Comptes de bilan |
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Dans le chapitre précédent, nous avons évoqué l'aspect dynamique de la comptabilité. Le lecteur n'aura pas été sans remarquer les différents inconvénients de cette notation :
- procédé d'enregistrement simple, mais lourd à manipuler ;
- peu de "traces" des opérations effectuées ;
- nécessité d'établir un nouveau bilan après chaque opération ;
- quasi impossibilité de vérifier les différentes opérations faites par l'entreprise ;
- quasi impossibilité de corriger une erreur commise quelques opérations précédemment...
Nous allons donc montrer l'aspect dynamique et informatif en allégeant la technique d'enregistrement des opérations.
Dans un premier temps, nous permettrons la notation de chaque opération dans le bilan, sans effacement.
Dans un deuxième temps, nous éclaterons chaque poste du bilan en 2 colonnes, pour y distinguer les augmentations et diminutions.
Enfin, nous aborderons la notion de "comptes" et de "grand livre des comptes".
Certains n'apprécient pas le passage par la notation dans le bilan. Nous pensons que, bien qu'interdite au niveau comptable, il s'agit d'une bonne façon de montrer que chaque écriture opérée dans le grand livre des comptes aura une incidence sur le bilan et/ou les comptes de résultats futurs.
Lorsque nous avons abordé la notion de bilan, nous avions évoqué l'usage courant de l'expression "faire le bilan". Il nous paraît donc justifiable d'évoquer aussi l'usage courant de l'expression "faire ses comptes".
Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre cette présentation commode. Bien des ménagères, des responsables de groupes ont déjà utilisé cette présentation pour suivre l'état des finances dont ils doivent s'occuper : tirer un trait vertical au milieu d'une feuille, noter d'un côté les dépenses, de l'autre les recettes. Vous avez tout compris, sauf que, par convention comptable, dans un compte d'actif, les recettes sont notées à gauche, les sorties à droite.
Nous n'irons pas jusqu'à dire que la suite de la lecture du chapitre est inutile, mais elle mettra en place cette notion applicable à tous les comptes de bilan, et les autres plus tard. À titre d'exercice, nous pouvons déjà vous proposer d'enregistrer les modifications apparues exclusivement dans les comptes "Caisse" et "Banque" de PIZZABRAINE, sans regarder les modifications survenues dans les autres comptes, lors des opérations vues plus haut, mais rappelées ici. Et ensuite de déterminer le nouvel avoir au niveau de chaque compte, après enregistrement.
0. 2/9 : situation de départ : caisse 1 200 ; banque 2 400 ;
1. acquisition d'un nouvel équipement à crédit pour 12 000 EUR ;
2. 6/9 : retrait d'espèces à la banque pour 2 400 EUR ;
3. 7/9 : augmentation de notre capital par dépôt à la banque pour 24 000 EUR ;
4. remboursement d'une mensualité de notre emprunt, par retrait à la banque pour 3 600 EUR ;
5. acquisition d'un équipement payé par chèque bancaire pour 4 800 EUR ;
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date | n° | libellé | recettes | dépenses |
02/09 06/09 fin mois |
0 2 TOTAL |
avoir initial retrait à la banque nouvel avoir |
_ _ _ _ _ _ _ _ _ = = = = = = = = = = = = _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ |
_ _ _ _ _ _ _ _ _ = = = = = = = = = = = = _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ |
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||||
date | n° | libellé | recettes | dépenses |
02/09 06/09 07/09 09/09 13/09 fin de mois |
0 2 3 4 5 TOTAL |
avoir initial retrait à la banque augmentation de capital mensualité emprunt chèque nouvel avoir |
_ _ _ _ _ _ _ _ _ |
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ = = = = = = = = = = = = _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ |
voir Solution 210, ici.
Considérons la même entreprise que dans le chapitre précédent, qui vient de se créer par des associés qui y apportent un capital de 4 millions en espèces (voir "tableau de mutation"). Nous profitons de l'occasion pour signaler que tout apport en numéraire doit se faire par dépôt sur un compte (bancaire ou postal) spécial, au nom de l'entreprise ; un apport immédiatement en caisse n'est donc pas valable légalement (admettons qu'il le soit pour des raisons méthodologiques).
Bilan | |||
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Caisse |
4 000 000
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Capital |
4 000 000
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Total |
4 000 000
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Total |
4 000 000
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Le versement d'une somme de 2 millions sur un compte à terme à plus d'un mois peut être considéré comme une opération neutre, non productive ; il s'agit en effet de faire glisser des avoirs de la caisse vers un compte à terme. Cependant, la perception d'intérêts, suite à ce placement, engendrera un produit financier (à voir plus tard donc).
Un rapide raisonnement nous permettrait de considérer le tableau de mutation suivant :
Tableau de mutation | |||
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Total actif |
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Total passif |
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À faire à titre d'exercice.
Voir solution 201, ici.
Cette opération pourrait se noter de telle façon qu'il reste une "trace" du retrait de la caisse. Cette notation permet donc de remarquer que le compte caisse est passé de 4 à 2 millions suite à un retrait de 2 millions, et cela de la manière suivante dans le bilan :
Actif | Passif | ||
Actifs immobilisés | Capitaux propres | ||
Actifs circulants | Dettes | ||
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Total actif | Total passif |
À titre d'exercices, afin de se roder au système de raisonnement, enregistrons les diverses opérations notées, lors de la présentation du tableau des mutations ; rem : il faut démarrer de la situation de départ (4 M€ de capital, déposés en caisse) et pas de la situation engendrée par l'opération donnée à titre exemplatif ; de plus, les achats et ventes se font provisoirement hors TVA :
1) achat de machines (à crédit) pour 1 600 000 EUR chez "Machinou" ;
2) prêt pour une période de 3 mois de 150 000 EUR à un tiers "K. Réancier" ;
3) paiement partiel de la dette envers "Machinou" pour 400 000 EUR en liquides ;
4) acceptation d'une lettre de change tirée par "Machinou" pour 1 000 000 EUR ;
5) achat d'un lot de camionnettes pour 600 000 EUR chez "M.Car", paiement un tiers au comptant, le reste à crédit ;
6) ouverture d'un compte à la BELFIUS et versement de 1 000 000 EUR sur ce compte ;
7) paiement partiel des camionnettes par compte bancaire pour 20 000 EUR ;
8) paiement hors lettre de change à "Machinou" pour 100 000 EUR en liquides ;
Suggestion : pour chaque exercice, construire votre tableau de mutation mentalement et utiliser le "grand bilan" ci-après :
voir solution 202, ici
En observant de plus près la présentation (non légale) du dernier bilan dressé, on peut constater qu'il existe un gros risque d'erreurs lors de notation des opérations, mais surtout lors du calcul final, compte tenu des multiples opérations lors de la vie d'une entreprise et des nombreux changements de signes.
Proposons-nous de mieux distinguer les augmentations et diminutions de chaque poste du bilan en éclatant (pour des raisons méthodologiques, et pas comptables) chaque poste en deux colonnes.
À l'ACTIF (à gauche), les augmentations seront notées à gauche ; les diminutions seront notées à droite ; |
Au PASSIF (à droite), les augmentations seront notées à droite ; les diminutions seront notées à gauche ; |
La gauche d'un compte s'appellera plus tard, le débit du compte ;
La droite d'un compte s'appellera plus tard, le crédit du compte ;
Cette nouvelle notation (provisoire) donnera un nouvel aspect aux comptes de bilan, tel ceci :
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ACTIF + D Compte d'Actif C - | |
PASSIF - D Compte de passif C + | |
À titre d'exemples, notons la situation de départ (4 M€ de capital, déposés en caisse) et les deux premières opérations
et, à titre d'exercices, afin de se roder au système de raisonnement, enregistrons les autres opérations notées, lors de la présentation du tableau des mutations, en complétant le bilan ci-après :
1) achat de machines (à crédit) pour 1 600 000 EUR chez "Machinou" ;
2) prêt pour une période de 3 mois de 150 000 EUR à un tiers "K. Réancier" ;
3) paiement partiel de la dette envers "Machinou" pour 400 000 EUR en liquides ;
4) acceptation d'une lettre de change tirée par "Machinou" pour 1 000 000 EUR ;
5) achat d'un lot de camionnettes pour 600 000 EUR chez "M.Car", paiement un tiers au comptant, le reste à crédit ;
6) ouverture d'un compte à la BELFIUS et versement de 1 000 000 EUR sur ce compte ;
7) paiement partiel des camionnettes par compte bancaire pour 20 000 EUR ;
8) paiement hors lettre de change à "Machinou" pour 100 000 EUR en liquides ;
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ACTIF |
PASSIF |
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5 600 000 |
5 600 000 |
À compléter pour les opérations 3 à 8...
voir solution 203, ici
Au cours d'une année, le nombre d'opérations d'une entreprise grandit très vite. Imaginons ce que deviendrait le bilan si toutes les opérations y étaient ainsi notées. La loi a permis l'usage d'une autre méthode d'enregistrement des opérations en dissociant chaque compte du bilan.
L'établissement d'un bilan n'est exigé qu'une fois par an (par exercice comptable), mais les opérations doivent être enregistrées au fur et à mesure qu'elles sont faites, tant dans le "livre journal" (nous l'étudierons d'abord sous la forme du "livre chronologique") que dans le "Grand livre des comptes".
On enregistre dans les différents comptes, les différentes opérations effectuées, et ce dans un ordre chronologique. Les comptes porteront des noms des postes du bilan : Immeuble, Machines, Matériel roulant, Fournisseurs, etc... Chaque compte ne devra plus être noté dans le bilan, mais il pourra occuper une page d'un livre appelé "Grand livre des comptes".
Sauf erreur, n'est-ce pas là ce que nous avions fait en début de chapitre, en "faisant nos comptes" (voir solution 210, ici) ? Deux postes d'actif... sur deux feuilles (une feuille 'caisse' et une feuille 'banque') ; augmentations à gauche (recettes) et diminutions à droite (dépenses) ; et les soldes... c'était nos nouveaux avoirs (dernière ligne : différence entre les totaux de chaque colonne).
Chaque compte est présenté sous forme d'un tableau en partie double ( généralement présenté en 2 colonnes ) qui fait donc part de toutes les opérations ayant un point commun : toutes les utilisations du compte bancaire dans "Banque", toutes les opérations de l'entreprise avec ses "Fournisseurs"...
Comme vu ci-dessus, dans sa forme actuelle et provisoire, le grand livre des comptes serait un cahier dans lequel serait repris par page, chaque compte du bilan complété et vu ici plus haut et dont la solution 203 est donnée ici.
Pour des raisons de commodités, nous emploierons un modèle réduit provisoire. Remarquons aussi que le calcul des soldes des comptes se fait hors bilan et hors opération comptable, par l'emploi de la balance (voir ici).
Remarquons qu'on parle de solde débiteur
si le total de la colonne de gauche (débit) est supérieur à celui de la colonne de droite (crédit) ;
et qu'on parle de solde créditeur
si le total de la colonne de droite (crédit) est supérieur à celui de la colonne de gauche (débit).
Bilan | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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solde _ _ _ _ _0 S.D. 600 000 S.D. 1 600 000 S.D. 150 000 S.D. 980 000 S.D. 2 150 000 |
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S.Cr. 4 000 000 solde _ _ _ _ _0 S.Cr. 480 000 S.Cr. 1 000 000 |
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Total actif |
5 480 000
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Total passif |
5 480 000
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Pour obtenir une vue synthétique de la société, on pourra toujours établir un "bilan" en n'y reportant, comme précédemment (voir solution 109, ici ) que les "soldes" des comptes susmentionnés.
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(n° Nom) ----------- |
------------------------------------------- |
...... EUR ...... EUR ...... EUR |
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...... EUR ...... EUR ...... EUR |
TOTAL Débit |
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TOTAL Crédit |
SOLDE DÉBITEUR si Débit > Crédit |
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SOLDE CRÉDITEUR si Crédit > Débit |
Il est important de noter qu'à tout moment, l'entreprise peut solder ses comptes et tirer un bilan à ce moment ;
dans la pratique cependant, cette opération ne doit être faite qu'une fois par an, même si certaines entreprises préfèrent tirer un état trimestriel ou mensuel.
Rappelons encore ici que le solde des comptes se fait hors comptabilité et donc, qu'aucune écriture comptable ne doit apparaître dans le "Livre journal" ni le "Grand livre des comptes"
Notons aussi que les montants notés dans les comptes et en comptabilité se notent sans le sigle EUR.
Tout enregistrement dans la colonne de gauche s'appelle un débit.
Tout enregistrement dans la colonne de droite s'appelle un crédit.
La différence entre le total des débits et le total des crédits s'appelle solde.
Si le total des débits est supérieur au total des crédits, on aura un solde débiteur ;
dans le cas contraire, on parlera d'un solde créditeur.
Débiter un compte, c'est noter une opération dans sa colonne de gauche ; c'est donc (pour l'instant) :
= augmenter un actif ou
= diminuer un passif.
Créditer un compte, c'est noter une opération dans sa colonne de droite ; c'est donc (pour l'instant) :
= diminuer un actif ou
= augmenter un passif.
De plus, chaque compte devra posséder un numéro qui lui est propre ; l’ensemble de cette nomenclature forme le Plan Comptable Minimum Normalisé (PCMN) [voir PCMN complet ici]. Pour l’instant, nous ne noterons que le premier chiffre de chaque numéro, à savoir la classe dont nous avons déjà parlé ici.
Bilan | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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solde _ _ _ _ _0 S.D. 600 000 S.D. 1 600 000 S.D. 150 000 S.D. 980 000 S.D. 2 150 000 |
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S.Cr. 4 000 000 solde _ _ _ _ _0 S.Cr. 480 000 S.Cr. 1 000 000 |
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Total actif |
5 480 000
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Total passif |
5 480 000
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Nous venons de le signaler :
1.= les écritures se notent au fur et à mesure dans les comptes (tantôt au débit, tantôt au crédit, c-à-d tantôt à gauche, tantôt à droite, mais toujours avec Σ Déb = Σ Cr pour une écriture comptable ) ;
2.= dans le bilan n'apparaissent que les soldes des différents comptes.
Où donc et comment se note le calcul des soldes ?
La loi comptable exige que soit dressée une balance pour faire apparaître ce calcul avant la rédaction du bilan final ; il s'agit d'un tableau dans lequel apparaissent au moins 5 colonnes : nom des comptes (et numéro [abordé ultérieurement, voir PCMN, ici]), total débit, total crédit, solde débiteur, solde créditeur.
Remarquons les correspondances suivantes :
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Chaque compte occupe une ou plusieurs pages, ou fiches du grand livre.
Tout enregistrement dans la colonne de gauche s'appelle toujours un débit.
Tout enregistrement dans la colonne de droite s'appelle toujours un crédit.
Cependant, pour parer à l'inconvénient de noter plusieurs fois la même opération, un petit libellé peut "agrémenter" la présentation d'un compte ; en voici d'ailleurs deux exemples :
Curieux, il me semble avoir déjà vu une présentation qui ressemble étrangement à l'une de celles-ci... ne serait-ce pas au moment où nous avons "fait nos comptes", en ce début de chapitre, chez PIZZABRAINE (voir 'Faites vos comptes', ou solution 210, ici).
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02.01 08.01 09.01 |
1 24 27 |
À nouveau encaiss. DURANT, n/ fact 123 encais. DURIEUX, n/fact 125 |
50 000
100 000 22 500 |
06.01 |
16 |
paiement Dupied, s/ fact 45789 |
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ou encore,
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02.01 06.01 08.01 09.01 |
1 16 24 27 |
À nouveau paiement Dupied, s/ fact 45789 encaiss. DURANT, n/ fact 123 encais. DURIEUX, n/fact 125 |
50 000
100 000 22 500 |
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Nous pensons que pour bien fixer cette notion de débit et crédit, il est indispensable de :
1.- consolider les notions d'Actif (noté à gauche dans le bilan) et Passif (noté à droite dans le bilan) dans un premier temps ;
2.- consolider les notions de mutations, de mouvements, d'augmentations et/ou diminutions des postes de bilan dans un deuxième temps ;
3.- noter que les augmentations des postes de bilan se notent du même côté que la position du poste dans le bilan et que les diminutions des postes de bilan se notent du côté inverse de la position du poste dans le bilan, dans un troisième temps.
Même si d'un point de vue "cours" et côté pratique, le monde des enseignants se contente généralement d'une simple disposition en "T", nous pensons qu'il est plus qu'utile de montrer comment se disposent des livres de comptes dans la réalité, et de montrer en quoi la disposition en "T", n'est qu'une simplification de notation. Le lecteur remarquera que dans les 2 dispositions ci-dessus, nous avons "mis en vert" le "T", qui apparaît dans la notation simplifiée. De plus, les inspections ont tendance à insister sur le fait qu'une disposition en "Π" serait préférable de telle sorte que le solde de chaque compte apparaisse après chaque opération. Les exemples ci-dessus deviendraient :
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02.01 08.01 09.01 |
1 24 27 |
À nouveau encais.DURANT,n/fact 123 encais.DURIEUX,n/fact 125 |
50 000
100 000 22 500 |
06.01 |
16 |
paiement Dupied, s/fact 45789 |
39 500 |
50 000
10 500 110 500 133 000 |
ou encore,
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02.01 06.01 08.01 09.01 |
1 16 24 27 |
À nouveau paiement Dupied,s/fact 45789 encais.DURANT,n/fact 123 encais.DURIEUX,n/fact 125 |
50 000
100 000 22 500 |
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50 000
10 500 110 500 133 000 |
Nous pensons que pendant un certain temps, il peut être préférable de ne pas passer à la notion (et la notation) de débit et crédit, mais de garder la notation +/- pour les comptes d'actif et -/+ pour les comptes de passif. (Cette remarque reste valable pour le moment où sera abordée la double notion de Charges et de Produits)
Avec des élèves ayant plus de difficultés d'abstraction, nous suggérons même une gymnastique physique (face au tableau noir, bras gauche tendu pour un compte d'actif, insistance en cas d'augmentation et inversion en cas de diminution ; et le bras droit pour le passif évidemment) pour mettre en place cette gymnastique intellectuelle.
Certains enseignants estiment aussi qu’il peut être utile, à condition de travailler régulièrement au niveau du livre journal plutôt que dans le livre journal, d’employer des couleurs distinctes pour les comptes d’actif et de passif. Nous croyons qu’utiliser la notation
« D+ n° Nom Compte -C » pour les comptes d’actif
et
« D- n° Nom Compte +C » pour les comptes de passif
suffit pour les distinguer.
L'approche des comptes a été faite au début de ce chapitre, quand nous avons essayé de faire nos comptes. Avec quelques nuances, la technique que nous avons présentée pour les comptes de "banque" et "caisse", peut être généralisée à tous les comptes du bilan (et plus tard aux comptes de gestion... ou de résultat). Cela nous permettra de garder une trace des mouvements effectués.
Jusqu'ici, nous avons constaté que toute opération affecte 2 comptes. De plus, nous avons aussi observé que l'on notait le même montant, à gauche dans un compte et à droite dans l'autre. Nous apprendrons plus tard que plus de deux comptes peuvent parfois être affectés par une même opération.
Cette convention nous permettra :
= de vérifier l'exactitude de nos imputations, même sur une longue période ; en cas de différence entre les sommes de gauche et celles de droite... cherchez l'erreur !
= d'élargir nos capacités en comptabilité, en n'admettant que ce simple principe.
Supposons que la règle adoptée pour le compte "banque" soit à la base de nos connaissances (recettes = augmentations à gauche et dépenses = diminutions à droite). Reprenons les opérations vues précédemment et rappelées ci-après, et pour chacune d'elles, il suffira de :
= déterminer le compte mouvementé en contrepartie ;
= d'élargir la règle : si "BANQUE" est imputé à gauche, le compte de contrepartie sera affecté à droite et vice-versa.
= de ne pas élargir la règle : si un compte augmente, il sera imputé à gauche, car ce principe n'est valable que pour certains comptes (nous le découvrirons bientôt).
Nous vous rappelons les opérations et rapportons ici les mouvements du compte "BANQUE" de PIZZABRAINE, tels que demandés précédemment. À vos crayons pour les autres mouvements :
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07.09 |
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augmentation capital |
24 000 |
06.09 08.09 15.09 |
2 4 5 |
retrait à la banque mensualité emprunt chèque pour achat équipement |
2 400
4 800 3 600 |
- 2 400
+ 21 600 + 16 800 + 13 200 |
ou encore,
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06.09 07.09 09.09 15.09 |
2 3 4 5 |
retrait à la banque augmentation capital mensualité emprunt chèque pour achat équipement |
240 000 |
24 000 |
- 24 000
+ 216 000 + 168 000 + 132 000 |
solution voir ci-dessus (l’aviez-vous remarqué ?)
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voir solution 211, ici
Avant tout, n’oublions pas qu’il s’agit d’une autre approche méthodologique d’un sujet que le lecteur a déjà abordé. Il doit dès lors s’imaginer novice en la matière. Nous pouvons constater que certains comptes fonctionnent comme le compte "Banque" (recettes = augmentations à gauche et dépenses = diminutions à droite). D'autres fonctionnent en sens "inverse" (augmentations à droite et diminutions à gauche).
Admettons, mais comment enregistrer alors une opération qui n'affecte pas le compte "Banque" (la 1ère par exemple) ?
Il suffit de :
= déterminer non plus le, mais les 2 comptes mouvementés ;
= d'élargir la règle : si un compte est imputé à gauche, le compte de contrepartie sera affecté à droite et vice-versa ; or, si l'un des comptes a déjà été utilisé ci-dessus (le compte "machines", dans l'opération 5), nous pouvons en connaître le sens de fonctionnement, et donc imputer le 2e en sens inverse.
= de ne pas élargir la règle : si un compte augmente, il sera imputé à gauche, car ce principe n'est valable que pour certains comptes (nous le découvrirons bientôt, pour les comptes d'actif et de charges).
D'où, à vos crayons pour l'opération 1 : acquisition d'un nouvel équipement à crédit pour 12 000 EUR :
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voir solution 212, ici
Deux groupes de comptes se distinguent donc ;
il y a ceux qui augmentent à gauche et ceux qui augmentent à droite ;
à vos crayons pour les classer.
voir solution 213, ici
à gauche |
à droite |
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Nous pouvons dès lors constater que ce classement en rappelle un autre : à gauche, on retrouve les comptes _ _ _ _ _ _ _ _, alors qu'à droite, on retrouve les comptes _ _ _ _ _ _ _ _ _.
Le fonctionnement des comptes vus jusque maintenant, peut se schématiser selon le modèle noté page 68 : "Un compte d'actif augmente à gauche et diminue à droite, un compte de passif augmente à droite et diminue à gauche".
Les comptables ne parlent pas de gauche ou de droite d'un compte ; ils emploient le vocabulaire "débit" et "crédit". Ces mots peuvent déranger par l'association qui peut être faite dans le vocabulaire courant de mots identiques ou proches. Le boucher qui "débite" de la viande… le banquier qui "débite" mon compte… et celui-ci diminue… Je "débite" mon compte "Banque" et celui-ci augmente...
les spécialistes nous expliqueront plus tard que c'est normal, car si le banquier a sa dette envers nous qui diminue, il débite notre compte, nous envoie un avis de débit... qui nous signale que nous disposons de moins d'argent sur notre compte en banque et que nous devons donc créditer notre compte...
par contre si le banquier a sa dette envers nous qui augmente, il crédite notre compte, nous envoie un avis de crédit... qui nous signale que nous disposons de plus d'argent sur notre compte en banque et que nous devons donc débiter notre compte...
Dettes et débiteurs sont souvent associés à une diminution de valeur ; créances et crédit évoquent un avoir et donc une augmentation de valeur. Or, nous savons qu'une augmentation de créances se note au "débit" d'un compte d'actif et une augmentation de dettes au "crédit" d'un compte de passif.
Un débiteur est un individu qui a une dette... nous avons donc une créance sur lui, il se trouvera dans notre actif ;
de même, un créancier est un individu qui a une créance... nous avons donc une dette envers lui, il se trouvera dans notre passif.
L'introduction de la notion de "bilan" est parfois faite avec l'utilisation des termes "emploi" pour l'Actif (Avoirs) et "ressources" pour le Passif (Dettes).
Nous avons d'ailleurs fait cette approche aussi, compte tenu qu'elle est souvent utilisée. Cependant, nous n'ignorons pas l'imperfection de cette approche, puisqu'il suffit d'imaginer le paiement d'une dette avec de l'argent en caisse...
quoi de plus naturel pour le commun des mortels de penser que...
la ressource est la caisse (or, c'est un actif)
et l'emploi est le paiement de la dette (or, c'est un passif).
De (soi-disant) experts vous démontreront que...
l'on a une ressource qui diminue (la dette)
pour diminuer l'emploi (l'encaisse)...
Compris ?
Non ?
Vous refusez de noyer le poisson ?
Nous préférons dire que...
notre avoir (notre caisse) diminue
et notre dette (envers notre fournisseur) diminue aussi...
simple, la compta, non ?
Nous nous en voudrions cependant de ne pas mentionner cet usage, non pas au niveau bilantaire, mais au niveau des comptes.
Le principe en est simple, et également facilement assimilable : toute opération a une origine et une destination ; toute opération met en rapport une ressource avec un emploi. Il ne faut alors plus admettre qu'un compte soit un compte de ressource ou un compte d'emploi, mais qu'un même compte peut être utilisé, tantôt comme ressource d'une opération, tantôt comme emploi. Ainsi, dans le cas cité sous ce titre, nous pouvons cependant dire que :
"Grâce à ... une ressource ... la caisse qui diminue, nous avons ... pu faire un emploi ... pu diminuer notre dette".
Le principe présenté ci-dessus devient alors : un compte est imputé à gauche (débité) quand il sert d'emploi, il est imputé à droite (crédité) quand il sert de ressource. Et la petite phrase clé :
"Grâce à ... une ressource ... le compte à créditer, nous avons ... pu faire un emploi ... le compte à débiter".
Désolé pour l'inversion de l'ordre débit, puis crédit. La phrase "Nous avons pu... compte à débiter, grâce à... compte à créditer" est tout aussi valable ;o) .
N'est-ce pas plus facile... et toujours exact de penser :
notre caisse est un avoir (=actif) qui diminue, donc créditer ;
notre dette est une dette (=passif) qui diminue, donc débiter.
Regardez les 3 exemples suivants. On constate que, pour chaque écriture comptable, le total des montants inscrits au débit de compte(s) est égal au total des montants inscrits au crédit de compte(s).
Exemple 1
1- L’entreprise emprunte 100 000 EUR, ce montant est déposé sur le compte courant bancaire.
le compte Emprunt (passif) augmente de 100 000
le compte Banque (actif) augmente de 100 000
Exemple 2
2- Le client sur lequel l’entreprise a une créance de 80 000 EUR paye 25 000 EUR par banque.
le compte Clients (actif) diminue de 25 000
le compte Banque (actif) diminue de 25 000
Exemple 3
3- L’entreprise a une dette de 33 500 EUR auprès d’un fournisseur. Elle paye 500 en espèces et règle le solde par banque.
le compte Fournisseurs (passif) diminue de 33 500
le compte Caisse (actif) diminue de 500
le compte Banque (actif) diminue de 33 000
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À vos crayons pour compléter le tableau suivant, sur base des opérations déjà enregistrées pour PIZZABRAINE. Il suffit d'inscrire les intitulés des comptes aux bonnes places.
Opération | Emploi | Ressource |
Achat équipement à crédit Retrait d'espèces en banque Remboursement d'e¬mprunt Équipement acheté (*) Équipement payé par chèque (*) |
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voir solution 214, ici
Nous insistons ici sur le fait que les soldes des comptes ne sont jamais déterminés au niveau d'une écriture comptable dans le livre des comptes - ce que font beaucoup d'enseignants -, mais qu'ils sont établis de façon extra-comptable dans la balance.
À titre d'exemples, nous donnons ici une ligne de la balance, à savoir celle qui permet de solder le compte "banque", à partir des données rappelées ci-dessous ;
à titre d'exercices, nous vous proposons :
1. de compléter les colonnes Total Débit et Total Crédit d'après "le livre de compte" présenté énoncé 203 ou solution 203 ;
2. de compléter les colonnes Solde Débiteur ou Solde Créditeur (selon les cas) ;
3. de faire les totaux des 4 colonnes ;
4. de vérifier que ces totaux doivent être égaux deux à deux ;
5. d'établir le bilan à partir des soldes calculés dans cette balance ;
6. de vérifier que le bilan ainsi obtenu est celui obtenu au problème énoncé 202, solution 202 ;
7. de vérifier que le total des colonnes des soldes est (ou mieux devrait être) le total bilantaire.
0. création avec capital de 4 M€, placés en "caisse" ;
1. achat de machines (à crédit) pour 1 600 000 EUR chez "Machinou" ;
2. prêt pour une période de 3 mois de 150 000 EUR à un tiers "K. Réancier" ;
3. paiement partiel de la dette envers "Machinou" pour 400 000 EUR en liquides ;
4. acceptation d'une lettre de change tirée par "Machinou" pour 1 000 000 EUR ;
5. achat d'un lot de camionnettes pour 600 000 EUR chez "M.Car", paiement un tiers au comptant, le reste à crédit ;
6. ouverture d'un compte à la BELFIUS et versement de 1 000 000 EUR sur ce compte ;
7. paiement partiel des camionnettes par compte bancaire pour 20 000 EUR ;
8. paiement hors lettre de change à "Machinou" pour 100 000 EUR en liquides ;
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Comptes | Total Débit | Total Crédit | Solde débiteur | Solde créditeur |
constructions |
1 000 000 |
20 000 |
980 000 |
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voir solution 204, ici
Ci-dessus, nous reprenons le principe de la balance ; nous avons négligé le fait que les comptes doivent y figurer selon l’ordre de leur numéro de comptes
Classe 1 | Classe 2 | Classe 3 | Classe 4 | Classe 5 |
Fonds propres, provisions et dettes long terme | Frais d'établissement, actifs immobilisés et créances long terme | Stocks | Créances et dettes à un an au plus | Placements de trésorerie et valeurs disponibles |
10 Capital 100 Capital souscrit 13 Réserves 130 Réserve légale 133 Réserve disponibles 14 Bénéfice reporté ==== |
20 Frais d'établissement 200 Frais de constitution et d'augmentation du capital 21 Immobilisations incorporelles 211 Concessions, brevets, licences 22 Terrains et constructions 220 Terrains 221 Constructions 23 Installations, machines, outillage 230 Installations 231 Machines 232 Outillage 24 Mobilier et matériel roulant 240 Mobilier et matériel de bureau 241 Matériel roulant 29 Créances à plus d'un an |
34 Marchandises | 40 Créances commerciales 400 Clients 41 Autres créances 411 TVA à récupérer 4110 TVA s/achats 4119 Compte courant de l'administration TVA 416 Créances diverses 417 Créances douteuses ==== 43 Dettes financières 430 Établissement de crédit 439 Autres emprunts 44 Dettes commerciales 440 Fournisseurs 45 Dettes fiscales, salariales et sociales 451 Dettes fiscales estimées 4510 TVA s/ventes (dues) 4519 Compte courant de l'administration TVA 452 Impôts et taxes à payer 48 Dettes diverses 489 Autres dettes diverses |
55 Établissement de crédit 550 Compte courant banque 551 Chèques émis (-) 56 Office des chèques postaux 560 Compte courant OCP 561 Chèques émis (-) 57 Caisses 570 Caisse espèces 578 Caisse timbres 58 Virement interne 59 Chèques à encaisser |
pour le PCMN, Plan Comptable Minimum Normalisé belge, cliquer ici ;
pour une version .pdf en 15 pages, cliquer ici ;
La liste des comptes du Plan Comptable Minimum Normalisé est basée sur un système de classification décimale idéologique. Un compte appartient à une classe. Son numéro est composé de minimum 4 chiffres et de maximum 8 chiffres. Le premier correspond à la classe et le dernier est souvent réservé (0 pour la valeur d’acquisition, 9 pour les amortissements et réductions de valeur). La construction peut se schématiser comme suit :
Classe : 2
Compte de synthèse ou rubrique : 20
Compte principal : 200
Compte divisionnaire : 2000
Sous-compte : 20000
Exemples
2 Actifs immobilisés 24 Mobilier et matériel roulant 241 Matériel roulant 2410 Valeur d’acquisition 2419 Amortissements actés |
2 Actifs immobilisés 22 Terrains et constructions 221 Constructions 2210 Constr. Val. d’acquis. 2419 Amortissements actés |
4 Tiers 41 Autres créances 411 TVA à récupérer 4110 TVA sur achats |
4 Tiers 45 Dettes fiscales, salariales et sociales 453 Précomptes retenus 4530 Précompte professionnel retenu |
Cette décimalisation permet d’insérer de nouveaux comptes et d’adapter le plan comptable aux besoins de l’entreprise.
Le lecteur aura compris que certains comptes du bilan sont des comptes centralisateurs... il n'est en effet pas possible d'indiquer au bilan le détail des comptes de chacun de nos clients... le compte 440 Clients sera donc un compte centralisateur qui pourrait être éclaté en autant de comptes que l'on a de clients...
N° | Nom |
S.D.
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S.C.
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400.AD01 400.BR01 400.BR02 400.PL01 |
Adam sprl Brabant sa Brunette & Co Plactics sprl |
3387,99
182,62 - 5 753,14 |
-
- 973,01 - |
400 | Clients |
9 323,75
|
973,01
|
"Brunette & Co" n'est rien d'autre qu'un client à qui nous devons de l'argent, à qui nous avons envoyé une note de crédit, soit pour une remise accordée, soit pour corriger une erreur ou pour tout autre motif... Le solde du compte centralisateur devrait apparaître pour un montant de 8 350,74 au bilan... mais nous verrons (chapitre 'Régularisations écritures de fin d'exercice, Comptabilisation du reclassement de clients créditeurs ') que ce montant ne pourrait pas apparaître ainsi, car il cacherait la réelle créance de 9 323,75 € que l'on a.
pour une version du PCMN belge au format .PDF zippé en 26 pages, cliquer ici :