3 . après 1302... |
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Leur victoire de Courtrai vaudra aux klauwaerts et aux milices des communes une réputation d'invincibilité que les faits démentiront rapidement.
En effet, les milices flamandes vont encore se battre et se feront encore battre :
Pourquoi ? Parce que dans la plupart de ces batailles, les milices ne sont plus épaulées, comme à Courtrai, par des chevaliers. La bataille de Courtrai est en effet une première : c'est la première bataille où des fantassins ont gagné face à des chevaliers. Ainsi s'explique le déclin de la puissance des communes lorsqu'en 1385, après le décès de son beau-père Louis de Male, le duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, deviendra comte de Flandre.
Ce sera donc la même personne, Philippe le Hardi, né en 1342 qui :
En conclusion, 1302 est le souvenir de deux batailles gagnés par les klauwaerts qui n'étaient pas tous flamands contre des léliaerts qui comprenaient des flamands et dont aucun combat ultérieur de 1304 à 1385 n'a réitéré la victoire. Et 1385 a réuni sur une même tête unique les titre de roi de France, comte de Flandre et auquel toute la Flandre fait allégeance... un juste retour à la case de départ...
Philippe le Bel, lassé de louer des navires à l'étranger (nefs norvégiennes, hanséatiques, aragonaises, génoises), fait construire au Clos des Galées, près de Rouen, le premier arsenal français. En 1304, les Flamands révoltés viennent mettre le siège devant le port zélandais de Zierikzee, dans les bouches de l’Escaut.
Philippe IV le Bel cherche un commandant pour sa marine, appelle Reynier Ier Grimaldi auprès de lui. À l'été 1304 il se trouve à Calais. À l'été 1304, les troupes flamandes, commandées par Gui de Dampierre, mettent le siège devant Zierikzee ou Zierikzée, un port de Zélande, qui fait par ailleurs l'objet d'un blocus naval. Les 10 et 11 août 1304, une flotte franco-hollando-génoise, commandée par Reynier Ier Grimaldi, attaque l'escadre flamande. La flotte flamande est totalement anéantie après 2 jours de lutte. Gui de Dampierre, qui a pris le commandement de ses navires, est capturé.
Des troupes fanco-hollandaises débarquent et dégagent définitivement Zierikzee de son étau.
Comme signalé dans notre page précédente, en 1304, quelques jours après la victoire de Zierikzee, c'est au pied de Mons-en-Pévèle que se livra, le 18 août, la fameuse bataille de Mons-en-Pévèle , entre l'armée française commandée par le roi Philippe le Bel, et l'armée flamande (ces derniers furent massacrés par le roi de France en représailles des Matines de Bruges). Une écrasante et impressionante revanche des Français.
S'en suivit le traité de paix d'Athis-sur-Orge (actuellement Athis-Mons) qui a été signé entre la France et la Flandre le 23 juin 1305 après la bataille de Mons-en-Pévèle. Ce traité d'Athis-sur-Orge était un traité de paix signé entre le roi Philippe IV (ou Philippe le Bel) de France et le comte Robert III de Flandre, humiliant pour le comte. Le traité a conclu la guerre franco-flamande (1297-1305). Dans ses termes, les châtellenies de Lille, de Douai, de Béthunes-plage et d'Orchies sont cédées à la France, en retour, la Flandre préserve son indépendance en tant que fief du royaume.
Une défaite gigantesque pour les Flamands. Le roi de France confisquera Lille, Dunkerque et Béthunes-plage au passage... défaite cuisante du peuple flamand...
Si, dans notre page "avant 1302...", nous avons fait état de la généalogie de Philippe IV de France, aussi connu sous le nom de Philippe le Bel, nous nous sommes cependant contenté de voir l'ascendance de ce dernier pour justifier de son titre de roi de France. Nous y avons négligé sa descendance.
Le 29 mai 1328, la France couronne à Reims un nouveau roi, Philippe de Valois aussi connu sous le nom de Philippe VI de France. Il est le neveu de Philippe le Bel et aussi cousin germain de Philippe V et Charles IV le Bel (fils de Philippe IV). Lorsqu'une nouvelle révolte des Brugeois éclate dans le comté de Flandre en août de la même année, le comte Louis de Nevers (aussi appelé Louis Ier de Flandre, Louis de Dampierre ou Louis de Crécy) fait appel à Philippe VI (de Valois, donc de France) pour rétablir l'ordre. Les chevaliers du roi massacrent alors des milliers de rebelles flamands lors de la bataille de Cassel et le comte Louis Ier de Flandre put provisoirement renforcer son pouvoir et accorder aux villes des libertés plus restrictives, que les Brugeois qualifièrent de « Mauvais privilège ».
Les deux villages de la province de Liège se touchent. En 1347, la bataille de Tourine voit à nouveau les liégeois se rebeller contre leur évêque Engelbert de la Marck, nouveau prince-évêque de Liège. Un an après la bataille de Vottem, les milices communales sont mises en déroute et tentent de s'échapper face à l'armée du prince-évêque, aidée du roi de Bohême, les comtes de Gueldre, de Juliers, de la Marck, de Clèves, de Vianden, de Namur, de Salm, de Looz et une infinité de chevaliers du plus haut parage.
Cette fois, ce sera la destruction définitive du château de Tourine.
On tient de Gérard d'Obies qui fut un confident intime du duc Wenceslas de Brabant et duc du Luxembourg que ces derniers furent en captivité ensemble après la défaite de Bastweiler.
Le site de la paroisse Saint-Pierre de Linsmeau signale que "le chevalier Arnould de Molembais, seigneur de Linsmeau, fit bâtir le château. Il épousa la soeur de messire Wathi de Malpont. "Il fit le casteal de Linsmeal", dit Hemricourt, "et acquit grands héritages". Il fut l'un des chefs de l'armée brabançonne à Bastweiler, figura parmi les signataires de la grande charte de Cortenberg, en 1372, et reçut de la duchesse Jeanne, en récompense de ses services, le droit d'établir et de posséder sa vie durant une warande de couins ou garenne de lapins à Molembais-Saint Pierre, dans des bois près de ce village, au bois de Stocquoi, à Enines, à Matial (il faut lire Hamptial ou Hampteau) et Jake la Mauvaise (à Jauche le Male) et dans les villages entre ces deux localités, savoir à Linsmeau, Pellaines, Marêt et Orp, où il n'y avait pas de garenne (lettres datées du 31 janvier 1386-1387)."
L'autorisation donnée au mois de mai 1379 par le comte Louis de Male (ou Louis II de Flandre) à Bruges de percer un canal entre la Reie, qui relie la cité à la mer, et la Lys, crée une situation de tension avec Gand. La ville voit en effet son activité économique menacée au profit de Bruges. La "révolte des chaperons blancs" ou "révolte des tisserands gantois" éclate le 5 septembre 1379 à Gand contre le comte de Flandre, Louis de Male. Elle atteint Grammont, Damme, Courtrai et Ypres puis se répand à toute la Flandre. Pour la première fois le duc de Bourgogne (Philippe II de Bourgogne, dit aussi Philippe le Hardi) intervient dans les affaires flamandes et, à la demande de Louis de Male, joue un rôle d'intermédiaire entre le pouvoir comtal et les révoltés.
Il en résulte "une paix à double visage" selon Diegerick.
Louis II de Mâle, comte de Flandre, toujours en butte à la révolte des tisserands gantois depuis 1379, remporte la victoire à Nevele sur les Gantois en 1381. Pour la seconde fois, le comte Louis II fait appel à son gendre Philippe le Hardi. Ce dernier ne peut refuser car il sait devoir hériter du comté de Flandre à la mort de Louis de Male. Philippe le Hardi envoie donc l'ost français sous la conduite de Charles VI.
Nevele, dont la paroisse Sint-Mauritius a d'abord appartenu à l'évêché de Tournai, avant d'être cédé à l'abbaye de Drongen.
Le roi Charles VI de France écrase la révolte des flamands le 27 novembre 1382 à la bataille de Roosebeke, aussi appelée "bataille du Mont d'Or".
Clément VII (né Robert de Genève) est devenu antipape, alors que Urbain VI succède au trône pontifical au décès du pape Grégoire XI. C'est le début du Grand Schisme d'Occident qui verra la chrétienté catholique divisée pendant quarante ans en deux obédiences, l'une à Rome et l'autre à Avignon (dont les tenants en titre sont qualifiés d'antipapes par leurs adversaires romains).
Rappelons-nous les affrontements nés entre Philippe le Bel et le pape Boniface VIII...
Urbain VI est un pape très autoritaire.
Le collège des cardinaux, dominé par une majorité française, lui reproche alors d’avoir été élu à Rome sous la pression de la population en insurrection. La guerre contre Gand est en effet pour Philippe le Hardi un impératif religieux : la Flandre est alors un « terrain d'affrontement, pris entre ses inclinations pour les Anglais et ses attaches françaises » au sein de la question du Grand Schisme d'Occident (survenu en 1378).
Dès le début, les révoltés gantois et flamands se réclament du pape Urbain VI alors que Philippe le Hardi soutient l'antipape Clément VII. Les liens économiques entre Gantois et Anglais, qui produisent la laine utilisée par les drapiers flamands, amènent van Artevelde à faire jouer l'alliance anglaise nouée par Jacob van Artevelde, son père au début de la guerre de Cent Ans.
La difficulté pour le roi Charles VI de France et ses oncles est d'obtenir le financement d'une expédition pour vaincre Philippe van Artevelde qui tient tout le comté de Flandre et qui, vers novembre 1382, à la tête d'une armée de 100 000 hommes, assiège Audenarde, ville fidèle au comte. Ils doivent pourtant agir pour éviter la contagion de la révolte à d'autre villes du royaume, Paris en tête. Les tentatives d'alliance anglo-flamandes, bien qu'infructueuses, fournissent un prétexte, même si beaucoup n'y voient qu'une manœuvre du duc de Bourgogne (Philippe le Hardi) pour reprendre en main son futur héritage. L'antipape Clément VII soutient donc l'expédition française, qui peut ainsi prendre la forme d'une croisade.
Dans le but d'écraser van Artevelde en bataille rangée et de rétablir ainsi l'autorité royale, le roi Charles VI se met en marche à la tête d'une armée d'au moins 20 000 hommes, dont Philippe fait naturellement partie, à la tête de 2 000 combattants, au départ d'Arras. Il s'agit surtout d'une armée aguerrie qui a chassé les Anglais du royaume et qui est invaincue depuis 1369. À son approche, les villes flamandes se soumettent les unes après les autres, payant un tribut qui finance l'expédition. Van Artevelde, voyant que le pays lui échappe, se retourne et affronte l'ost royal à Roosebeke le 27 novembre 1382. Van Artevelde est tué et l'esprit de la rébellion est brisé. Les Brugeois négocient leur soumission dès le lendemain, moyennant un tribut de 120 000 francs, et leur adhésion à l'obédience de l'antipape Clément VII.
C'est après cette victoire française que les éperons récoltés par les Flamands sur leurs victimes ont dû être rendus aux Français pour qu'ils soient placés à Dijon, ainsi que le Jacquemart du beffroi de la place de Courtrai, « un horoloige qui sonnoit les heures, un des plus beaux qu'on sût deçà ni delà mer » selon Froissart.
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