Masculin ou féminin, Gens, de quel genre ? |
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Au début février 2016, au moment où des migrants tentaient de rejoindre lʼEurope par nʼimporte quel moyen, il y eut une vague de noyades (excusez ce hasard des mots). Nous avons profité dʼun article de presse pour commenter la typographie et lʼorthographe de ce commentaire publié dans le journal belge LʼAvenir.
Jʼy ai lu « Certains de ces gens que j’ai croisés dans le bois ». Jʼaurais préféré y lire « Certaines gens que j’ai... »
Dans mon jeune âge, jʼai appris que « gens » était féminin lorsque précédé dʼun adjectif et masculin si suivi dʼun adjectif. On dit « Ce sont de bonnes gens », mais on évoquera « La balade des gens heureux ».
Énoncée ainsi, cette règle sous-entend que le mot « gens » peut avoir les deux genres dans la même phrase sʼil est précédé et suivi dʼun adjectif. Erreur ! Nous lʼexpliquerons plus loin.
Vous vous rappelez que amour, délice et orgue sont masculins au singulier et féminins au pluriel, vous ne connaissez pas bien la règle que nous développerons ici.
Gens, ce mot à la sexualité ambigüe, pluriel du mot gent, ce dernier, toujours féminin singulier est généralement masculin pluriel... ce transgenre de notre grammaire française serait-il hermaphrodite ? Comme Eugène, le bien né, gens (gens, gentis) trouverait ses racines en latin (genitus), lui-même probablement issu du verbe gignere (gigno, gignis, gignere, genui, genitus), engendrer.
À lʼorigine, gent était féminin, comme son aïeule latine, et nʼétait utilisé que dans le sens orienté famille, tribu ou peuple. On entendait « la gens Aemilia ou Pulliena » pour désigner une famille patricienne romaine, on entend aujourdʼhui encore cette forme archaïque (de lʼadjectif) « Jʼai rencontré une gente demoiselle » ou plus ordinairement, faire allusion à la gent canine, de la gent féminine ou autre gent (substantif) du même type. Le substantif gent est bien féminin, inutile de le féminiser plus, comme le font dʼaucuns, en lui ajoutant ce -e final qui constitue une erreur fréquente en français, gent est un substantif féminin et ne prend pas de -e final, ni à l'écrit, ni à l'oral... seul l'adjectif gent peut prendre le -e final s'il est au féminin.
Vers le XIIIe siècle, le mot employé au pluriel est devenu un nom générique pour désigner « les hommes », et a perdu de ce fait le genre féminin pour prendre le genre masculin... de plus, curieusement, les gens devenaient incomptables, voire indénombrables quelques siècles plus tard. Il est aujourd'hui possible d'avoir seize personnes à table, mais impossible d'avoir seize gens à table. Même si Victor Hugo, dans Hernani, en 1830, fait dire à Don Ricardo :
« Ce luther ! Beau sujet de soucis et d' alarmes !
Que j'en finirais vite avec quatre gens d'armes ! »,
les gens d'armes d'alors, qui sont devenus les gendarmes d'aujourd'hui, sont toujours dénombrables, mais gens désigne aujourd'hui un nombre indéterminé de personnes.
Voici un exemple (certes, un peu étrange !) qui illustre certains accords (tout aussi étranges !) que l’on doit faire : Inquietés par le feu qui gagnait, toutes ces bonnes et vieilles gens affamés attendaient en larmes, mais ils étaient désespérés.
Cette ambigüité de genre était déjà présente, mais non formalisée grammaticalement parlant, dans la première édition du dictionnaire de lʼAcadémie française de 1694.
La règle découverte par épapes :
corr. 1 : féminin si lʼadjectif qui précède est non épicène
corr. 2 : gens veut toujours le masculin après lui
corr. 3 : féminin si lʼadjectif qui précède IMMÉDIATEMENT est non épicène
corr. 4 : jamais féminin si suivi d'un complément du nom
corr. 5 : forme masculine si antéposition par inversion
corr. 6 : forme masculine pour les pronoms personnels avec gens pour antécédent ou conséquent
corr. 7 : forme masculine pour TOUT sʼil précède immédiatement gens qui est suivi dʼun adjectif épithète ou dʼun complément du nom
Tolérance orthographique en France
Un essai de formulation de la règle
Le français une langue logique et cohérente
Ce qu'en disent des sites reconnus...
Quid du genre d'amour, délice et orgue ?
Le mot « gens » est féminin lorsque précédé dʼun adjectif ou déterminant et masculin si suivi dʼun adjectif. On dit « Ce sont de bonnes gens », mais on évoquera « La balade des gens heureux » ou « La balade des honnêtes gens ». C'est bien du genre du mot gens dont il est question : féminin dans le premier cas, masculin dans les autres...
Ma réaction première fut donc que « certains » devait prendre la forme du féminin.
Cependant, mon esprit se troubla à penser que des jeunes gens soient féminins. Et bien, non ! Si lʼadjectif ou le déterminant qui précède le mot « gens » a une forme distincte au féminin (certains disent sʼil est non épicène), alors seulement le mot gens sera féminin...
Épicène ? Pouvez-vous préciser cette notion ?
Un mot est épicène sʼil a la même forme au masculin quʼau féminin. Ce mot épicène vient du latin epicoenus dérivé du grec ancien ἐπίκοινος « possédé en commun ».
Dans le monde animal, lorsque lʼon parle dʼune souris ou dʼune cigogne, de lʼaigle ou du ver, nul ne peut dire si lʼon parle du mâle ou de la femelle. Et pourtant, aigle est féminin quand il désigne la femelle dʼun aigle.
Dans les prénoms, certains ne permettent pas de savoir si leur titulaire est masculin ou féminin. Claude, Dominique, Camille, Maxime ou Alix en font partie.
Le lecteur attentif aura compris quʼun mot est non épicène sʼil a une forme différente au masculin et au féminin.
Bien dʼautres mots du français ont cette même particularité dʼêtre épicène : ministre, élève, adulte, souris, secrétaire ou autre pianiste ont la même forme au masculin quʼau féminin.
Ne soyez dons pas étonné de lire certains grammairiens affirmer que si l'adjectif qui précède gens se termine par -e, alors gens est masculin...
Attention, cette règle de l'adjectif non épicène est souvent traduite par des grammairiens par « si l'adjectif se termine par un -e », formulation dangereuse car un -e accentué n'est pas un -e dans ce cas-ci (même si le adjectif ou participe passé de ce type se placent généralement après le mots gens [des gens exaspérés]).
Lʼarticle dont question aurait dû écrire « Certaines de ces gens que j’ai croisées dans le bois », puisque gens est précédé de lʼadjectif certains qui nʼest pas épicène, donc gens doit être féminin... Et bien, non !
Je dois donc dire « Les honnêtes gens sont nombreux »...
... mais dois-je écrire « Les bonnes gens sont nombreux ou nombreuses » ? Nombreuses, pensez-vous, car gens est féminin dans ce cas-là. Et bien, non ! Nombreux... pas possible me direz-vous, si « gens » est féminin, nombreux doit lʼêtre aussi.
Et pourtant, cʼest lʼune de nos bizarreries de la langue française : le père Bouhours, dès 1676, jésuite mondain et homme de lettres, professe non seulement que « lorsque deux genres se rencontrent, il faut que le plus noble l’emporte » (Non, c'est pas moi qui ai dit ça, Ma'ame, c'est lui !), mais aussi que « le mot de gens veut toûjours le masculin aprés soi ».
Cʼest donc bien lʼadjectif nombreux, féminin à forme masculine, attribut du nom gens, féminin mais qui le suit... et non pas le genre du mot gens qui change...
Merci, je comprends mieux cette phrase lue dans Littré : « Il y a certaines gens qui sont bien sots. » et cette tournure bizarre « Quelles gens ne seront pas invités ? » ou encore « Ce sont les meilleures gens que jʼai jamais vus ! » Même en 1693, dans La morale pratique des Jésuites, on lisait déjà : « Pouvoit-on mieux faire entendre, ce quʼon oſoit pas dire ouvertement ? Les Recollects nous diſent que certaines gens plus fins & plus puiſſants quʼeux quʼils ne nomment point, mais quʼils nous laiſſent à deviner, ſe ſont oppoſez à leurs juſtes pretentions. »
[source : https://books.google.be/books?id=QY9bAAAAQAAJ&pg=PA305&lpg=PA305&dq=%22certaines+gens%22&source=bl
&ots=OPjm_Yycte&sig=QXE9a--
dFhr3zLMS16b60M8piCg&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiU7vW9_NvKAhUDThQKHWVDD9U4ChDoAQg8MAU#v=onepage
&q=%22certaines%20gens%22&f=false]
Pas plus difficile à admettre que le masculin de belle est beau qui doit prendre la forme bel sʼil est suivi dʼune voyelle...
Lʼarticle dont question pour lequel je croyais devoir écrire « Certaines de ces gens que j’ai croisées dans le bois », devrait donc sʼécrire « Certaines de ces gens que j’ai croisés dans le bois » puisque gens est précédé de lʼadjectif certains qui nʼest pas épicène, donc gens devrait être féminin... mais croisés le suit, donc doit prendre la forme masculine.
Et bien, toujours non pour la phrase, mais oui pour l'accord de croisés !
Ce serait mal connaître la langue française que de penser que le mot gens a livré tous ses secrets.
En effet, le souvenir de mon jeune âge a oublié un mot important « immédiatement » : « gens » est féminin lorsque immédiatement précédé dʼun adjectif ou déterminant non épicène et masculin si suivi dʼun adjectif.
Ce qui explique la formule correcte aussi bien si je dis Je me suis assis à côté de deux vieilles gens que si jʼécris Jʼai rencontré les meilleurs et plus braves gens du monde.
Désolé, mais dans le second exemple,
meilleurs qui prend une forme particulière au féminin ne précède pas immédiatement gens,
et braves, qui précède immédiatement ne prend pas une forme propre au féminin...
donc gens reste masculin... et pas bisexué... il ne répond pas aux conditions dʼêtre féminin...
Enfin compris le masculin dans la phrase « Certains de ces gens que j’ai croisés dans le bois » : certains nʼest pas placé immédiatement devant gens, et ces est épicène, donc pas de motif de considérer le mot gens comme féminin.
Aurait-on tout expliqué à propos du genre du mot gens ?
Je peux donc parler de courageuses gens dʼarmes ou de nombreuses gens de lettres ?
Non, il faut encore ajouter que suivi dʼun complément du nom, gens ne sera jamais féminin,
ainsi, gens de loi, gens dʼépée, gens dʼÉglise, gens de lettres, gens de science, gens dʼhonneur et autres gens de mer ou gens dʼarmes – même sʼils ne comptent que de la gent féminine – seront toujours masculins.
D'autres grammairiens se contenteront de dire que gens suivi d'un nom de métier ou de qualité est toujours masculin, d'autres encore diront que gens est masculin s'il est suivi de DE ou de D'.
Cʼest donc bien le genre du nom gens qui est précisé...
Gens est donc bien un « subst. masc. et fém. plur. », comme le précise le CNRTL qui ajoute « le genre masc. du fr. gens plur., fém. à l'orig., ce dernier genre étant conservé dans le cas notamment où l'adj. précédant le subst. fait corps avec lui (cf. Grev.10, 257, e). »
Dommage que des dictionnaires tels que le Larousse en ligne affirment que c'est un nom masculin pluriel, sans parler de son genre féminin quand il est immédiatement précédé d'un adjectif non épicène et non suivi d'un complément.
Ouf ! Me voilà maintenant capable dʼaccorder valablement le mot gens ! Malheureusement pas encore !
En effet, en appliquant ce qui a été dit jusque maintenant, vous écririez « Nombreuses sont les prétendues gens vertueux, mais exceptionnels sont les vrais honnêtes gens. »
Et pourtant, la phrase devrait commencer par nombreux, féminin à forme masculine.
En effet, les adjectifs qualificatifs ou attributs et les participes passés, normalement accordés à gens, antéposés par inversion, même si gens est féminin, gardent leur forme masculine.
La phrase, sans inversion, serait « Les prétendues gens vertueux sont nombreux [...] ». La logique est préservée (pour autant que lʼon puisse dire que la langue française soit logique)... ce nʼest pas parce que nombreux déménage quʼil doit changer de forme...
De même, lʼAcadémie française a écrit « Instruits par l’expérience, les vieilles gens sont soupçonneux. » et lʼon écrira aussi « Heureux les vieilles gens qui savent se contenter de peu. », « Mieux compris, ces fanfaronnes gens auraient sans doute une attitude moins agressive. » ou encore « Délaissés par leurs familles, les vieilles gens sont souvent méfiants. »
Cette formulation serait une variante de la règle émise par Maurice Grevisse dans Français correct, 5e édition, art. 516 à savoir « La règle ne sʼapplique pas aux adjectifs qui ne précèdent gens que par inversion ; ceux-ci restent au masculin » ou celle de Jean Girodet dans Dictionnaire des pièges et difficultés de la langue française, à savoir si « lʼadjectif ou le participe précède gens, mais nʼest pas épithète. Il se met au masculin ».
Et maintenant, je maitrise le sujet ? Et non, une petite dernière pour la route.
Si un pronom personnel a pour antécédent ou pour conséquent le mot gens, il gardera dans tous les cas sa forme masculine.
On acceptera donc cette phrase de Proust : « Qu’est-ce qu’ils diraient toutes ces bonnes gens de ne pas me voir revenir ? »
Gagné ! Plus aucune erreur possible !
« Tous ces gens sont heureux », car ces est épicène, donc pas de raison de le mettre au féminin ;
« Toutes ces vieilles gens sont heureux », car vieilles est un adjectif non épicène, donc gens devient féminin, ainsi que les adjectifs et déterminants du même groupe, alors que heureux suit, donc prend la forme masculine ;
« Il sʼaccomode de toutes gens (Académie) », car toutes est un adjectif non épicène, donc gens devient féminin ;
Mais, « Tous gens bien connus du voisinage seront appréciés par tous gens notre commune », malgré que tous/toutes soit non épicène et devrait entrainer la féminisation de gens, fait exception : Grevisse précise que TOUS reste d’ordinaire au masculin lorsqu’il précède DIRECTEMENT gens SUIVI d’une épithète ou d’un complément.
À bon entendeur... une exception aux exceptions pour retrouver la règle générale.
Nous préférerions cependant cette autre formulation : gens, IMMÉDIATEMENT précédé de TOUS et SUIVI d’une épithète ou d’un complément reste d’ordinaire au masculin.
Le lecteur français (je nʼai pas dit lecteur francophone) pourra justifier dʼoublier certains cas particuliers de cette règle compliquée en se basant sur un arrêté paru au Journal Officiel du 26 janvier 1901 et revu le 28 décembre 1976 relatif à cette tolérance orthographique (en France), dont le texte entier est disponible ici.
15: Double genre
Instruit (instruites) par lʼexpérience, les vieilles gens sont très prudents (prudentes) : Ils (Elles) ont vu trop de choses.
...
Lorsquʼun adjectif ou un participe se rapporte à lʼune de ces expressions ou lorsquʼun pronom la reprend, on admettra que cet adjectif, ce pronom, soient, eux aussi au féminin.
Cet arrêté signifie que dans tout examen comportant une épreuve orthographique il ne sera plus compter de faute(s) aux candidats qui feraient usage des tolérances grammaticales ou orthographiques listées dans cet arrêté... il ne change cependant pas la grammaire...
Autant notre souvenir de jeunesse nous permettait de bien accorder les adjectifs et déterminants accompagnant gens, dans probablement 90 % des cas, autant la reformulation qui suit permettra dʼêtre correct dans plus de 99 % des cas... nous attendons vos commentaires pour corriger cette règle et atteindre les 100 %...
Gens est généralement masculin, y compris sʼil est IMMÉDIATEMENT précédé de TOUS et SUIVI d’une épithète ou d’un complément [c7] ; il est cependant féminin quand il est immédiatement [c3] précédé dʼun adjectif ou déterminant qui a une forme différente aux deux genres (ou non épicène) [c1] et quʼil nʼest pas suivi dʼun complément du nom [c4]. Masculin ou féminin, * le mot gens veut toujours le masculin (ou la forme masculine) après lui [c2] ; * les adjectifs attributs et les participes passés, normalement accordés à gens, antéposés par inversion [c5], même si gens est féminin, gardent leur forme masculine ; * un pronom personnel qui a pour antécédent ou pour conséquent le mot gens [c6], gardera dans tous les cas sa forme masculine ; * TOUS garde sa forme masculine sʼil précède IMMÉDIATEMENT gens qui est lui-même suivi dʼun adjectif épithète ou dʼun complément du nom [c7]. |
Ne venez pas nous dire que le mot GENS ne peut pas avoir deux genres en même temps... ni que cette règle nʼest pas valide car pas logique... il faut lire correctement la règle et lʼappliquer :
* GENS est généralement masculin (y compris le cas avec TOUS) ;
* GENS est féminin quand il est immédiatement précédé dʼun adjectif ou déterminant
qui a une forme différente aux deux genres (ou non épicène) et
qui nʼest pas suivi dʼun complément du nom.
Viennent ensuite quelques règles dictant la forme exclusivement masculine de mots normalement accordés au mot gens.
Cette règle est assez proche de celle que donne Maurice Grevisse, mais où l'on ne retrouve pas systématiquement le genre du mot gens, mais le genre des adjectifs ou autres mots qui s'y rapportent :
Gens, nom pluriel,… est ordinairement du MASCULIN. CEPENDANT, s’il est PRECEDE IMMEDIATEMENT Mais on laisse au masculin tous les autres mots dont gens commande l’accord : |
Bien dʼautres cas particuliers (pas toujours très logiques) du même type existent :
* un mot qui peut avoir un genre différent selon le sens quʼon leur attribue :
œuvre, masculin dans le domaine de la construction ou l'ensemble des ouvrages si au singulier, féminin dans les autres cas ;
espace, féminin dans le domaine de la typographie, imprimerie, masculin dans les autres cas ;
enseigne, manœuvre, mémoire, manche, poste, etc.
* la marque du pluriel qui doit être pésente quand on parle de gilets sans manches,
car il n'y en a pas, mais s'il y en avait, elles seraient deux,
mais à contrario, on doit laisser le singulier aux couteaux sans manche,
car chaque couteau ne peut avoir qu'un manche,
mais, s'il y en avait, s'il y avait plusieurs couteaux, il y aurait plusieurs manches... mais des couteaux sans manche...
* l'accent circonflexe, avant les rectifications de 1990, faisait encore des apparitions curieuses:
icône, mais iconoclaste ;
jeûne, mais déjeuner ;
grâce, mais gracieux ;
château, mais bateau ;
aumône, mais clone ;
* concernant le doublement des consonnes :
différence entre apercevoir et apparaître, entre alourdir et allonger, entre agrégation et agglomération ?
* deux verbes aussi proches qu'inclure et exclure ont des participes passés différents : inclus (incluse) et exclu (exclue) ;
* le mot “lame” est féminin, mais dès qu'elles sont deux, le “bilame” devient masculin singulier ;
* pourquoi un “hommicide” ne prend-il pas les deux “m” de homme,
pourquoi aller à la banque, pour toucher un chèque bancaire,
pourquoi “honnorer” ne prend-il pas les deux “n” de l'honneur, “sonnore” les deux “n” de “sonner”,
“donnation” les deux “n” de “donner”, “patronnage les deux “n” de “patronner”
pourquoi le “courier” ne prend-il pas les deux “r” de courrir,
pourquoi le réglement et la règlementation n'ont-ils pas le même accent ;
pourquoi la différence entre apercevoir et apparaître, entre alourdir et allonger, entre agrégation et agglomération,
pourquoi ne pas écrire contreindre comme étreindre et restreindre, cantonier comme timonier et comme cantonal... ;
* pourquoi faut-il conneCTer (avec "CT") 2 fils électriques pour réaliser une conneXion
(avec un "X" alors qu'en anglais on écrit “conneCTion” !)
* pourquoi cette différence arbitraire quand on ouvre une nouvelle fois,
entre le préfixe de rouvrir et celui de son substantif dérivé réouverture (admis en 1835 par l'Académie française),
le participe passé est-il dès lors rouvert ou réouvert ;
* pourquoi vouloir féminiser les mots “auteur”, “docteur” ou “professeur”,
alors que beaucoup de mots en “-eur” sont féminins :
peur, lueur, chaleur, douceur, ferveur, clameur, hauteur, etc.
Le seul mot féminin se terminant par -eure est heure, sauf erreur de notre part
Le E qui féminise est une horreure, euh, une erreur ou une horreur !
* pourquoi l'étymologie n'explique-t-elle pas que "campus" ait généré "champ" et pas "champs",
alors que "tempus" a engendré "temps" et pas "temp", épatant, non ?
* pourquoi demi prend le E si l'on évoque l'heure et demie, mais pas si l'on parle de demi-heure ?
* puisque le féminin de acteur est actrice, de facteur est factrice, pourquoi auteur n'a-t-il pas autrice comme féminin ?
puisque le féminin de docteur est doctoresse, pourquoi auteur n'a-t-il pas autoresse comme féminin ?
puisque le féminin de sauteur est sauteuse, de visiteur est visiteuse, pourquoi auteur n'a-t-il pas auteuse comme féminin ?
puisque le féminin de veuf est veuve, pourquoi le féminin de chef n'est-il pas chève ?
* appeler MAJUSCULE grammaticale, la première lettre d'un mot qui commence une phrase ou un nom propre
(alors que l'origine du mot est MAJUS = plus grand que),
et refuser cette appellation pour les autres CAPITALES typographiques du mot
(alors qu'étymologiquement, son origine est CAPUT = tête)...
* pourquoi écrire un accent aigu que l'on doit prononcer comme un accent grave
(écrire dussé-je mais le prononcer dussè-je[1]), merci la nouvelle orthographe...
ou maintenir un e sans accent qui doit se prononcer comme s'il en avait un
dans des termes entrés dans l’usage depuis fort longtemps, comme bonneterie (XVe siècle),
gobeleterie (XVIIIe siècle), mousqueterie (XVIIe siècle) ou parqueterie (XIXe siècle).
Le mot billetterie, créé très récemment (1873), pour remplacer l’anglais ticketting, fait figure d’exception
(la graphie billeterie, bien qu’elle ne soit enregistrée par aucun dictionnaire, est d’ailleurs assez largement usitée)
* deux singuliers particuliers dans notre ancienne orthographe :
un cure-dent (sans 's') mais un cure-ongles (avec 's') alors qu'on a plus de dents que d'ongles...
un tire-bouchon (sans 's') mais un tire-bottes (avec 's'),
alors que dans son existence le tire-bouchon ôtera plus de bouchons que le tire-bottes ne tirera de bottes...
“des après-midi” ne pouvait pas prendre de 's', mais “des après-dîners” le devait au pluriel,
un porte-avions devait prendre le 's', mais un porte-savon n'en prenait pas au singulier,
heureusement, la "nouvelle orthographe" est venue arranger cela ;
* pourquoi « tout à fait » ne prend-il pas de trait d'union, alors que « c'est-à-dire » en exige un ;
pourquoi le portefeuille a-t-il perdu son trait d'union, mais le porte-monnaie l'a gardé ;
* est-ce un signe d'usure de la langue ou d'usure de frein, la disparition de ce 'i' ?
un véhicule neuf, en pleine possession de toutes ses facultés peut freiner confortablement,
pourquoi après quelques années devient-il effréné ?
* un même mot prend des pluriels différents selon le sens :
œil fait yeux, sauf œils sʼil est relatif à la typographie ou sʼil est dans un nom composé (œils-de-bœuf) ;
ciel fait cieux ou ciels selon le contexte ;
* je bénis le ciel pour cette nuance, c'est du pain bénit :
bénie, Marie est bénie entre toutes les femmes,
mais l'eau bénite (adjectif appliqué à une chose, pas une personne) a été bénie (participe passé) par un prêtre ;
* le verbe fabriquer donne naissance au nom fabricant, mais
le verbe trafiquer donne naissance au nom trafiquant ;
* vingt et cent qui ont des pluriels saugrenus :
trois-cents, mais trois-cent-deux et vous devez lire la page trois-cent ;
trois-cent-mille, mais trois-cents millions et trois-cent-deux milliards ;
* au singulier, notre ancienne orthographe demandait d'écrire un cure-dent mais un cure-ongles :
dans les deux cas, on ne peut se curer les dents ou les ongles que un à un,
et, sauf à demander à son interlocuteur d'ouvrir la bouche et de montrer les mains,
on a généralement plus de dents que d'ongles...
heureusement, les modifications de 1990 ont changé ce point de vue
(ramasse-miette, tire-fesse, cure-ongle et cure-dent, sans 's' au singulier,
prennent le 's' du pluriel... au pluriel... comme des après-midis, des abat-jours, des pare-soleils ou des coupe-faims
pour se rapprocher de l'orthographe des mots composés écrits en un seul mot,
comme le millefeuille ou l'entracte qui se situe forcément entre deux actes ;-)
n'en déplaise aux amoureux nostalgiques de la "vieille" orthographe ;
* pourquoi procès-verbal doit-il s'écrire avec un trait d'union et compte rendu sans ;
* pourquoi depuis son dictionnaire de 1740, l'Académie emploie-t-elle le mot couvre-pied sans 's' au singulier,
[« Duvet de certains oiseaux du Nord qui sert à faire des couvertures. Un couvre-pied d'Edredon »]
alors que nous avions généralement déjà deux pieds à l'époque ;-)
heureusement, les modifications de 1990 ont confirmé cette orthographe...
* pourquoi, l'Académie n'a-t-elle jamais exigé de s à mille-feuille, mais bien à mille-pattes (correction faite en 1990)
a-t-elle écrit des arcs-en-ciels, c-i-e-l-s, jusqu’en 1798,
et des abat-jours, avec un s à jour, jusqu’en 1835, sans s entre 1835 et 1990, pour recommander à nouveau le s en 1990,
a-t-elle longtemps (jusqu'à l'intervention d'Émile Littré) écrit gobe-mouches avec s, et chasse-mouche sans s.
* un mot peut être dʼun genre au singulier et dʼun autre au pluriel :
de folles amours, mais un amour fou ;
* le verbe “susurrer” doit se prononcer (il) susurre [sysy:ʀ], alors qu'il n'y a qu'un seul s (et pas deux) entre les deux u et
que le mot “usure” se prononce lui usure [yzy:ʀ] comme avec un z ;
* du sens des mots et des phrases : [3]
quand un homme meurt, on dit quʼil sʼéteint et quand il est mort, on lʼappelle « feu »,
quand on nʼest pas content dʼun de ses employés, on le remercie,
pour assurer ses arrières, il vaut mieux avoir de l'argent devant soi,
lorsque lʼ on veut avoir de lʼ argent devant soi, il faut en mettre de côté,
les meilleurs crus peuvent donner les pires cuites,
quand une baguette bien fraîche, on dit qu'elle est encore toute chaude,
quand on nʼest pas certain de venir, parce que lʼon a un doute, on dit « Je viendrai sans doute » ;
* lʼusage contradictoire des négations :
« Tu viens, ce soir ? » ou «Tu ne viens pas, ce soir ? »
sont deux questions opposées (lʼune positive et lʼautre négative),
mais la réponse sera la même si lʼon ne compte pas se déplacer : « Non ! » ;
Pourquoi dire « Je crois quʼil a raison » ou « Je ne crois pas quʼil ait tort » nʼapportent-ils pas la même nuance ?
et pourquoi l'indicatif dans un cas et le subjonctif dans l'autre ?
* lorsque vous ne partagez pas l'avis de quelqu'un, on dit «les avis sont partagés»,
on passe des nuits blanches quand on a des idées noires,
quand quelqu'un est ruiné et n'a même plus un lit, on dit qu'il est dans de beaux draps
Et Grevisse qui relève l'erreur d'André Gide, dans “Journal 1942-1949”, Gallimard, 1950, en précisant que certains auteurs, assez souvent, font des accrocs à cette règle difficile : « QUELS gens on rencontre dans les rues ! Hâves, déguenillés, sordides. Où se cachaient-ils jusqu’à ce jour ? »
6 phrases dont aucune nʼest correcte isolément :
1. féminin
« Gens est féminin quand il est précédé dʼun adjectif qualificatif épithète »
inexact, car ce qualificatif doit répondre à plusieurs conditions : être non épicène, ne pas être suivi dʼun complément du nom et doit précéder immédiatement.2. se termine par un 'e'
« Si lʼadjectif qualificatif précédant immédiatement gens se termine par un 'e', il est donc le même tant au masculin quʼau féminin ; dans ce cas, 'gens' est masculin »
inexact, car vieille se termine par un 'e' et 'gens' est ici au féminin : « C’étaient deux vieilles gens très fins. (Tharaud) »
ce nʼest pas parce quʼil se termine par un 'e' quʼil est le même au masculin quʼau féminin.3. pronom relatif
« Si cet adjectif est lui-même précédé dʼun pronom relatif interrogatif (qui, quel...) ou exclamatif (quel... !), ce pronom prend le genre de lʼadjectif. »
un accord avec un adjectif... jamais rencontré en grammaire française ;
des pronoms relatifs interrogatifs ou exclamatifs... jamais rencontrés au bataillon ;
si un pronom est interrogatif, il ne peut pas être relatif ;
les deux exemples donnés sont sans pronoms relatifs...4. adjectifs et pronoms placés avant
« Les adjectifs ou pronoms placés avant gens sont féminins ; en revanche, ceux placés après sont masculins. »
inexact,
Quoique déchus de leurs honneurs et de leur fortune, ces gens paraissent heureux. (Académie) :
déchus avant mais masculin,
Quels honnêtes gens que les membres de cette famille !
honnêtes avant mais masculin,
Qu’est-ce qu’ils diraient, toutes ces bonnes gens ? (J. Hanse)
ils avant mais masculin.5. si plusieurs adjectifs...
« Quand on a plusieurs adjectifs avant gens le genre de tous ces adjectifs est déterminé par celui qui le précède immédiatement. »
inexact, car oubli adjectifs ou déterminants...
toutes ces bonnes gens
Instruits par l’expérience, les vieilles gens sont soupçonneux (Acad.)
vieilles au féminin, instruits au masculin
Délaissés par leurs familles, les vieilles gens sont souvent méfiants.
vieilles au féminin, délaissés au masculin.6. tous placé seul avant gens
« Le pronom tout placé seul avant gens se met au masculin. »
inexact, car impossible
Dans lʼexemple le mot "tout" nʼest ni pronom, ni seul avant gens car le démonstratif ces sʼy trouve : on parle de Tous ces gens-là.
7 phrases dans lesquelles le mot « épicène » est remplacé à tort par le mot « invariable » :
1. mots variables qui suivent
« Les mots variables (adjectifs, déterminants, pronoms, verbes, etc.) qui suivent le mot gens sont masculins. »
inexact, car cʼest vrai pour les mots variables ou invariables, épicènes ou non épicènes2. un seul mot variable qui précède
« Sʼil nʼy a quʼun mot variable qui précède le mot gens, il sera féminin. »
inexact, car
- les gens sont bons : les est variables (le, la, les) et gens est masculin
- venez, braves gens : braves est variable (brave, braves) et gens est masculin3b. deux mots variables ou plus qui précèdent
« Sʼil y a deux mots variables ou plus qui précèdent le mot gens et si le mot variable le plus près du mot gens nʼest pas épicène (cʼest-à-dire quʼil a une force distincte au masculin et au féminin), tous les mots variables devant le mot gens seront au féminin. »
inexact, car dans « Instruits par l’expérience, les bonnes et vieilles gens sont soupçonneux », bonnes et vieilles sont deux mots variables et non épicènes, or instruits (variable [-it, -ite, -ites, -its] est à la forme masculine).
5 phrases dont une inexacte :
« Si tous les mots variables qui sont à gauche du mot GENS ont une forme différente au féminin et au masculin, tous ces mots s'écrivent au féminin. »
inexact, car dans « Instruits par l’expérience, les bonnes et vieilles gens sont soupçonneux », instruits, bonnes et vieilles sont des mots variables et non épicènes, or instruits (variable [-it, -ite, -ites, -its] est à la forme masculine).
Plus d'une douzaine de phrases (qui ne précisent pas le genre du mot gens, mais l'accord en genre des mots qui l'entourent) avec tantôt redondance et tantôt insuffisance si prises séparément :
« De nos jours, lorsqu’un adjectif épithète précède immédiatement le mot gens, on l’accorde au féminin si la forme féminine de cet adjectif diffère de sa forme masculine. »
inexact, car dans « Les bonnes et vieilles gens sont soupçonneux », bonnes ne précède pas immédiatement le mot gens, mais on l'accorde au féminin.
« Toutefois, si l’adjectif qui précède directement gens a une forme identique aux deux genres, le nom gens est masculin. »
redondant, car il est dit précédemment que ce nom gens est généralement masculin et que l'on vient de préciser dans quel cas il fallait le considérer comme féminin.
« Quand tous et quels précèdent gens, ceux-ci sont habituellement masculins, à moins qu’un adjectif épithète féminin s’intercale entre l’un d’eux et gens. »
incorrect, car la règle ne dit pas comment savoir si l'adjectif qui s'intercale est masculin ou féminin... à moins de rechercher l'une des autres phrases de la règle... et l'on ne précise pas si cet adjectif doit être épicène ou non.
Pas la moindre allusion aux variations de genre du mot gens.
« gens, nom masculin pluriel, ancien pluriel de gent. »
« gent, nom féminin singulier. »
suivent quelques définitions avec exemples...
Une rubrique « Notes » reprend quelques règles erronées.
« Accompagné d’un adjectif, gens se met au féminin si l’adjectif le précède, et au masculin s’il le suit. »
inexact, car il manque au moins deux éléments essentiels, à savoir que l'adjectif qui précède doit être non épicène (ou différent dans ses formes masculines et féminines) et doit aussi précéder immédiatement le mot gens.
Contrexemples :
– J'ai rencontré de braves gens (masculin, car “brave” a la même forme masculine que féminine).
– Il faut rendre heureux les gens que l'on aime (masculin, car l'article les sépare l'adjectif du mot gens).
Suivent alors trois règles relatives à tout qui précèderait le mot gens, et qui ne sont que des conséquences d'autres règles.
Enfin,
« Se met toujours au masculin lorsqu’il est sujet. »
Règle aberrante et contredite par l'exemple donné :
– Instruits par l’expérience, les vieilles gens sont soupçonneux (vieilles gens, masculin ?).
Amour, délice et orgue sont masculins au singulier et féminins au pluriel... Non ! voir notre page spéciale.
* + * + * + * +
Voir aussi :
et les caractères spéciaux avec "alt"... toujours utile...
caractère capitale |
À | Â | Ç | È | É | Ê | Ë | Î | Ï | Ô | Ù | Û | Ü |
alt + 4 chiffr. | 0192 | 0194 | 0199 | 0200 | 0201 | 0202 | 0203 | 0206 | 0207 | 0212 | 0217 | 0219 | 0220 |
alt + 3 chiffr. | 183 | 182 | 128 | 212 | 144 | 210 | 211 | 215 | 216 | 226 | 235 | 234 | 154 |
caractère bas d casse |
à | â | ç | è | é | ê | ë | î | ï | ô | ù | û | ü |
alt + 4 chiffr. | 0224 | 0226 | 0231 | 0232 | 0233 | 0234 | 0235 | 0238 | 0239 | 0244 | 0249 | 0251 | 0252 |
alt + 3 chiffr. | 133 | 131 | 135 | 138 | 130 | 136 | 137 | 140 | 139 | 147 | 151 | 150 | 129 |
caract§re autre |
« | » | œ | æ | Œ | Æ | … | esp. inséc. |
“ | ” | " | ‘ | ’ |
alt + 4 chiffr. | 0171 | 0187 | 0156 | 0230 | 0140 | 0198 | 0133 | 0160 | 0147 | 0148 | 0034 | 0145 | 0146 |
alt + 2 ou 3 chiffr. | 174 | 175 | 339 | 145 | 338 | 146 | / | 255 | / | / | 34 | / | / |
caractère autre |
– | — | ¡ | ¿ | ¼ | ½ | ¾ | ± | ñ | Ñ | € | . | . |
alt + 4 chiffr. | 0150 | 0151 | 0161 | 0191 | 0188 | 0189 | 0190 | 0177 | 0241 | 0209 | 0128 | 0 | 0 |
alt + 2 ou 3 chiffr. | 173 | 168 | 172 | 171 | 243 | 241 | 164 | 165 | / | / | / |
Si vous n'avez pas de pavé numérique sur un ordi portable,
il suffit d'appuyer sur les touches Fn et NumLock (Inser) en même temps,
et le pavé numérique sur les touches
7(7) 8(8) 9(9) 0(/)
U(4) I(5) O(6) P(*)
J(1) K(2) L(3) M(-)
?(0) /(.) §+(+)
(la dernière ligne/colonne est/sont différente(s) selon les claviers belges, français...)
sera activé
et les raccourcis Alt + code chiffré fonctionneront.