À chaque média ses contraintes... |
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Introduction | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Certains en doutent... il est possible d'appliquer les règles fines de la typographie sur le Web quasi aussi facilement et correctement que sur n'importe quel autre support dont le support papier. Il est même possible de le faire de façon suffisamment souple pour pouvoir être traité par la majorité des environnements informatiques (système opératoire [Windows 95 ou Seven, Linux Ubuntu ou Slackware, MacOS ou encore Chrome de Google...], logiciels de navigation [Internet Explorer, Netscape, Safari, Firefox...], caractéristiques techniques des ordinateurs et des écrans [carte video, résolution de l'écran, sa taille, sa définition] et obtenir des résultats dignes des meilleurs logiciels de PAO (publication assistée par ordinateur). Encore faut-il toutefois s'en donner la peine, sauf si l'on ne désire pas écrire de texte correct et faire preuve de flemme ou d'ignorance. Avant de développer plus la "typographie sur le Web", nous invitons le lecteur à prendre connaissance des règles essentielles à respecter pour la présentation typographique correcte d'un document qui se respecte. Le site "Conseils de typographie" semble répondre aux critères essentiels à connaître et respecter. Plusieurs sites parlent de "typographie sur le Web" ; le lecteur pourrait prendre connaissance de quelques-uns ici[10]. Nous nous adressons ici à tous les concepteurs de sites web, y compris ceux qui sont issus du monde des arts et industries graphiques, et plus précisément à ceux qui viennent de la PAO (Publication Assistée par Ordinateur). |
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Peu de documents traitent de ces questions sur le Web. Des sites existent, qui traitent de la typographie classique (celle qui est utilisée en PAO) mais l'adaptation de cette dernière au web n'est généralement pas ou peu abordée. C'est la raison pour laquelle nous avons créé et mis en ligne ce dossier. |
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À chaque média, ses contraintes... | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Les différences entre la typographie de la PAO et celle du web ont des causes principales : | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Il en résulte que la typographie du web souffre de contraintes qui n'existent pas pour la typographie classique sur papier. Nous examinerons tour à tour les points suivants : |
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Les propriétés du Web sont très différentes de celles de l'imprimé. Il faut se faire aux défauts de "la toile", profiter de ses qualités, et faire évoluer la typographie du web (web typography) dans son nouveau cadre. |
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Première contrainte : le débit d'Internet | ||||||||
Il était de bon ton chez les gourous d'Internet, au début de l'année 2000, d'expliquer calculette en main qu'on allait disposer de tellement de "bande passante" (bandwith — en fait, "débit" est le terme correct en français) qu'on ne saurait plus qu'en faire. Ces messieurs avaient additionné le nombre de kilomètres de fibre de verre posés ces dernières années, extrapolé les futures performances de chaque fibre, et tiré leurs brillantes conclusions. Ils avaient oublié une première chose, c'est qu'aux deux bouts de la fibre il faut mettre de l'optoélectronique, qu'à chaque nSud de la toile il faut installer des ordinateurs puissants et des routeurs costauds, et que si le gros tuyau des dorsales enfle, il faudrait aussi que les moyens tuyaux, et le petit tuyau qui va jusqu'à l'internaute, en fassent autant. Qui a déjà changé son cablage téléphonique depuis ces 10 dernières années ? Peut-être nos gourous avaient-ils oublié aussi une deuxième chose, à savoir que le nombre d'internautes augmente à toute vitesse, si bien que les investissements actuels permettent d'accepter les nouveaux utilisateurs, mais ne contribuent guère à l'amélioration du fonctionnement pour ceux qui sont déjà présents — un processus qui est loin d'être terminé. Pour neutraliser la croissance de la population mondiale, voici des stats pour 100 habitants [Graph of internet users per 100 inhabitants between 1997 and 2007 by International Telecommunication Union (ITU) recreated in OpenOffice Calc, Toujours est-il que, quelques semaines plus tard, les gourous annonçaient que les gros débits sur Internet n'étaient pas pour demain. Dans cinq ans, peut-être... En attendant, si vous voulez être présent sur le net, il faut vous adapter à ses performances actuelles. |
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Comparé à d'autres systèmes qui véhiculent aussi du texte et des images, Internet présente des performances qui paraissent minables : |
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L'expérience montre que si une page web met plus de 20 secondes à se charger, l'internaute s'impatiente et va cliquer ailleurs. Comme il y a plus de 27 millions de sites (chiffre de novembre 2001) Jesse Alpert et Nissan Hajaj (2 ingénieurs de Google de l'équipe en charge de l'infrastructure de la recherche) donnent quelques chiffres qui donnent le tournis…], le brave homme n'a que l'embarras du choix. Le débit moyen actuel d'Internet vous donne par conséquent droit à 50 Ko par page web -- 30 Ko même, selon les auteurs les plus sévères. En conséquence, les pionniers du web : |
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Le développement du web, et les exigences toujours plus pressantes des concepteurs de sites, ont amené le W3C (World Wide Web Consortium) à proposer un additif au HTML : les feuilles de style en cascade (CSS : Cascading Style Sheets) (voir "Premiers pas en HTML, "). Les spécifications correspondantes sont très riches en fonctionnalités typographiques, et le téléchargement de polices avec la page web est prévu. C'est parfait... et cela marche parfaitement pour l'instant, la seule typographie utilisable... |
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Remarque : la limitation de la taille des pages web ne doit pas être prise à la lettre. Ce qu'il faut éviter à tout prix, c'est que l'internaute reste devant une page vide pendant de longues secondes, à cause d'un fichier lourd qui s'affiche d'un seul coup. Par contre, l'internaute moyen admet très bien que la page continue à se charger, s'il a déjà quelque chose à lire pendant ce temps. |
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Deuxième contrainte : la résolution de l'écran | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Rentrez-vous bien cette valeur dans la tête : 72 dpi. Un écran présente en effet une résolution voisine de 72 dpi, très inférieure à celle d'un produit imprimé, mais semblable à celle d'une photocopie. Cette mesure de 72 dpi (dots per inch) ou 72 ppp (points par pouce) correspond à 72 points (ou pixels) par pouce de longueur. Le pixel moyen (ou pica) correspond donc à 1 pouce (soit 2,54 cm) divisé par 72, soit 0,353 mm. La typographie de l'affiché est donc assez différente de celle de l'imprimé. Une imprimante (ou un scanner) présente déjà une résolution nettement supérieure et sa résolution verticale et horizontale n'est pas toujours la même... on peut en effet avoir une résolution de 1200x600 PPP sur un scanner ; d'où la mesure double :
Attention cependant de lire correctement les publicités : une même "imprimante scanner" (Lexmark X4550) fera état de Résolution d'impression 1200 x 1200 dpi ; Résolution de copie jusqu'à 1200 x 1200 dpi ; Résolution optique jusqu'à 600 x 1200 dpi ; Résolution interpolée jusqu'à 19 200 dpi. La taille d'un écran se mesure par la longueur de la diagonale, exprimée en pouces. Les tailles standard des écrans sont les suivantes (liste non exhaustive) :
La taille d'un écran de PC en Pouces = diagonale en cm divisée par 2,54 (un pouce = 2,54 cm) ; Pour ce qui est des formats 4:3 et 16:9, la diagonale reste inchangée, mais on fait varier le rapport entre la largeur et la longueur, à titre d'indication : À la question : quelles sont les dimensions de mon écran 16:9 de 15,4" ?... Donc, à la question "quelle dimention fait un ecran 15" 4:3; un 19" 4:3; un 19" 16:9 etc..." Maintenant pour connaitre les côtés il faut résoudre les équations suivantes :
La définition d'un écran, c'est le nombre de points (dans le sens de pixels), en largeur et en hauteur, que l'écran peut afficher, ce nombre de pixels est généralement compris entre 640x480 [devenu très rare] (640 points en longueur, 480 points en largeur [soit 307200 pixels 0,3072 MégaPixels]) et 2048x1536 (2048 points en longueur, 1536 points en largeur [3 145 728 pixels ou 3,145728 MégaPixels]), mais des résolutions supérieures sont techniquement possibles (voir ici les définitions d'écran des visiteurs de notre site CUY). Le tableau ci-dessous donne les définitions conseillées selon la taille de la diagonale : Vous souhaitez connaître la définition de votre écran sous Windows ? clic-droit sur votre bureau >> Propriétés >> Paramètres
Voici les définitions les plus courantes d'écran :
L'image à l'écran sera d'autant plus grande qu'elle contiendra beaucoup de pixels, que l'écran sera grand et que les pixels de l'écran seront grands ou, autrement dit, qu'il y aura peu de pixels sur l'écran. Ainsi, la taille apparente d'une photo sera sensiblement la même sur un grand écran de 19 pouces avec 1024 x 768 pixels que sur un petit écran de 15 pouces avec 800 x 600 pixels. Pour preuve, voici une photo du gouvernement Sarkozy, de 512 pixels sur 349 en taille originale :
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Pour ce qui est des performances des moniteurs, il faut regarder les choses en face (cf. types d'écran de nos visiteurs, ici) : | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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En gros, le pixel mesure toujours 1/3 de millimètre (voir démonstration plus haut). Le moniteur est donc incapable de représenter correctement un empattement, qui est défini au 1/10 de millimètre près. Deux polices qui apparaissent comme très voisines sur l'imprimé deviennent pratiquement indiscernables à l'écran. Nous invitons le lecteur à prendre connaissance du "chapitre 5", où nous abordons avec plus de précision la notion de pixel selon les plate-formes utilisées. |
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Un tel point de vue est malthusien. Il serait plus correct de dire que les fondeurs de polices destinées au web s'orienteront dans une direction différente de celle suivie jusqu'ici par leurs collègues travaillant pour l'imprimé. Cette tendance, encore timide, est déjà perceptible. |
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Troisième contrainte : les polices résidentes communes | ||||||||
Les polices que l'on trouve sur les micro-ordinateurs proviennent de diverses sources : le système d'exploitation, certains pilotes et logiciels d'application, et les recueils de polices que l'on peut se procurer en ligne ou sur CD-ROM. Le système d'exploitation de Windows 98 au Windows 7, par exemple, en fournissait, une cinquantaine pour W98 (on les trouvait dans C:\WINDOWS\FONTS) et près de 400 pour XP (toujours dans C:\WINDOWS\FONTS) et environ 600 pour W7 (toujours dans C:\WINDOWS\FONTS). |
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En pratique, donc, ne peuvent être considérées comme présentes chez tous les internautes, que les polices que l'on trouve à la fois sur les machines Mac et PC relativement récentes. Cela représente une dizaine de polices communes, et nous verrons au chapitre 3 tout le parti que l'on peut en tirer pour la typographie du web. Un nombre aussi faible est surprenant, car en 1997 Apple et Microsoft avaient enterré la hache de guerre, et depuis les deux firmes auraient pu s'entendre pour que la liste des polices communes soit plus étoffée. La typographie du web ne s'en porterait que mieux. |
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Ces regrets exprimés, on peut se dire que dix polices, c'est mieux que rien. Malheureusement, beaucoup de concepteurs de sites agissent comme si la typographie du web ne disposait que de deux polices : l'une avec empattements, l'autre sans -- le Times et l'Arial. Ce préjugé tire son origine des faits suivants : |
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Remarque : vous disposez d'une police de plus que vous ne le pensez... mais elle ne sert pratiquement à rien. En remplaçant la balise <p> par la balise <pre>, vous générez du texte écrit en une police à chasse fixe très voisine de Courrier. Cette police a été conçue pour que l'on puisse simuler du listing informatique tel que le produisaient les imprimantes à aiguilles. C'est une possibilité dont on ne se sert plus guère aujourd'hui. |
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Cinquième contrainte : le système informatique | ||
Même si votre ordinateur galope à 2 GHz, il ne peut pas faire plus que ce que lui permet le logiciel d'application — c'est à dire, en l'occurrence, le navigateur. Ce ne sont pas les spécifications du HTML 4, ou celles des feuilles de style, qui comptent, mais la manière dont les navigateurs les implémentent. Sous cet aspect, la typographie du web n'est pas gâtée. |
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Par exemple, le HTML pur ne permet de régler ni le crénage (c'est à dire l'accroissement de la distance entre caractères, en sus de ce que prévoit la police), ni l'interlignage (c'est à dire la distance entre les lignes de texte), ni la graisse (c'est à dire l'épaisseur des caractères). Les feuilles de style (cf. chapitre 5) le permettent, mais seules les versions récentes des navigateurs prennent les feuilles de style en charge, et ce de manière fort incomplète. Les feuilles de style sont donc pour l'instant peu utilisables... et sont effectivement utilisées de façon modérée. Pour la typographie du web, nous en sommes presque toujours réduits à ce que le HTML permet. Nous reviendrons sur ce point au chapitre 5. |
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Enfin, tous le moniteurs ne se valent pas : certains affichent les caractères lissés nettement moins bien que d'autres... quoiqu'en dise la publicité ! |
[1] par John Morkes et Jakob Nielsen pour : Writing for the Web
[10] cf. par exemple: