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Lexique économique et social
Mis en ligne:12 janvier 2006 
AXEL Miller face aux enjeux stratégiques de la banque franco-belge
 

 
Les 5 défis du nouveau patron de Dexia

Depuis le 1er janvier, Axel Miller est le nouveau patron de Dexia. Sa tâche ne sera pas facile. L'ancienne banque des communes se pose beaucoup de questions sur son avenir.

Depuis ce 1er janvier, Axel Miller, un Belge, occupe le poste d'administrateur délégué du groupe bancaire franco-belge Dexia. A 40 ans à peine, il succède au Français Pierre Richard qui accède lui à la présidence du conseil d'administration en remplacement de François Narmon, son complice lors de la création de Dexia en 1996. Ambitieux et brillant, Axel Miller prend les commandes d'un groupe en bonne santé. En témoigne la vigueur actuelle de son cours de Bourse. Pour l'ancien patron de la banque de détail, l'une des filiales du groupe, la tâche ne sera pas facile pour autant. Cinq défis de taille l'attendent.

1er défi : asseoir sa légitimité Son premier défi sera de s'imposer comme le nouvel homme fort de Dexia. Recruté en 2001 par celui-là même qu'il remplace aujourd'hui, comme membre du comité exécutif, il connaît bien la maison et ses rouages. La création d'un organe de direction restreint, composé de 5 membres dont Axel Miller lui-même, va aussi dans ce sens. L'objectif est de simplifier le processus de prise de décisions. Pour donner corps au groupe, mieux coordonner les différentes entités. Mais aussi pour faire de Dexia un ensemble encore plus intégré en cassant les baronnies à la tête de ses puissantes filiales opérationnelles.

2e défi : convaincre la communauté financière Parallèlement, il devra prouver à la communauté financière qu'il est bien l'homme de la situation et pas uniquement la courroie de transmission de Pierre Richard. "Ces premières sorties officielles seront à cet égard très intéressantes, prédit Emmanuel Lefèvre, stratégiste chez Fortis. La manière dont il répondra aux investisseurs , aux analystes et aux journalistes devrait permettre d'en savoir un plus sur sa capacité à faire face aux enjeux stratégiques qui se présentent aujourd'hui à Dexia."

3e défi : ménager les susceptibilités Le troisième défi du nouvel administrateur délégué de Dexia sera de concilier les intérêts divergents qui transpercent le groupe. "Le mariage avorté avec l'italien Sanpaolo IMI et l'échec d'un rapprochement avec Fortis ont rappelé à quel point Dexia n'était pas une banque comme les autres", souligne à ce propos l'analyste. Les questions de nationalités restent sensibles au sein d'un groupe toujours considéré comme binational, bien que largement ancré en Belgique. Avec une grande part de ses effectifs en Belgique, un siège à Bruxelles, un actionnariat largement belge et un patron "noir-jaune-rouge", ne froisser personne sera loin d'être un exercice facile. Il faudra aussi gérer les subtils équilibres politiques sur fond d'élections communales et légilsatives. Près de 40 % de son actionnariat est "politique" via Arco, le Holding Communal et Ethias. Sans oublier du côté français, la Caisse des Dépôts et Consignations, le bras armé de Matignon, qui détient près de 9 % de Dexia.

4e défi : trouver un destin à Dexia Juriste de formation, l'homme a mené à bien les missions que lui ont assignées les hautes sphères du boulevard Pachéco à la tête de l'ex-Crédit Communal. La fusion avec Artesia est considérée comme une réussite. Il doit maintenant prouver sa capacité à gérer un groupe, à le déployer. Grandir seul sans réaliser de grandes acquisitions est-il tenable à long terme ? Dexia va-t-il s'étendre en EURope centrale ? Où sont ses futurs leviers de croissance ? Quid du pôle gestion d'actifs qui souffre de sa petite taille ? Un rapprochement avec Ethias verra-t-il enfin le jour ? Faut-il s'attendre à une alliance dans la banque de détail, qui permettrait de rééquilibrer à la fois le portefeuille des métiers et le tour de table. Autant de questions auxquelles Axel Miller devra rapidement apporter des réponses claires. Du moins avant qu'il ne soit trop tard. Car, "s'il est un prédateur à la recherche d'expansion à l'étranger, Dexia fait aussi figure de proie potentielle pour un groupe financier d'envergure internationale", juge Emmanuel Lefèvre.

5e défi : composer avec Pierre Richard Enfin, reste à savoir comment va fonctionner le tandem que vont former Pierre Richard et Axel Miller. Il semble en effet que le grand artisan de la création de Dexia ne compte pas faire de la figuration à la présidence du groupe. Il a déjà fait savoir qu'il entendait avoir son mot à dire sur ses grandes orientations stratégiques. De quoi rendre la tâche d'Axel Miller encore plus délicate.

Sébastien Buron


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