Le nouvel indice des prix à la consommation verra le jour à la fin janvier. Il reflétera mieux les habitudes de consommation et sera revu tous les 2 ans.
Ainsi que nous l'annoncions (LLB du 2/12), un nouvel indice des prix à la consommation sera publié à partir de fin janvier 2006. Basé sur l'enquête «Budget des ménages» de 2004 dont les résultats complets ne sont toujours pas connus (alors que celle-ci porte sur des sujets aussi sensibles que les revenus, l'épargne, les investissements, etc.), il reflétera mieux que par le passé la consommation-type de nos concitoyens mais n'entraînera aucun changement, via l'indice-santé, au niveau du calcul des salaires, des loyers, etc.
L'ancien indice datait de 1998 (année de base: 1996) vu que la précédente réforme remonte à huit ans. Pour «coller» davantage à la réalité, tenir compte des changements de comportement accélérés des consommateurs et de la libéralisation de certains marchés, il a été décidé de procéder tous les deux ans à une «mini-réforme». Le «thermomètre» sera plus performant...
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L'annonce faite vendredi par le ministre de l'Economie, Marc Verwilghen, marque l'aboutissement de deux années de travaux de la Commission de l'indice qui réunit des professeurs d'universités, des représentants du patronat et des syndicats (21 membres au total sous la conduite du secrétaire général du Conseil central de l'économie).
La Commission s'est évertuée à mettre en place une nouvelle liste de produits pour l'adapter aux comportements de consommation, à adapter la pondération de chacun des produits dans l'indice en fonction de l'évolution des dépenses de consommation, à adapter la pondération géographique en fonction de l'évolution de la population des 65 villes et communes où les prix sont relevés mensuellement, à introduire de nouvelles méthodes de calcul afin de mesurer l'évolution des prix de certains produits. Dès janvier, les inspecteurs ne relèveront donc plus les mêmes étiquettes...
La nouvelle liste des produits comptabilisés dans l'indice (dits aussi «témoins») passe, en effet, d'un seul coup de 481 à 507 unités. 98 produits ont été supprimés comme le steak frites, les épinards surgelés, le sucre en morceaux, les cigarillos, les coûts des communications téléphoniques émises à partir de cabines, les magnétoscopes, le charbon, les tests de grossesse, etc.. 124 nouveaux produits font en revanche leur apparition: les coûts des communications téléphoniques à partir de GSM, les graveurs DVD, les ordinateurs, les plats surgelés, les brocolis, les lentilles souples jetables, les chambres à deux lits, etc. De même, la définition de 46 produits a été adaptée, comme, par exemple, les pneus des voitures, afin d'intégrer l'augmentation de leur largeur au cours de ces dernières années. En outre, des adaptations méthodologiques ont également été réalisées pour tenir compte de la disponibilité de nouvelles informations statistiques.
Au début de la semaine prochaine, le ministre recevra un avis exhaustif de la Commission de l'Indice qui permettra au nouvel indice des prix d'entrer en vigueur comme prévu fin janvier 2006. Pour Luc Denayer, président de la commission de l'indice et «nouveau» dans cet exercice, il est heureux que les partenaires sociaux soient parvenus sans heurt à un consensus. «Patrons et syndicats sont très attachés à l'indice des prix qui est cogéré par eux contrairement à ce qui se passe dans d'autres pays, par exemple, en France, où l'on n'enregistre pas mal de critiques», nous dit-il.
© La Libre Belgique 2005
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