Longtemps confidentielle, la tecnologie hybride intéresse aujourd'hui de nombreux constructeurs.
Et possède des atouts certains.
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Bernard Demoulin |
S'il est longtemps apparu anecdotique, le principe de la motorisation hybride incarné par le modèle «Prius» du constructeur japonais Toyota semble aujourd'hui avoir nettement gagné en considération auprès des constructeurs. Un intérêt croissant qui s'explique, d'une part, par la hausse des pétroliers, qui rend plus concurrentielle cette technologie coûteuse, mais aussi, d'autre part, parUn intérêt environnementaux qu'elle procure en limitant les émissions de gaz à effet de serre.
«Par «hybride», on entend des véhicules qui utilisent deux modes de propulsion de manière simultanée ou complémentaire», explique Alain Giaccone, cofondateur du webmagzine «Clean auto». «En général, ce sont des véhicules avec un petit moteur à essence très performant couplé à un moteur électrique, mais des versions équipées d'un moteur diesel et de filtre à particules de la dernière génération vont prochainement arriver sur le marché. L'énergie produite par le moteur thermique ou encore lors des processus de freinage est récupérée pour alimenter les batteries du moteur électrique, ce qui permet d'atteindre des performances élevées en termes de consommation .»
Des engins très fiables
Si cette technologie est aujourd'hui parfaitement aboutie, le principal obstacle à sa diffusion à grande échelle reste jusqu'ici son surcoût de consommation par rapport à une motorisation conventionnelle. Et paradoxalement, ajoute M. Giaccone, un autre facteur jouant en défaveur de cette technologie est sa... fiabilité. «Les motorisations électriques posent un problème aux constructeurs parce qu'elles ne nécessitent pratiquement pas de maintenance. Or, ceux-ci font principalement leur marge bénéficiaire non pas sur la vente de véhicules neufs, mais bien sur les frais d'entretien qui s'ensuivent. Ils sont donc confrontés à un gros problème: comment faire vivre leurs réseaux avec des véhicules électriques ou des véhicules hybrides? Ils doivent revoir leur modèle économique.»
Mais tous les constructeurs ne semblent pas non plus convaincus du fait que cette solution représente l'avenir? «En fait, répond notre interlocuteur, le leader mondial dans ce secteur est Toyota, qui a très largement développé et breveté les technologies hybrides. Ces brevets sont très difficiles à contourner, ce qui oblige aujourd'hui les fabricants qui veulent s'engager dans cette voie à passer sous les fourches caudines du constructeur japonais en lui achetant des licences.»
Ce qui n'empêche pas ce créneau de connaître un développement certain. Honda vient ainsi de sortir une version hybride de son modèle «Civic» (visible au Salon de Bruxelles). Pour leur part, BMW, DaimlerChrysler et General Motors ont signé un accord pour développer des plates-formes hybrides communes alors que VW et Audi se penchent également sur la question.
Et sur le marché américain, des véhicules hybrides viennent d'ores et déjà compléter les gammes existantes pour les motorisations importantes chez Ford, GM, Lexus ou encore Nissan...
Ces motorisations «bâtardes», M. Giaccone en est convaincu, semblent donc avoir, en attendant mieux, de beaux jours devant elles. Si actuellement, on y recourt principalement pour réduire la consommation des gros modèles, on voit également apparaître toute une gamme de petits véhicules urbains, des utilitaires notamment, mis au point par des constructeurs méconnus. L'intérêt de ces engins étant d'offrir les avantages du moteur électrique en ville, tout en disposant d'une autonomie accrue qui leur permet d'avoir un champ d'action élargi grâce au moteur thermique.
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