Une enquête monstre a été lancée sur un millier de contribuables allemands soupçonnés d'avoir contourné le fisc allemand avec des placements au Liechtenstein, sur la base présumée d'informations volées à la banque LGT, propriété de la famille princière du Liechtenstein.
Mais "un deuxième front Liechtenstein se prépare", écrit le Süddeutsche Zeitung.
Selon ce journal et le magazine Focus, les enquêteurs allemands espèrent exploiter également des informations volées à la Liechtensteinische Landesbank (LLB), deuxième banque de la principauté derrière la LGT.
Le parquet de Rostock (nord de l'Allemagne) avait annoncé dimanche l'arrestation de trois hommes âgés de 41, 43 et 50 ans soupçonnés dans une affaire de chantage dont a été victime ces dernières années la LLB.
L'un des trois suspects, complices présumés du maître-chanteur Michael F. arrêté en septembre 2007, serait en possession de données concernant au moins 725 dossiers bancaires d'Allemands, affirme Focus. "Si l'accusé est intelligent, il nous offrira ces données dans l'espoir d'amoindrir sa peine", a déclaré le porte-parole du parquet de Rostock, Peter Lückemann, cité par Focus. "Nous aurons le droit de les utiliser et nous les transmettrons aux services des impôts, a indiqué M. Lückemann. Une deuxième vague d'enquêtes pourrait alors être lancée.
Un porte-parole de la LLB, interrogé par l'AFP, a indiqué "ne pas commenter une procédure judiciaire en cours", soulignant toutefois que la banque a été mise hors de cause par le parquet de Rostock dans le scandale de fraude fiscale.
La LLB, spécialisée dans la gestion de fortune, avait indiqué le 11 février avoir été victime de chantages successifs en 2003 et 2007 de la part d'un ancien employé et d'un complice menaçant de révéler l'identité de clients de l'établissement.
Ces documents concernent "un petit nombre de clients allemands", avait-elle précisé. "Les enquêteurs de Rostock ne recherchent pas la liste volée parce qu'ils enquêtent seulement pour chantage aggravé", souligne le SZ.
Plus de 2.000 documents internes ont été dérobés à la LLB, qui en a récupéré environ 1.600 contre paiement de plusieurs millions d'euros. Michael F. avait obtenu les documents d'un employé de la banque, qui a été confondu et condamné. Les maîtres-chanteurs menaçaient de révéler l'identité de clients de l'établissement.