, n'est apparu cependant dans le Dictionnaire qu'en 1762 (4e édition).
Dès cette 4e édition de 1762, le dictionnaire de l'Académie distinguait le substantif RÈGLEMENT (avec accent grave) de l'adverbe RÉGLÉMENT (avec 2 accents aigus), qui se construisait sur base de l'adjectif, généralement mis au féminin, ou du participe passé (ici : RÉGLÉ) auquel on ajoutait -ment pour former l'adverbe [assurer > assuré > assurément; long > longue > longuement]. Logique vieillotte dont (presque) plus personne n'a connaissance. Depuis la réforme de l'orthographe de 1990, il faut écrire :
Ces valises ne sont pas règlementaires.
Le mot règlement s'orthographie depuis toujours… enfin depuis très longtemps avec un accent grave.
Bizarrement, ses dérivés : réglementaire, réglementairement, réglementer et réglementation s'écrivaient avec un accent aigu, alors que la différence de prononciation n'était pas toujours, voire jamais audible (é prononcé |è| devant une syllabe avec un e muet). Dans la 5e édition de 1792, le Dictionnaire mentionne le mot RÉGLÉMENTAIRE, avec deux accents aigus, alors que quelques années auparavant, Jean-François Féraud, dans son Dictionaire critique de la langue française (Marseille, Mossy 1787-1788) écrivait déjà : « RèGLEMENTAIRE, adj. Mot forgé par un Économiste. "Il ignore la police réglémentaire angloise. Pourquoi ne pas dire tout simplement, les lois, les règlemens de la police anglaise? ».
Ce n'est que dans la 6e édition (1832) qu'apparait le premier RÉGLEMENTAIRE, jusqu'aux rectifications de 1990 (RÈGLEMENTAIRE).
Encore une vieille erreur corrigée !
La réforme de l'orthographe de 1990 harmonise l'orthographe et la prononciation de ces mots, sur le modèle de règlement, dont ils sont dérivés et tels qu'ils devaient être prononcés (le é devant une syllabe avec un e muet devait se prononcer |è|. Me trompé-je ?, monsieur le professeur Bernard Cerquiglini de TV5).
Désormais, on écrit donc : règlementaire, règlementairement, règlementer et règlementation. Une simplification ou rectification orthographique qui est bienvenue, car elle ajoute de la cohérence à l'orthographe. Alors ne la rejetons pas !
Entre nous, après consultation (entre chien et loup) de la 9e édition du Dictionnaire de l'Académie, sans parler entre mes dents, je vous le dis entre quatre yeux : les 82 exemples qui y sont donnés sont tous suivis d'un pluriel ou de plusieurs singuliers... cela aurait pu nous convaincre que notre interlocuteur qui prétendait qu'on ne pouvait pas écrire “entre chaque...” avait raison.
Mais une réaction scientifique nous a fait réagir : ce n'est pas parce qu'un dictionnaire multiplie les exemples qui pourraient illustrer un principe, que ce principe est toujours vrai... il est facile de trouver une centaine de mammifères vivipares, cela ne prouve pas qu'aucun ne ponde pas des œufs (les monotrèmes, dont l'ornithorynque et l'échidné), ce n'est pas parce que la majorité des mammifères est à poil(s), que l'on ne puisse trouver parfois quelque pangolin, chauffé dans son sommeil qui fait onduler son dos dont l'écaille étincelle au soleil.
Bref, il fallait trouver une explication... qui est sous notre nez : CHAQUE est un adjectif indéfini, exprimant la totalité d'une manière distributive, les éléments qui constituent cette totalité étant envisagés sous l'angle du singulier (chaque exclut le plur.). Chaque est donc un singulier qui sous-entend un pluriel... Quand Zola, dans Le ventre de Paris, parlait d'un homme qui courait après chaque jupon qui passait, il ne sous-entendait pas un unique jupon... quand Saint-Exupéry, dans Citadelle dit qu'il n'a point à connaitre chaque clou du navire, personne ne pense qu'il n'y ait qu'un seul clou par bateau.
Le réputé et souvent fiable dictionnaire (malheureusement pas concernant sa typographie) du CNRTL ajoute l'explication suivante : « Entre chaque + subst. sing. Dans chacun des intervalles d'une série implicitement posée par chaque. Entre chaque lit il y a un petit rideau en toile à matelas (Flaubert, Par les champs et par les grèves,1848, p. 191).Combien ce livre a dû te plaire, je le sens entre chaque ligne (Gide, Correspondance[avec Valéry], 1897, p. 289). Et les parois de la salle, entre chaque fenêtre, supportaient des tableaux (Mille, Barnavaux et quelques femmes,1908, p. 257). Entre chaque groupe de marches, une plate-forme exiguë pour la porte d'une maison (R. Rolland, Jean-Christophe,Le Buisson ardent, 1911, p. 1334). Le même intervalle subsiste entre chaque équipe (Barbusse, Le Feu,1916, p. 342). Faire des quantités de zigzags entre chaque rangée de patates (Céline, Mort à crédit,1936, p. 587). »,
et un peu plus loin : « Entre chaque + subst. Dans l'intervalle qui sépare les éléments d'une série répétitive ; c'est la notion de totalité posée par chaque qui rend possible la constr., souvent condamnée, mais réellement vivante. Entre chaque décharge, il y avait un silence effrayant (Zola, Madeleine Férat,1868, p. 17). Et, entre chaque pirouette, il se remettait à chanter (Maupassant, Contes et nouvelles, t. 2, Le Vagabond, 1887, p. 677). Le premier cinéma : un hangar, des bancs, entre chaque bobine, ça s'arrête (Queneau, Loin de Rueil,1944, p. 230). »
“Chacun” aussi demande le singulier, mais Girodet, dans le Bordas des difficultés, donne cet exemple : « Ingres et Delacroix, chacun dans son genre (ou dans leur genre) furent de très grands artistes. »
Le Larousse des difficultés explique : « Le possessif ou le pronom personnel employé en corrélation avec chacun peut être au singulier ou au pluriel. Ils vont chacun vers sa ou leur destination. Ils retournent chacun chez soi ou chez eux. »
La grammaire Aidenet (https://www.aidenet.eu/grammaire08j.htm) propose ce commentaire : « CHAQUE peut servir pour exprimer la répétition d'un fait : [...] entre chaque round, le soigneur lui épongeait le visage. »
Maurice Grevisse et Michèle Lenoble-Pinson suggèrent dans Le français correct : Guide pratique des difficultés : « Entre chaque, entre chacun s'emploient couramment au sens de “dans chaque intervalle de la série dont il s'agit”. Ces singuliers du point de vue formel impliquent des pluriels dans la réalité. », en dépit des puristes qui prônent, logiquement, après chaque ou après chacun. Grevisse confirme dans son Bon Usage (cf. ici).
Pour illustrer la syllepse, Wikipedia rappelle que « dans “on voyait entre chaque porte une décoration”, on note un raccourci grammaticalement litigieux pour “entre toutes les portes” ».
Finalement, à une question directe qui lui a été posée : « Peut-on dire « entre chaque », sachant que « chaque » est un mot singulier. Cette question me taraude depuis le collège des années 50 car on m’a appris qu’il fallait dire « entre deux », l'Académie a répondu : « Dans la mesure où le déterminant indéfini chaque a une valeur distributive, son emploi implique forcément que le nom qu’il détermine appartienne à un ensemble pluriel. C’est pourquoi l’usage autorise la construction entre chaque + substantif, là où le purisme exigerait la forme entre deux + substantif. La 9e édition du Dictionnaire de l’Académie propose du reste, pour définir la notion de couture sellier, la glose suivante : “couture très solide exécutée à la main, à gros points légèrement inclinés, avec un fil épais que l’on noue entre chaque point” ».
La logique de la langue française, les essais discordants d'éminents grammairiens, l'ouverture à la double possibilité, tout porte à croire, même si entre les deux votre cœur balance, même si “entre” appelle un pluriel et “chaque” un singulier, vous ne commettez aucune erreur si vous continuez à placer une espace “entre chaque” mot, car ici encore l'usage est plus souple que ne le prescrivent les règles. Et très souvent, ce qu'exige une règle n'est que ce qu'elle suggère ou illustre.
= + = + = + = + = + = + = + = + = + = + = + = + =
[1] Le lecteur aura remarqué que cette règle, telle qu'énoncée ici, n'est valable qu'en Belgique. le trait d'union de “quatre-vingt-quatorze” entre vingt et quatorze ne sépare pas les termes désignant les dizaines et ceux exprimant les unités. Le français de France est compliqué, serait-ce parce que le Français est compliqué ?
Le quatorze employé dans nos deux pays ne compte pas de termes désignant les dizaines ni exprimant les unités, il n'y a donc pas de trait d'union à y placer...
Voir aussi :
et les caractères spéciaux avec "alt"... toujours utile...
caractère capitale |
À | Â | Ç | È | É | Ê | Ë | Î | Ï | Ô | Ù | Û | Ü |
alt + 4 chiffr. | 0192 | 0194 | 0199 | 0200 | 0201 | 0202 | 0203 | 0206 | 0207 | 0212 | 0217 | 0219 | 0220 |
alt + 3 chiffr. | 183 | 182 | 128 | 212 | 144 | 210 | 211 | 215 | 216 | 226 | 235 | 234 | 154 |
caractère bas d casse |
à | â | ç | è | é | ê | ë | î | ï | ô | ù | û | ü |
alt + 4 chiffr. | 0224 | 0226 | 0231 | 0232 | 0233 | 0234 | 0235 | 0238 | 0239 | 0244 | 0249 | 0251 | 0252 |
alt + 3 chiffr. | 133 | 131 | 135 | 138 | 130 | 136 | 137 | 140 | 139 | 147 | 151 | 150 | 129 |
caract§re autre |
« | » | œ | æ | Œ | Æ | … | esp. inséc. |
“ | ” | " | ‘ | ’ |
alt + 4 chiffr. | 0171 | 0187 | 0156 | 0230 | 0140 | 0198 | 0133 | 0160 | 0147 | 0148 | 0034 | 0145 | 0146 |
alt + 2 ou 3 chiffr. | 174 | 175 | 339 | 145 | 338 | 146 | / | 255 | / | / | 34 | / | / |
caractère autre |
– | — | ¡ | ¿ | ¼ | ½ | ¾ | ± | ñ | Ñ | € | . | . |
alt + 4 chiffr. | 0150 | 0151 | 0161 | 0191 | 0188 | 0189 | 0190 | 0177 | 0241 | 0209 | 0128 | 0 | 0 |
alt + 2 ou 3 chiffr. | 173 | 168 | 172 | 171 | 243 | 241 | 164 | 165 | / | / | / |
Si vous n'avez pas de pavé numérique sur un ordi portable,
il suffit d'appuyer sur les touches Fn et NumLock (Inser) en même temps,
et le pavé numérique sur les touches
7(7) 8(8) 9(9) 0(/)
U(4) I(5) O(6) P(*)
J(1) K(2) L(3) M(-)
?(0) /(.) §+(+)
(la dernière ligne/colonne est/sont différente(s) selon les claviers belges, français...)
sera activé
et les raccourcis Alt + code chiffré fonctionneront.