(afp) - Les prix du baril de pétrole ont dépassé pour la première fois le seuil symbolique des 100 dollars mercredi à New York, en montant à 101,32 dollars, en raison de l'arrivée massive des fonds spéculatifs sur le marché.
En clôture, le baril de "light sweet crude" pour livraison en mars, dont c'était le dernier jour de cotation pour ce contrat, s'est établi à 100,74 dollars en hausse de 73 cents, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). C'est la deuxième fois consécutive que le baril de brut termine la séance au-dessus des 100 dollars.
A Londres, le prix du baril de pétrole Brent n'a pas échappé à l'escalade en se hissant à 99,22 dollars, du jamais vu jusqu'ici. Il s'est replié à la clôture à 98,42 dollars (-14 cents par rapport à mardi).
Les cours de l'or noir ont gagné environ 6 dollars à New York et 5 dollars à Londres en deux jours malgré l'absence de facteurs haussiers, soulignent les analystes.
"Rien ne justifie ces niveaux historiques", explique Phil Flynn, analyste au cabinet Alaron Trading. Pour lui, "l'offre de brut n'est pas perturbée et il ne fait aucun doute que la consommation d'hydrocarbures va diminuer avec le ralentissement économique" actuel aux États-Unis.
De concert, les analystes estiment que cette envolée du coût de l'or noir, qui s'accompagne d'une accélération de l'inflation, est due à l'arrivée des fonds d'investissement sur les marchés des matières premières et notamment du pétrole, souligne Antoine Halff (Newedge group).
Les cours de l'or noir ont débuté leur marche en avant historique mardi sur des spéculations faisant état d'une possible baisse de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui fournit à elle seule 40 % des approvisionnements mondiaux de brut.
Depuis, les investisseurs ne cessent de procéder à des achats massifs de pétrole, faisant fi des mises en garde des analystes, qui estiment que l'offre de brut est en train de se reconstituer.
Les réserves de brut devraient ainsi avoir augmenté de 2,4 millions de barils aux États-Unis la semaine dernière - la sixième hausse hebdomadaire de suite -, celles d'essence de 500.000 barils, tandis que les stocks de produits distillés devraient baisser de 2 millions de barils, prévoient les analystes.
Le rapport du département américain à l'Énergie (Doe) sera publié jeudi vers 15H30 GMT.