Le déficit des comptes courants de la France s'est creusé en novembre à 4,106 milliards d'euros, contre 3,803 milliards en octobre (chiffre révisé) en données corrigées des variations saisonnières, a indiqué mercredi le ministère des Finances. En octobre, le déficit des comptes courants s'était déjà aggravé par rapport à septembre, à 3,803 milliards d'euros contre 2,545. Ces deux chiffres ont par ailleurs été révisés à la hausse. Au total, sur 11 mois en données brutes, le compte de transactions courantes présente un déficit de 30,5 milliards d'euros contre 7,5 milliards en 2004 sur la même période. Les échanges de biens, en déficit de 23,9 milliards, participent à cette dérive à hauteur de 19,3 milliards, indique le ministère, qui souligne que la croissance des importations (10,5%) en partie liée au renchérissement de l'énergie, est largement supérieure à celle des exportations (4,4%).

Sur novembre cependant, en données corrigées des variations saisonnières, les exportations progressent plus vite que les importations (+5% contre +4,4%) et le déficit des échanges de biens se stabilise au niveau élevé de 2,740 milliards d'euros. Les services hors voyages sont en déficit de 304 millions d'euros contre un solde équilibré en octobre. Les voyages présentent un solde positif (710 millions d'euros) mais en léger recul (779 millions en octobre), les recettes fléchissant de 3,6% et les dépenses de 1,6% en cvs. Le solde cvs des revenus se maintient à un niveau proche de l'équilibre en novembre (50 millions d'euros), "le creusement du déficit des revenus d'investissements de portefeuille étant compensé par une amélioration du solde des autres revenus d'investissement", explique le ministère. Cette amélioration est due, "pour partie, à l'enregistrement d'intérêts au crédit des administrations publiques dans le cadre d'un accord de consolidation de dette envers un pays en développement", explique le communiqué sans plus de détail.

Enfin, les transferts courants nets à destination de l'étranger sont stables à -1,888 milliard d'euros en novembre. De son côté, le compte financier dégage des entrées nettes de 5,205 milliards d'euros (contre un solde débiteur de 5,759 milliards le mois précédent). Au sein de cet ensemble, les investissements directs français à l'étranger font apparaître des sorties de 15,904 milliards d'euros, les plus élevées depuis juillet 2001, "sous l'effet d'une accélération des opérations de fusions-acquisitions", note le communiqué. Les investissements directs étrangers en France atteignent 3,737 milliards mais les investissements en "capital social" hors investissements immobiliers restent modestes à 1 milliard, indique Bercy. Les investissements de portefeuille se soldent par des sorties nettes de 23,369 milliards.

Les investissements nets des résidents en titres étrangers atteignent 34,786 milliards, dont 18,7 milliards de titres de dette, réalisés principalement par les institutions financières monétaires (IFM). De leur côté, les non-résidents ont acheté des titres français à hauteur de 11,417 milliards, dont 10,7 milliards d'obligations émises par les administrations publiques. Les "autres investissements" donnent lieu à des entrées nettes de 39,701 milliards. En cumulé sur 11 mois, le compte financier affiche un solde positif de 18,243 milliards. Les investissements directs français à l'étranger sont en hausse de 64% par rapport à la même période de 2004, à 62,288 milliards, tandis que les investissements directs étrangers en France progressent de 93% à 33,816 milliards. Les investissements de portefeuille donnent lieu à des sorties nettes sur 11 mois de 9,848 milliards, soit une forte réduction par rapport aux 11 premiers mois de 2004 (84,7 milliards). Les "autres investissements" atteignent 43,447 milliards.