Principes de comptabilité générale

Calcul de résultats et stocks,
variation de stocks
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compte de résultat (06) | | comptes de liaison (08)

Contenu

 

 

  1. Introduction
  2. Stocks nuls... à viser et à éviter, valorisation de stocks
  3. Les variations de stocks vues par le comptable
  4. Résumé : incidence des variations de stocks sur résultat
  5. Détails : incidence des variations de stocks sur résultat
  6. Exemples d'incidence de variation de stock et résultat
  7. P.C.M.N. et classes de comptes
  8. Résultat sans variation de stocks "marchandises"
  9. Résultat avec augmentation de stock "marchandises"
  10. Résultat avec diminution de stock
  11. Danger : bilan de départ... et curieux soldes
  12. Nouvelle égalité fondamentale
  13. Travail de fin d'exercice
  14. Exemples de comptabilisation en fin d'exercice
  15. Ce que le résultat n'est pas
  16. Le contrat d'achat, vente (Quentin Meert, promotion 1999)
  17. Le résultat et son affectation
  18. Ne pas confondre
  19. Exercices

 

 

   

I. Introduction

Dans le chapitre précédent, nous avons vu que l'entreprise doit déterminer son résultat (brut) sur base des résultats d'exploitation, financier et exceptionnel. Cette détermination ne doit s'effectuer qu'à la fin de chaque exercice comptable.

Au fur et à mesure des activités de l'entreprise, le comptable doit enregistrer les opérations dans :

Seront alors débités et crédités :

En fin d'exercice comptable, l'entreprise détermine son résultat, en soldant ses différents comptes de résultat (charges et produits).

Cette opération se fait de manière extra comptable ; c-à-d sans aucune écriture, ni au livre journal, ni au grand livre des comptes.

Le compte de résultat est un tableau qui reprend :

1. le résultat d'exploitation ;
2. le résultat financier ;
3. le résultat exceptionnel ;
4. les IMPÔTS et taxes.

L'entreprise peut maintenant calculer :

5. le résultat net de l'exercice

Elle pourra enfin décider de ce qu'elle fera de ce résultat :

6. affectation et résultats (comptes 68, 69, 78 et 79)

Dans le chapitre précédent, nous avons présenté les opérations à effectuer pour déterminer le résultat brut de l'entreprise, en comparant les charges et les produits de l'entreprise dans l'année. Dans ce chapitre, nous tiendrons compte de l'incidence des variations de stocks marchandises et des variations du stock de produits finis pour déterminer ce résultat, et enfin nous suggérerons les opérations de fin d'exercice que nous reprendrons, plus en détail, dans un chapitre ultérieur. Sans entrer dans les nuances, nous verrons comment le résultat doit, ou peut, être affecté pour déterminer le bilan final de l'exercice.

   

II. Stocks nuls... à viser et à éviter

     

  1. La notion de stocks
  2. La gestion des stocks
  3. Les méthodes de valorisation des stocks
  4. Les types de stocks

Les gestionnaires parlent de plus en plus de "Zéro stock" ou de travail à "flux tendus" :
en effet, il est intéressant de réduire les stocks au minimum.
Pensons à ce que coûte un stock :
locaux, assurances, entretien, gardiennage, capitaux immobilisés et non productifs, manutention, etc.

De plus, le "marketing" nous a appris à définir le produit à vendre par ce qu'en souhaite le marché (au moins ce que l'on peut en connaître).
Il s'agit donc de créer un produit de plus en plus proche d'une commande ;
fini le temps du "produire pour vendre", vive le temps du "vendre pour produire" et même celui du "vendre avant de produire".

Cette tendance de pouvoir répondre "en temps réel" aux exigences ou sollicitations du marché a donné naissance au "stock zéro".
Cependant, la diffusion de cette politique exige un haut niveau de compétence dans l'organisation du travail et bute souvent sur les ruptures de stocks, de processus de fabrication, etc.

Le lecteur qui souhaite en savoir plus sur l'optimisation des stocks peut cliquer ici.

 

A. La notion de stocks ...

Il s’agit des biens (et pas des services) entrant dans le cycle d’exploitation de l’entreprise pour être vendus en l’état ou après production ou transformation, ou être consommés à la première utilisation.
Ils doivent appartenir à l’entreprise, et celle-ci doit en être propriétaire au moment de l’inventaire,
ce qui signifie en particulier que
doivent être compris dans les stocks les produits en cours d’acheminement ou reçus, mais dont la facture n’a pas encore été comptabilisée,
et à l’inverse doivent être exclus les produits qui ont été livrés aux clients mais non encore facturés.

Ne pas confondre stocks et immobilisations :

La qualification de stock pour un bien ne dépend pas de la nature du bien, mais de sa destination :
sont considérés comme des stocks les biens destinés à être revendus, et non à être conservés dans l’entreprise pour y être utilisés (immobilisations).

Exemples : dans une entreprise d’achat et vente de matériel informatique, les ordinateurs sont des éléments de stocks, sauf ceux qui sont mis en service pour ses propres besoins, qui sont des immobilisations ; de même, chez un concessionnaire automobile, les véhicules sont des éléments de stocks, s'ils sont destinés à la vente, et ceux qui sont mis en service pour ses propres besoins (ou ceux du personnel dans le cadre de leur activité professionnelle) sont des immobilisations.

 

B. La gestion de stocks en 2 mots

Imaginons le cas de M. et Mme. Stockman-Ducellier, restaurateurs de haute réputation, ont un stock de très bons vins.
Ils commencent l'exercice avec un stock de 300 bouteilles évaluées à 140 EUR/bouteille, ce qui leur fait un stock de départ de 42 000 EUR.

4 acquisitions dans l'année :

Comment notre ami Stockman-Ducellier pourra-t-il évaluer les 650 bouteilles qu'il a en magasin, en fin d'exercice ?

 

1. Commander plus, mais moins souvent...

M. Stockman a dû passer 4 commandes dans l'année ; chaque commande lui occasionne des frais de commande :
déplacements et visites de grossistes pour découvrir les meilleurs prix et qualité ;
passation de commande,
comptabilisation de la commande,
réception de la marchandise,
vérifications de la conformité par rapport au bon de commande,
paiement de la commande,
comptabilisation du paiement,
classement des documents...

Puisque chaque commande occasionne de tels frais, Stockman serait tenté de diminuer le nombre de commandes, mais de commander à chaque fois des quantités plus grandes.

S'il se contente d'une seule commande annuelle, d'autres frais de possession apparaîtront :
il devra avoir plusieurs millions disponibles lors de sa commande ;
il bloquera cette somme "improductive" ;
il aura besoin d'endroits de stockage supplémentaires, ses frais d'entretien et d'assurances de ses entrepôts augmenteront, ainsi que la manutention du stock...

 

2. Commander moins, et plus souvent...

M. Stockman, au lieu de passer 1 commande dans l'année, tenté de réduire ses frais de commande, constate qu'il fait augmenter très fort ses frais de possession...

Puisque qu'une commande unique occasionne de tels frais de possession, Stockman serait alors tenté de diminuer ses frais en réduisant les quantités commandées lors de chaque commande, et donc de commander nettement plus souvent...

S'il commande une bouteille à la fois, il réduira au maximum ses frais de possession, mais les autres frais de commandes signalés ci-dessus augmenteront :
il devra pour chaque bouteille commandée, avoir ces frais et de plus, risquera des ruptures de stocks, des pertes de clients...

 

3. Commander ce qu'il faut, et quand il faut...

La vérité se trouve entre les deux, car commander trop et pas assez souvent, augmente les frais de possession et réduit les frais de commande ;

... mais commander trop souvent en plus petites quantités, augmente les frais de commande tout en diminuant les frais de possession...

Décision tactique à étudier dans le T.F.É. de Doriann Moro, juin 1994 (bibliothèque)...

 

 

C. Les méthodes de valorisation des stocks

La loi comptable exige que chaque année, une évaluation physique soit faite des biens que possède l'entreprise.
Pas de problème pour les biens immobilisés :
on connaît leur valeur d'acquisition (facture d'achat),
et la technique d'amortissement (voir ici) permettra d'ajuster cette valeur chaque année.

Les choses se compliquent lorsqu'il s'agit d'évaluer des marchandises, matières premières ou consommables que l'on n'arrête pas d'acheter, vendre ou employer et dont les prix d'acquisition varient sans cesse.

Pour une bonne gestion de stock, l'entreprise devra faire usage de documents spécifiques. On les appelle généralement :

1. Le stock n'est évalué qu'une fois par an...

Nous savons qu'en cours d'exercice comptable, les achats et ventes ne sont pas enregistrés dans les comptes de stock "3...", mais dans les comptes d'achat "60... " et de vente "70... ".
Les consommations de fournitures ne sont pas comptabilisées en compte de stocks, pas plus que les entrées en stocks de produits finis, prêts à la vente.

Une fois par an cependant, au moment de la clôture des comptes annuels, l'entreprise doit évaluer le contenu physique de son stock, et lui attribuer une valeur d'acquisition.

Comment notre ami Stockman-Ducellier pourra-t-il évaluer les 650 bouteilles qu'il a en magasin en fin d'exercice ? Au plus bas, à 125/bout., au plus haut à 145/bout., ce qui ferait un stock compris entre 81 250 et 94 250 EUR.

Erreur fréquente à ne pas commettre :
Le problème est d'évaluer le stock en valeur d'acquisition, (compte "3.. ..-VA").
Les achats, il s'agit bien de les estimer en valeur d'acquisition (ça c'est facile),
mais aussi enregistrer les sorties du stock, non pas en valeur de revente, mais en valeur d'acquisition (qui varie pendant l'exercice comptable) (ça c'est plus difficile).

 

2. La méthode d'individualisation...

Pour appliquer cette méthode, il faut que l'entreprise soit capable d'individualiser chaque bien en sa possession.
Facile s'il s'agit de véhicules ou de tableaux, mais que faire s'il s'agit de boîtes de lait ?
Seul un étiquetage différencié pour chaque unité acquise permettrait d'évaluer son stock avec cette méthode.

Les autres méthodes proposées ci-après sont plus judicieuses pour des articles dont la rotation en stock est rapide ou dont les quantités en stock sont énormes.

 

3. La méthode LIFO...

Last In, First Out ; aussi appelée procédé du dernier entré ;
cela suppose que l'on "sorte" du stock les achats les plus récents.
Donc restent en stock, les achats les plus anciens.
La valorisation du stock se fait au prix des premières acquisitions de l'exercice comptable, y compris le stock de départ.

Last In, First Out ; cela ressemble à l'idée d'une pile d'objets, sur laquelle on entasse les nouvelles acquisitions, mais au-dessus de laquelle on se sert en cas de besoin.

Les sorties du stock sont valorisées à la valeur des articles entrés les derniers dans le stock.
Il s’ensuit que :
- les stocks sont toujours évalués aux coûts d’entrée les plus anciens ;
- comme pour la méthode FIFO, il faudra distinguer les unités selon les dates d’entrée.

Stockman-Ducellier comptabilisera donc, s'il n'évalue qu'une fois par an :

300 bouteilles à 140 EUR, soit 42 000 EUR
350 bouteilles à 130 EUR, soit 45 500 EUR
soit 650 bouteilles pour 87 500 EUR


Exemple de tenue de fiches de stocks, mises à jour après chaque opération :
nous observerons que les écriture se note par ordre chronologique et que dans le détails du stock décrit, sont notés en premiers les éléments les plus "vieux"
(mieux : les valeurs les plus anciennement enregistrées) :

Date +
libellé
Entrées / Sorties Stock
Quantité EUR/unité TOTAL Quantité EUR/unité TOTAL
stock initial       300 140 42 000
1/2 achat + 400 130 + 52 000

300
400

140
130

42 000
52 000
31/3 sortie ? - 350  ? 130 - 45 500 300
50
140
130
42 000
6 500

15/4 achat
+ 800 125 + 100 000

300
50
800

140
130
125
42 000
+ 6 500
+ 100 000
 30/4 sortie ? - 500 ? 125 - 62 500 300
50
300
140
130
125
42 000
+ 6 500
+ 37 500
 30/6 sortie ? - 300
- 50
- 150
? 125
130
140
- 37 500
- 6 500
- 21 000
150 140 21 000
 15/7 achat + 500 145 + 72 500 150
500
140
145
21 000
+ 72 500
 31/8 sortie ? - 500
 ? - 100
? 145
140
- 72 500
- 14 000
50 140 7 000
 15/12 achat + 600 135 + 81 000 50
600
140
135
7 000
+ 81 000
              
 stock final + 350   + 46 000 650   88 000

Comment expliquer que les deux méthodes, toutes deux LIFO, donne une valorisation du stock différente ?
Établie une fois par an, elle confirme : "J'ai commencé avec 300 bouteilles à 140 EUR ; j'en ai 350 de plus, ce ne peut être que ce qui me reste de mon premier achat, à 130 EUR/bouteille."
Établie après chaque mouvement, elle confirme : "Le 31/8, mon stock s'est réduit à 50 bouteilles à 140 EUR, et s'il m'en reste 650, c'est que s'y sont ajoutées les 600 dernières acquisitions".

Critique et caractéristiques

= les sorties suivent l'évolution des prix du marché ;

= le stock est alors sous-évalué en cas d'augmentation de prix ou de dépréciation monétaire (inflation), et surévalué en cas de diminution de prix ;

 

 

4. LIFO, stock sous-évalué en cas de hausse de prix, pourquoi ?

Imaginons d’abord le cas le plus fréquent, c-à-d une hausse des prix :

Avec la méthode LIFO,
- je vends d’abord comptablement les articles les plus récemment achetés, donc les plus chers,
- donc restent dans mon stock les articles aux prix les plus anciens, donc achetés au prix le plus bas,
- mon stock final est donc sous-évalué, puisque valorisé au prix ancien.

Le même raisonnement pourra être tenu pour le sur-évaluation du stock en cas de baisse de prix.

5. La méthode FIFO...

First In, First Out ; aussi appelée procédé du premier entré ;
cela suppose que l'on "sorte" du stock les achats les plus anciens.
Donc restent en stock, les achats les plus récents.
La valorisation du stock se fait au prix des dernières acquisitions de l'exercice comptable, y compris le stock de départ.

First In, First Out ; cela ressemble à l'idée d'une pile d'objets, sur laquelle on entasse les nouvelles acquisitions, mais ici, c'est en-dessous de celle-ci qu'on se sert en cas de besoin.

Les sorties du stock sont valorisées à la valeur des articles les premiers entrés dans le stock.
Il s’ensuit que :
- les stocks sont toujours évalués aux coûts d’entrée les plus récents ;
- il faudra distinguer les unités en stock selon les dates d’entrée afin d’être en mesure de « prélever » (au sens comptable, pas nécessairement au sens physique), lors d’une sortie, sur les unités les plus anciennes.

Stockman-Ducellier comptabilisera donc, s'il n'évalue qu'une fois par an :

600 bouteilles à 135 EUR, soit 81 000 EUR
50 bouteilles à 145 EUR, soit 7 250 EUR
soit 650 bouteilles pour 88 250 EUR


Exemple de tenue de fiches de stocks, mise à jour après chaque opération :

Date +
libellé
Entrées / Sorties Stock
Quantité EUR/unité TOTAL Quantité EUR/unité TOTAL
stock initial       300 140 42 000
1/2 achat + 400 130 + 52 000

300
400

140
130

42 000
52 000
31/3 sortie - 300
- 50
? 140
130
- 42 000
- 6 500
350 130 45 500

15/4 achat
+ 800 125 + 100 000 350
800
130
125
45 500
+ 100 000
 30/4 sortie - 350
- 150
? 130
125
- 45 500
- 18 750
650 125 81 250
 30/6 sortie - 500 ? 125 - 62 500 150 125 18 750
 15/7 achat + 500 145 + 72 500 150
500
125
145
18 750
+ 72 500
 31/8 sortie - 150
- 450
? 125
145
- 18 750
- 65 250
50 145 7 250
 15/12 achat + 600 135 + 81 000 50
600
145
135
7 250
+ 81 000
               
 stock final +350   + 46 250 650   88 250

 

Comment expliquer les deux méthodes, toutes deux FIFO, donne cette fois une valorisation du stock identique ?
Établie une fois par an, elle confirme : "J'ai terminé avec 650 bouteilles ; j'en ai donc 600 de mon dernier achat et 50 de l'achat précédent."
Établie après chaque mouvement, elle confirme : "Le 31/8, mon stock s'est réduit à 50 bouteilles, et s'il m'en reste 650, c'est que s'y sont ajoutées les 600 dernières acquisitions".

En France, la méthode LIFO n'est pas admise par l'administration fiscale. Si elle est utilisée, elle exige un retraitement fiscal pour le calcul fiscal sur des profits.

Critique et caractéristiques

 

 

6. FIFO, stock sur-évalué en cas de hausse de prix, pourquoi ?

Imaginons d’abord le cas le plus fréquent, c-à-d une hausse des prix :

Avec la méthode FIFO,
- je vends d’abord comptablement les articles les plus anciennement achetés, donc les moins chers,
- donc restent dans mon stock les articles aux prix les plus récents, donc achetés au prix le plus haut,
- mon stock final est donc sur-évalué, puisque valorisé au prix récent, donc plus cher.

Le lecteur attentif aura compris qu’en cas de baisse de prix, la situation s’inverse.

 

7. La méthode PMP... ou CMP...

Prix Moyen Pondéré ; cela suppose que l'on fasse une moyenne des acquisitions.
Donc restent en stock des marchandises, dont le prix est une moyenne des prix d'acquisition de tous les biens acquis.
La valorisation du stock se fait au prix moyen trouvé en divisant toutes les valeurs d'acquisition de l'exercice comptable, y compris le stock de départ, par le nombre d'unités acquises, y compris celles présentes en début d'exercice.

En France, cette méthode est souvent appelée CMP, coût moyen pondéré, ou encore coût moyen d'achat pondéré (cette dernière appellation permet de rappeler qu'un stock doit être évalué à son prix d'achat [ou prix de revient pour les produits en cours de fabrication]).

Diverses variantes existent pour cette méthode,
(1) évaluation à chaque entrée,
(2) évaluation mensuelle,
(3) évaluation annuelle,
(4) prise en considération d'un coût théorique,
(5) coût moyen des entrées, sans tenir compte du stock initial.

La valeur moyenne pondérée d’une unité en stock se calcule en divisant le total des valeurs d’entrée (y compris le stock initial) par le nombre d’unités entrées (y compris le stock initial).
Les sorties de stocks sont valorisées à cette valeur moyenne pondérée.
Le calcul de cette valeur peut se faire :
- soit une fois par période. Dans ce cas, toutes les unités sorties durant cette période sont valorisées à la même valeur ;
- soit après chaque entrée. Dans ce cas, les unités sont sorties à des valeurs qui peuvent être différentes.


Stockman-Ducellier comptabilisera, pour une seule évaluation annuelle :

soit 2600 bouteilles pour 347 000 EUR ou 133,46 EUR/bouteille

et donc 650 bouteilles pour 86 749 EUR


Exemple de tenue de fiches de stocks

Date +
libellé
Entrées / Sorties Stock
Quantité EUR/unité TOTAL Quantité EUR/unité TOTAL
stock initial       300 140 42 000
1/2 achat + 400 130 + 52 000

300
400

140
130

42 000
52 000
31/3 sortie - 350 ? 134,286 - 47 000 (1)   350 134,286 47 000

15/4 achat
+ 800 125 + 100 000 350
800
134,286
125,00
47 000
+ 100 000
 30/4 sortie - 500 ? 127,826 - 63 913 (2)   650 127,826 83 087
 30/6 sortie - 500 ? 127,826 - 63 913 150 127,826 19 173,9
 15/7 achat + 500 145 + 72 500 150
500
127,826
145,00
19 173,9
+ 72 500
 31/8 sortie - 600 ? 141,037 - 84 622,2 50 141,037 7 051,8
 15/12 achat + 600 135 + 81 000 50
600
141,037
135,00
7 051,8
+ 81 000
               
 stock final +350   + 46 051,8 650    88 051,8

 

Le coût moyen (unitaire) pondéré est calculé après chaque entrée en divisant la valeur du stock restant, majoré du montant de l’entrée, et divisé par la quantité du stock restant majoré de la quantité entrée.
Toutes les sorties sont effectuées à cette valeur unitaire jusqu’à l’entrée suivante.

(1) Après l'chat du 1/2, cette entrée porte le nombre d'unités en stock à 700 u. (300 + 400) et sa valeur à 94 000 € (42 000 + 52 000) ; la valeur unitaire moyenne d'un produit en stock est donc 94 000 / 700 soit 134,286 €.
(2) Après l'achat du 15/4, cette autre entrée porte le nombre d'unités en stock à 1150 u. (350 + 800) et sa valeur à 147 000 € (47 000 + 100 000) ; la nouvelle valeur unitaire moyenne d'un produit en stock est donc 147 000 / 1150 soit 127,826 €. (merci Laetitia)

Ici encore, comment expliquer que les deux méthodes PMP donnent une valorisation du stock différente ?
Établie une fois par an, elle considère de la même façon tous les achats, y compris ceux au moment où les prix étaient bas.
Établie après chaque mouvement, elle atténue fortement le poids des périodes les plus anciennes.


Critique et caractéristiques

= les sorties suivent l'évolution des prix du marché ;

= les variations de prix sont nivelées en cas de fortes fluctuations des cours ;

= la nécessité d'attendre la fin d'une période (mois, année) pour évaluer les sorties, et donc pour calculer les coûts et prix de revient ; par contre, en cas de gestion journalière, comme ci-dessus, chaque entrée nécessite un nouveau calcul du prix moyen ;

= le stock est sous-évalué en cas d'augmentation de prix, de dépréciation monétaire (inflation) et périodes très longues, et surévalué dans le cas de diminution de prix ;

 

8. Méthodes : exercice...

Extrait d'un livre de stocks

Date +
libellé
Entrées / Sorties Stock
Quantité EUR/unité TOTAL Quantité EUR/unité TOTAL
stock initial       300 140 42 000
1/2 achat            
31/3 sortie            

15/4 achat
+ 800 125 + 100 000

300
50
800

140
130
125
42 000
+ 6 500
+ 100 000
 30/4 sortie ? - 500 ? 125 - 62 500 300
50
300
140
130
125
42 000
+ 6 500
+ 37 500
 30/6 sortie aaa ?

bbb ?
ccc ?
ddd ?


eee ?

fff ?
ggg ?
hhh ?


iii ?

jjj ?
kkk ?
lll ?


mmm ?

nnn ? ppp ? 21 000


a) En suivant quelle méthode l'entreprise tient-elle ces fiches de stocks ?
Expliquez et justifiez.
b) Compléter et justifier les valeurs que doivent prendre les inconnues aaa, bbb, ... ppp (pas forcément dans cet ordre-là).


Voir solution, ici

 

9. Méthodes : conséquences...

Face aux fluctuations des prix, chaque méthode offre des avantages et des inconvénients qui se reflètent à la fois dans la valeur du stock final et dans le résultat.

En période de hausse des prix d’achat :

Méthode
Valorisation totale
des sorties
Valorisation
du stock final
Bénéfice
FIFO Sous-évaluée Surévaluée Le plus élevé
LIFO Surévaluée Sous-évaluée Le plus faible
CMP Moyenne Moyenne Moyen

 


En période de baisse des prix d’achat :

Méthode
Valorisation totale
des sorties
Valorisation
du stock final
Bénéfice
FIFO Surévaluée Sous-évaluée Le plus faible
LIFO Sous-évaluée Surévaluée Le plus élevé
CMP Moyenne Moyenne Moyen

 

 

10. Méthodes : autre approche...

 

 On a noté, au cours du mois de janvier, les mouvements (entrées et sorties) d'une matière première dans l'entreprise :

Date Entrées, sorties Nombre d'unités Valeur unitaire  

01 janvier
03 janvier
07 janvier
20 janvier
26 janvier

stock initial (SI)
entrée
sortie
entrée
sortie
1  000
3  000
2  000
4  000
4  000
50,00
60,00
 
67,50
 
 
         

 

a. Méthode LIFO, dernier entré premier sorti

Valorisation des sorties dans dans l'ordre inverse de leur entrée.

1.- en valeur
   1re sortie du 07/01 = 2000 * 60
                    = 120 000
   reste en stock : 1000 à 60,00 et 1000 à 50,00
   2e sortie du 26/01 = 4000 * 67,50
                    = 270 000
   reste en stock : 1000 à 60,00 et 1000 à 50,00 = 110 000
2.- en quantité
   SI + achat - sorties = 1000 + 3000 + 4000 - 2000 - 4000
                    = 2 000
3.- total des sorties
   sorties = 120 000 + 270 000
                    = 390 000
4.- valeur du stock final
   SF = 1000 * 60 + 1000 * 50
                    = 110 000

 

b. Méthode FIFO, premier entré premier sorti

Valorisation des sorties dans dans l'ordre de leur entrée.

1.- en valeur
   1re sortie du 07/01 = 1000 * 50 + 1000 * 60
                    = 110 000
   reste en stock : 2000 à 60,00
   2e sortie du 26/01 = 2000 * 60 + 2000 * 67,50
                    = 120 000 + 135 000
                    = 255 000
   reste en stock : 2000 à 60,00 = 120 000
2.- en quantité
   SI + achat - sorties = 1000 + 3000 + 4000 - 2000 - 4000
                    = 2 000
3.- total des sorties
   sorties = 110 000 + 255 000
                    = 365 000
4.- valeur du stock final
   SF = 2000 * 67,50
                    = 135 000

 

c. Méthode PMP, prix moyen pondéré

Valorisation des sorties au prix moyen des entrées et stock initial.

1.- en valeur
   SI + achat = (1000 * 50) + (3000 * 60) + (4000 * 67,5)
                    = 50 000 + 180 000 + 270 000
                    = 500 000
2.- en quantité
   SI + achat = 1000 + 3000 + 4000
                    = 8 000
3.- prix moyen pondéré
   PMP = 500 000 / 8 000
                    = 62,50
4.- total des sorties
   sorties = 6000 * 62,5
                    = 375 000
5.- valeur du stock final
   SF = 2000 * 62,5
                    = 125 000

 

d. Confirmation de la conclusion

 

En période de hausse des prix d’achat :

Méthode
Valorisation totale
des sorties
Valorisation
du stock final
Bénéfice
FIFO Sous-évaluée Surévaluée Le plus élevé
LIFO Surévaluée Sous-évaluée Le plus faible
CMP Moyenne Moyenne Moyen

 

 

 

D. Les types de stocks

Selon que l'on considère une entreprise de production ou de distribution, on peut relever différents types de stocks :
les stocks d'achats et de ventes,
les stocks en aval ou en amont de l'activité...

Pour les entreprises de distribution, on ne fera état que du stock marchandises, sans distinction d'amont ou aval, puisque les produits achetés ne sont pas distincts de ceux qui sont vendus. Ces dernières ne feront donc usage que du compte "34 MARCHANDISES" ou plus précisément "340 MARCHANDISES - valeur d'acquisition".

Pour les entreprises de production, on fera état des stocks de matières ou fournitures, et des stocks de produits finis,
en distinguant bien l'amont (matières ou fournitures... considéré dans la suite au même titre que les marchandises)
de l'aval (produits finis ou en cours de fabrication),
puisque les produits achetés (en amont de la production) sont distincts de ceux qui sont vendus (en aval de la production).

Pour les stocks en amont, ces dernières utiliseront le compte "30 APPROVISIONNEMENTS - MATIÈRES PREMIÈRES"
ou plus précisément "300 APPROVISIONNEMENTS - MATIÈRES PREMIÈRES - valeur d'acquisition",
ou, le cas échéant, le compte "31 APPROVISIONNEMENTS - FOURNITURES"
ou plus précisément "310 APPROVISIONNEMENTS - FOURNITURES - valeur d'acquisition".

Pour les stocks en aval, elles utiliseront le compte "32 EN-COURS DE FABRICATION"
ou plus précisément "320 EN-COURS DE FABRICATION - valeur d'acquisition",
ou, le cas échéant, le compte "33 PRODUITS FINIS"
ou plus précisément "330 PRODUITS FINIS - valeur d'acquisition".
Remarquons cependant qu'une entreprise de production de services ne peut avoir de stocks de produits...

L'objectif de la gestion des stocks est de réduire les coûts de possession (stockage, gardiennage…) et de passation des commandes, tout en conservant le niveau de stock nécessaire pour éviter toute rupture de stock, pouvant entraîner une perte d’exploitation préjudiciable.

Pour cela l’entreprise doit définir des indicateurs précis, et contrôler le mieux possible les mouvements de stocks et leur état réel.

Pour une bonne maîtrise de ses stocks, l’entreprise utilise différents indicateurs de gestion des stocks :
Stock de sécurité : c’est la quantité en dessous de laquelle il ne faut pas descendre
Stock d’alerte : c’est la quantité qui détermine le déclenchement de la commande, en fonction du délai habituel de livraison
Stock minimum : c’est la quantité correspondant à la consommation pendant le délai de réapprovisionnement , donc stock minimum = stock d’alerte – stock de sécurité
Stock maximum : il est fonction de l’espace de stockage disponible, mais aussi du coût que représente l’achat par avance du stock.

Le lecteur trouvera ici une présentation rapide du modèle de Wilson qui propose l'établissement de la quantité optimale à commander pour minimiser les coûts des stocks annuels.

  

III. Les variations de stocks vues par le comptable

  1. Le problème du comptable...
  2. Un essai de solution

 

A. Le problème du comptable...

Le stock de marchandises est un élément patrimonial de l'entreprise ; c'est pour cette raison qu'il apparaît à l'Actif, en classe 3.
Les achats et ventes de marchandises sont des opérations qui ont un effet sur le résultat de l'entreprise ;
c'est pourquoi ils figurent dans les comptes de gestion, en classes 6 (charges, pour les achats) et 7 (produits, pour les ventes).

Le bilan ne doit être établi qu'une fois par an, en fin d'exercice comptable.
La valeur du stock est généralement enregistrée en valeur d'acquisition.
Les achats le sont aussi, mais les ventes sont enregistrées en valeur de vente.

La différence entre ventes et achats, ne donne aucune indication sur la variation de la valeur du stock.
En effet, si l'on admettait que le stock diminuait des valeurs de ventes et augmentait des valeurs d'achats, ce stock aurait tendance à disparaître, puisqu'une entreprise cherche toujours à vendre plus cher qu'elle n'achète.

Pour connaître, à tout moment, la valeur du stock dont il dispose, le comptable doit se plier à l'une des méthodes de valorisation de stock, présentée ci-dessus.
Cependant,
(1) ce suivi est très coûteux pour l'entreprise,
(2) il ne tient pas compte de disparitions ou vols éventuels.

 

B. Un essai de solution...

Avant de clore l'exercice comptable, il convient donc de mettre à jour les comptes, entre autres ceux des stocks.
Or, les montants indiqués en classe 3 (au débit) dans le précédent bilan, est celui qui était "sur la photo" du 31 décembre de l'exercice précédent ;
et qui a été porté au compte lors des écritures d'ouverture de l'exercice (le 1er ou 2 janvier).
Beaucoup de choses ont pu changer en un an. Que faire ?

= Les laisser inchangés ?
Ce serait laisser sous-entendre que les stocks ne changent jamais... depuis la création de l'entreprise.
Solution à rejeter...

= Remplacer l'ancien montant par le nouveau ?
Ce peut être une idée, mais en compta, toute écriture au débit d'un compte doit être "balancée" par une au crédit d'un autre ; et vice versa...
Quel autre compte va-t-on utiliser ?

= Et si on ouvrait un compte (dont on ignore provisoirement la nature active ou passive, de charges ou de produits), et qu'il serve de "contrepartie" aux corrections que l'on fera au niveau des comptes de stocks (appelons-le "Variation de stocks")

= Revenons à notre "S.A. Crilège" chez Alain d'Aix, que nous avons abandonnée dans le chapitre précédent, et qui avait terminé son année avec le même stock que celui du 1er janvier.

Grand Livre des comptes
3... Stock
(0) 20 000

 

 
Variation de stock
 

 

 

1. Le stock passe de 20 000 à 12 000...

+ Le 31-12, Alain doit "gommer" les 20 000 de stock initial (du 01/01 de la même année civile = du même exercice comptable) en ------------------ le compte "3.. Stock ..." ; il ne peut faire qu'en ------------------ le compte de contrepartie "Variation de stock".

+ Le même jour, il doit "réinjecter" les 12 000 de stock final (du 31/12 de la même année civile = du même exercice comptable) en ------------------ le compte "3.. Stock ..." ; il ne peut faire qu'en ------------------ le compte de contrepartie "Variation de stock". Ces 12 000 seront le stock initial de l'année civile suivante = de l'exercice comptable suivant.

+ À vos crayons pour le faire. Vous constaterez que le nouveau solde du compte "3.. Stock ..." est un solde ------------------ ; celui du compte de contrepartie "Variation de stock" est un solde ------------------ , en cas de diminution de stock.

Grand Livre des comptes
3... Stock

-----

-----

  -----

 
Variation de stock
-----

-----

Voir solution 701, ici

 

2. Le stock passe de 20 000 à 23 000...

+ Le 31-12, Alain doit "gommer" les 20 000 de stock initial (du 01/01 de la même année civile = du même exercice comptable) en ------------------ le compte "3.. Stock ..." ; il ne peut faire qu'en le compte de contrepartie "Variation de stock".

+ Le même jour, il doit "réinjecter" les 23 000 de stock final (du 31/12 de la même année civile = du même exercice comptable) en ------------------le compte "3.. Stock ..." ; il ne peut faire qu'en ------------------ le compte de contrepartie "Variation de stock". Ces 23 000 seront le stock initial de l'année civile suivante = de l'exercice comptable suivant.

+ À vos crayons pour le faire. Vous constaterez que le nouveau solde du compte "3.. Stock ..." est un solde ------------------  ; celui du compte de contrepartie "Variation de stock" est un solde ------------------ , en cas d'augmentation de stock.

Grand Livre des comptes
3... Stock

-----

-----

  -----

 

Variation de stock
-----

-----


Voir solution 702, ici

 

C. Une conclusion...

Le solde du compte "Variation de stock", dont nous avons à peine suggéré la nature
(charges, pour les marchandises ou matières ;
produits pour les produits finis et encours),
est bien la différence entre les stocks initiaux et finaux.

Ce solde est créditeur,
s'il y a augmentation de stock ;

ce solde est débiteur,
s'il y a diminution de stock.

   

IV. Résumé : incidence des variations de stocks sur résultat


Rappel : matières premières à considérer dans la suite au même titre que les marchandises.

  

V. Détails : incidence des variations de stocks sur résultat

  1. Sans variation de stock "marchandises"
  2. Si le stock "marchandises" diminue
  3. Si le stock "marchandises" augmente
  4. S'il s'agit de stock de "produits finis" qui augmente
  5. S'il s'agit de stock de "produits finis" qui diminue
  6. S'il s'agit d'exercices...

Pour déterminer le résultat réel de l'entreprise, il faudra non seulement faire la différence entre les produits et les charges de l'exercice comptable, encore faudra-t-il tenir compte des variations de stock sur le résultat.

Nous savons déjà que la valeur du "stock marchandises" n'est évaluée qu'une seule fois par an :
l'inventaire précise la valeur du stock en fin d'exercice (stock final) ;
et par la même occasion en début de l'exercice suivant (stock initial).

 

A. Sans variation de stock "marchandises"

Il semble évident que s'il n'y a aucune différence entre l'évaluation du stock initial et du stock final (toutes deux en valeur d'acquisition), le résultat sera la différence entre les produits et les coûts (ou charges).

 

B. Si le stock "marchandises" diminue

Il semble évident que s'il y a une diminution entre l'évaluation du stock initial et du stock final (toutes deux en valeur d'acquisition),
c'est que l'entreprise ne s'est pas contentée de vendre ce qu'elle a acheté, mais qu'elle a aussi puisé dans son stock pour vendre.
Dès lors, toute diminution de stock sera considérée comme une charge qui augmente, à la place d'un achat.
Le résultat sera la différence entre les produits et les coûts (ou charges), augmentés de la diminution de stock.

 

C. Si le stock "marchandises" augmente

Il semble évident que s'il y a une augmentation de l'évaluation du stock (en valeur d'acquisition),
c'est que l'entreprise n'a pas réussi à vendre ce qu'elle a acheté, mais qu'elle a eu des charges pour augmenter son stock.
Dès lors, toute augmentation de stock sera considérée comme une diminution de charge, comme achat non utilisé.
Le résultat sera la différence entre les produits et les coûts (ou charges), diminués de l'augmentation de stock.

 

D. S'il s'agit de stock de "produits finis" qui augmente

Une augmentation de l'évaluation du stock de produits finis (en valeur de prix de revient), indique que l'entreprise n'a pas réussi à vendre ce qu'elle a produit, mais qu'elle a préféré stocker.
Dès lors, les ventes sous-estiment la production de l'entreprise (ou les produits) et toute augmentation de stock de produits finis sera considérée comme une augmentation de produit, à la place d'une vente.
Le résultat sera la différence entre les produits, augmentés de l'augmentation de stock et les coûts (ou charges).

 

E. S'il s'agit de stock de "produits finis" qui diminue

Par contre, une diminution de l'évaluation du stock de produits finis (en valeur de prix de revient), indique que l'entreprise n'a pas seulement réussi à vendre ce qu'elle a produit, mais qu'elle a puisé dans son stock de produits finis.
Dès lors, les ventes sont surestimées car une partie de celles-ci ne sont pas imputables à la production de l'exercice cette partie doit être déduite des ventes et toute diminution de stock de produits finis sera considérée comme une diminution de produit, car vente faite sans charge.
Le résultat sera la différence entre les produits, diminués de la diminution de stock et les coûts (ou charges).

 

F. S'il s'agit d'exercices...

À vos crayons pour biffer les mentions incorrectes, voir solution, ici

1. Le stock de marchandises passe de 340 000 à 390 000...


2. Le stock de produits finis de 40 000 à la clôture était de 90 000...

    

VI. Exemples d'incidence de variation de stock et résultat

  1. Sans variation de stock "marchandises"
  2. Si le stock "marchandises" augmente"
  3. Si le stock "marchandises" diminue

 

Imaginons que Stockman-Ducellier soit commerçant de bouteilles de vin (prix d'achat 10, prix de vente 16) ;
pour déterminer son résultat, il fait la différence entre les produits et les charges de l'exercice comptable, sans tenir compte des variations de stock sur le résultat.
Il en a 100 en magasin en commençant.

  

A. Sans variation de stock "marchandises"

Il en achète 800 et en revend 800.

Total des Achats marchandises 8 000, total des Ventes marchandises 12 800 ; quel est son bénéfice ?

Il semble évident que s'il n'y a aucune différence entre l'évaluation du stock initial et du stock final (toutes deux en valeur d'acquisition), le résultat sera la différence entre les produits et les coûts (ou charges),
ici 12 800 - 8 000
soit 4 800 EUR.

  

B. Si le stock "marchandises" augmente

Il en achète 900 et en revend 800.

Total des Achats marchandises 9 000, total des Ventes marchandises 12 800 ; quel est son bénéfice ? Est-il exact de compter 12 800 - 9 000 soit 3 800 EUR ?

Quel a été le total des achats des bouteilles vendues ?
800 * 10 soit 8 000.
Quel bénéfice a-t-il réalisé sur la vente de ces 800 bouteilles ?
12 800 - 8 000
soit 4 800.
Son bénéfice est-il de 3 800 ou 4 800 EUR ? Il gagne 6 EUR par bouteille vendue, il en a vendu 800, son bénéfice est donc de 6 * 800 soit 4 800.

D'où provient alors cette sous-évaluation par la formule "Produits - Charges" et le dernier calcul ? Il ne faut pas oublier que les bouteilles achetées n'ont pas toutes été revendues et que dès lors, un achat de 100 bouteilles a servi à une augmentation de stock, donc une mutation patrimoniale.

Quelle est cette variation de stock ? 100 bouteilles en plus, achetées 10 EUR/pièce, donc une augmentation de 1 000 EUR, soit la différence entre les deux méthodes de calcul.

Il semble donc correct que s'il y a une augmentation de l'évaluation du stock (en valeur d'acquisition), c'est que l'entreprise n'a pas réussi à vendre ce qu'elle a acheté, mais qu'elle a eu des charges pour augmenter son stock.
Dès lors, toute augmentation de stock sera considérée comme une diminution de charge, comme achat non utilisé.
Le résultat sous-évalué par la seule différence entre produits et charges sera la différence entre les produits et les coûts (ou charges) diminués de la l'augmentation de stock.

  

C. Si le stock "marchandises" diminue

Il en achète 750 et en revend 800.

Total des Achats marchandises 7 500, total des Ventes marchandises 12 800 ; quel est son bénéfice ? Est-il exact de compter 12 800 - 7 500 soit 5 300 EUR ?

Quel a été le total des achats des bouteilles vendues ? 800 * 10 soit 8 000.
Quel bénéfice a-t-il réalisé sur la vente de ces 800 bouteilles ? 12 800 - 8 000 soit 4 800.
Son bénéfice est-il de 5 300 ou 4 800 EUR ? Il gagne 6 EUR par bouteille vendue, il en a vendu 800, son bénéfice est donc de 6 * 800 soit 4 800.

D'où provient alors cette surévaluation par la formule "Produits - Charges" et le dernier calcul ? Il ne faut pas oublier que les bouteilles vendues n'ont pas toutes été achetées lors de l'exercice, mais qu'il y a eu "ponction" sur le stock et que dès lors, cette ponction de 50 bouteilles qui a servi à une diminution de stock, donc une mutation patrimoniale, a été faite à la place d'un achat insuffisant.

Quelle est cette variation de stock ? 50 bouteilles en moins, achetées 10 EUR/pièce, donc une diminution de 500 EUR, soit la différence entre les deux méthodes de calcul.

Il semble donc tout aussi correct que s'il y a une diminution entre l'évaluation du stock initial et du stock final (toutes deux en valeur d'acquisition), c'est que l'entreprise ne s'est pas contentée de vendre ce qu'elle a acheté, mais qu'elle a puisé dans son stock pour vendre.
Dès lors, toute diminution de stock sera considérée comme une charge, à la place d'un achat. Le résultat sera la différence entre les produits et les coûts (ou charges), augmentés de la diminution de stock.

   

VII. P.C.M.N. et classes de comptes

  1. Structure globale du plan comptable
  2. Les classes du plan comptable
  3. Les comptes principaux et divisionnaires du plan comptable
  4. Le plan comptable minimum normalisé
  5. Le plan comptable imposé et adaptable

 

Il nous apparaît opportun d'aborder la structure de l'information comptable et d'introduire la numérotation à suivre, ainsi que le Plan Comptable Minimum Normalisé.

L'A.R. du 12-09-83 détermine la teneur et la présentation du P.C.M.N. qui doit être la référence pour toute entreprise qui construit son propre plan comptable (voir ici).

  

A. Structure globale du plan comptable

On distingue 4 grands types de comptes, chaque type comprenant plusieurs classes (pour information, nous n'étudierons que les classes 1 à 7 dans ce syllabus de comptabilité générale) :

 

Nom des comptes Les classes
   Comptes de bilan    classes 1 à 5
   Comptes de résultats    classes 6 et 7
   Comptes analytiques    classes 8 et 9 (ces comptes ne sont jamais utilisés en comptabilité générale et ne feront l'objet d'aucune approche dans cet ouvrage)
   Comptes de droits et engagements hors bilan    classe 0 (ces comptes ne seront pas abordés dans cette version de l'ouvrage)


  

B. Les classes du plan comptable

On compte 10 classes :

N° des classes Description
1    Comptes de fonds propres, résultat reporté, réserves, provisions, dettes à plus d'un an (passif).
2    Comptes de frais d'établissement, d'actifs immobilisés et de créances à plus d'un an (actif).
3    Comptes de stocks et de commandes en cours d'exécution (actif).
4    Comptes de créances et dettes à un an au plus, aussi appelés comptes de tiers (remarquons que des comptes de classe 4 peuvent se trouver tant à l'actif qu'au passif, selon qu'il s'agisse de créances sur des tiers ou de dettes v-à-v de tiers).
5    Comptes de valeurs disponibles et trésorerie (actif).
6    Comptes de charges.
7    Comptes de produits.
8    Comptes analytiques
9    Comptes analytiques
0    Comptes de droits et engagement hors bilan.

 

  

C. Les comptes principaux et divisionnaires du plan comptable

Chaque classe comporte plusieurs comptes principaux à 2 chiffres dont le premier chiffre de la numérotation du P.C.M.N. est le chiffre de la classe.
Les comptes principaux de charges et de produits ont été donnés dans le chapitre précédent, à titre d'exemple.

La numérotation des comptes peut cependant compter 3 chiffres ou plus, selon le degré de précision ou de subdivision souhaité ;
on parlera alors de comptes divisionnaires.
Ainsi, partiellement développés quelques comptes de la classe 6,

  

D. Le plan comptable minimum normalisé

détail et répercussions dans le bilan

Le plan comptable minimum normalisé, ici

  

E. Le plan comptable imposé et adaptable

Le P.C.M.N. est un plan imposé par la loi belge (il existe un Plan Comptable Général, en France depuis 1982, fort semblable au nôtre quant aux classes et au mécanisme, basé sur les directives européennes).
Cependant, l'entreprise peut adapter le PCMN, selon ses propres besoins, dans la mesure du respect scrupuleux du PCMN.
Ainsi, si le PCMN prévoit le compte "4400 Fournisseurs dettes courantes", rien n'empêche l'entreprise de créer les comptes "4400 001 SPRL Talus d'Approche", "4400 002 SA Lamandre", etc. selon les fournisseurs qu'elle a.

De plus, certains secteurs économiques proposent leur propre ventilation de certains comptes. Ainsi, le secteur de l'imprimerie et des industries graphiques :

En annexe, deux variantes de sous-division du compte principal "61 Services et biens divers" vous ont été données. Dans la réalité, le PCMN ne prévoit aucune sous-division de ce compte.

    

VIII. Résultat sans variation de stocks "marchandises"

  1. Hypothèse de départ
  2. Bilan de départ
  3. Résultat d'exploitation
  4. Nouveau bilan après affectation, comptes de résultat

 

Dans un premier temps, nous envisagerons le cas (peu probable) que la valeur du stock en début d'exercice soit exactement celle déterminée en fin d'exercice.
Rappelons que les valeurs de stock doivent se faire en valeur d'acquisition.
Pour des raisons méthodologiques et simplificatrices, nous imaginerons aussi que les seules charges soient des achats, les seuls produits des ventes.

  

A. Hypothèse de départ

   capital :    2 000 000
   caisse :    1 960 000
   stock initial :    40 000
   
   stock final :    40 000
   chiffre d'affaires :    1 200 000
   approvt et marchandises :    950 000

toutes les opérations se font par caisse ;
le résultat s'il est positif, est entièrement reporté.

  

B. Bilan de départ

Actif Passif
   Stocks marchandises
Caisse
40 000
1 960 000

 

   Capital  2 000 000
  2 000 000   2 000 000

  

C. Résultat d'exploitation

   Résultat =      Produits - Charges
       Ventes - Achats
       1 200 000 - 950 000 = 250 000
       Bénéfice, car Produits > Charges
       Augmentation d'une dette

Remarquons que l'équilibre fondamental,
Actif = Passif serait mis en cause sans enregistrement dans le bilan de ce résultat positif ou Bénéfice,
puisque le compte Caisse passe d'un solde débiteur de 1 960 000 à un solde de 2 210 000.
De plus, les actionnaires ne peuvent-ils pas considérer que ce bénéfice leur revient et que l'entreprise a donc une nouvelle dette vis-à-vis d'eux.

Dès lors, le résultat de l'entreprise, après affectation s'il a été décidé de le reporter entièrement est noté au Passif du bilan, en temps que nouvelle "dette" v-à-v des actionnaires ou "ressource" de l'entreprise.

  

D. Nouveau bilan après affectation, comptes de résultat

 

Actif Passif

   Stocks marchandises


Caisse 

   (1 960 000 + 1 200 000 - 950 000)

   Clients

   ( 1 200 000 - 1 200 000)

40 000

 

2 210 000

 

0

 

   Capital 

   Bénéfice reporté

   Fournisseur

   (950 000 - 950 000)

2 000 000

250 000

0

  2 250 000   2 250 000

 

Charges Produits

   Approvisionnement


Bénéfice de l'ex.

950 000

250 000

   Chiffre d'aff.

1 200 00

 

  1 200 000   1 200 000

   

IX. Résultat avec augmentation de stock "marchandises"

  1. Hypothèse de départ
  2. Bilan de départ
  3. Résultat d'exploitation
  4. Nouveaux bilan après affectation et comptes de résultat

Dans un deuxième temps, nous envisagerons le cas (plus probable) que la valeur du stock en début d'exercice soit inférieure à celle déterminée en fin d'exercice ;
le stock de marchandises a donc augmenté.
Pour des raisons méthodologiques, nous imaginerons aussi que les seules charges soient des achats, les seuls produits des ventes.
Rappelons que toute augmentation de stock sera considérée comme une diminution de charge, comme achat non utilisé.

 

A. Hypothèse de départ

 

   capital :
   2 000 000
   caisse :    1 960 000
   stock initial :    40 000
   
   stock final :    140 000
   chiffre d'affaires :    1 200 000
   approvt et marchandises :    950 000

toutes les opérations se font par caisse ;
le résultat s'il est positif, est entièrement reporté.

 

B. Bilan de départ

Actif Passif

   Stocks marchandises


Caisse

   Clients

   (1 200 000 - 1 200 000)

40 000


1 960 000

 

0

 

   Capital  2 000 000
  2 000 000   2 000 000


 

C. Résultat d'exploitation

 

   Résultat =

     Produits - Charges

 

 

     Ventes - (Achats + stock initial - stock final)

     OU,
      Ventes - (Achats - Augmentation de stocks)

 

 

 

     1 200 000 - (950 000 + 40 000 - 140 000)

   OU,
   1 200 000 - (950 000 - 100 000) soit, 350 000

 

 

      Bénéfice, car Produits > Charges

Remarquons aussi que l'équilibre fondamental, Actif = Passif serait mis en cause sans enregistrement dans le bilan de ce résultat positif ou Bénéfice, puisque le compte Caisse passe d'un solde débiteur de 1 960 000 à un solde de 2 210 000, soit une augmentation de 250 000 EUR, accompagnée d'un stock qui augmente de 100 000 EUR ;
les actifs augmentent donc de 350 000 EUR.
De plus, les actionnaires ne peuvent-ils pas considérer que ce bénéfice leur revient et que l'entreprise a donc une nouvelle dette vis-à-vis d'eux.

Dès lors, le résultat de l'entreprise, après affectation s'il a été décidé de le reporter entièrement, est noté au Passif du bilan, en temps que nouvelle "dette" ou "ressource" de l'entreprise.

 

D. Nouveaux bilan après affectation et comptes de résultat

Actif Passif

   Stocks marchandises

   (40 000 + 140 000 - 40 000)


Caisse 

   (1 960 000 + 1 200 000 - 950 000)

   Clients

   ( 1 200 000 - 1 200 000)

140 000

 

2 210 000

 

0

 

   Capital 

   Bénéfice reporté

   Fournisseur

   (950 000 - 950 000)

2 000 000

350 000

0

  2 350 000   2 350 000

 

Charges Produits

   Approvisionnement

   Variation de stock

   (40 000 - 140 000)


Bénéfice de l'ex.

950 000

100 000

 

250 000

   Chiffre d'aff.

1 200 000

 

  1 200 000   1 200 000

  

X. Résultat avec diminution de stock

  1. Hypothèse de départ
  2. Bilan de départ
  3. Résultat d'exploitation
  4. Nouveau bilan après affectation, comptes de résultat

Dans un troisième temps, nous envisagerons le cas (aussi plus probable) que la valeur du stock en début d'exercice soit supérieure à celle déterminée en fin d'exercice ;
le stock de marchandises a donc diminué.
Pour des raisons méthodologiques, nous imaginerons toujours que les seules charges soient des achats, les seuls produits des ventes.
Rappelons aussi que toute diminution de stock sera considérée comme une charge, à la place d'un achat.

 

A. Hypothèse de départ

 

   capital :    2 000 000
   caisse :    1 605 000
   stock initial :    395 000
   
   stock final :    140 000
   chiffre d'affaires :    1 200 000
   approvt et marchandises :    950 000

toutes les opérations se font par caisse ;
le résultat s'il est positif, est entièrement reporté.

 

B. Bilan de départ

Actif Passif

   Stocks marchandises


Caisse

   Clients

   (1 200 000 - 1 200 000)

395 000


1 605 000

 

0

 

   Capital  2 000 000
  2 000 000   2 000 000

 

  

C. Résultat d'exploitation

   Résultat =      Produits - Charges
       Ventes - (Achats + stock initial - stock final)
       1 200 000 - (950 000 + 395 000 - 140 000) = 5 000
   OU, Variante      Ventes - (Achats + Diminution de stocks)
       1 200 000 - (950 000 + 255 000) = 5 000
       Perte, car Produits < Charges
       Diminution de dette

Remarquons aussi que l'équilibre fondamental, Actif = Passif serait mis en cause sans enregistrement dans le bilan de ce résultat négatif ou Perte, puisque le compte Caisse passe d'un solde débiteur de 1 605 000 à un solde de 1 855 000, soit une augmentation de 250 000 EUR, accompagnée d'un stock qui diminue de 255 000 ;
les actifs diminuent donc de 5 000 EUR.
De plus, les actionnaires ne peuvent-ils pas considérer que cette perte leur coûte et que l'entreprise a donc sa dette vis-à-vis d'eux qui diminue.

Dès lors, le résultat négatif de l'entreprise, après affectation s'il a été décidé de le reporter entièrement, est noté au Passif du bilan (en négatif), en temps que diminution de "dette" envers les actionnaires ou diminution de "ressource" de l'entreprise.

La loi comptable oblige de présenter le résultat de l'entreprise au passif, donc une perte reportée viendra au passif (en NÉGATIF).

Le lecteur n'oubliera pas qu'est notée au bilan, non pas le résultat de l'exercice, mais la somme de tous les résultats que les actionnaires ont décidé de reporter, depuis la création de l'entreprise.
La perte d'un exercice comptable viendra donc diminuer le bénéfice reporté de l'année précédente.

 

 

D. Nouveau bilan après affectation, comptes de résultat

Actif Passif

   Stocks marchandises

   (395 000 + 140 000 - 395 000)


Caisse 

   (1 605 000 + 1 200 000 - 950 000)

   Clients

   ( 1 200 000 - 1 200 000)

140 000

 

1 855 000

 

0

 

   Capital 

   Bénéfice reporté

   Fournisseur

   (950 000 - 950 000)

2 000 000

- 5000

0

  1 995 000   1 995 000

 

Charges Produits

   Approvisionnement

   Variation de stock

   (395 000 - 140 000)

950 000

255 000

 

   Chiffre d'aff.

   Perte de l'ex.

1 200 000

+ 5 000

 

  1 205 000   1 205 000

 

  

XI. Danger : bilan de départ... et curieux soldes

  1. Bilan de départ... sans résultat reporté ?
  2. Solde créditeur pour un compte de charge ?

 

A. Bilan de départ... sans résultat reporté ?

Nous rappelons que ces écritures de détermination du résultat se font en fin de chaque exercice comptable.
Pour la facilité de la présentation, nous avons imaginé le cas d'entreprise qui n'avait aucun résultat reporté dans leur bilan initial (la première année d'exploitation, par exemple).

Le lecteur comprendra facilement que, dès la deuxième année, le résultat reporté lors de l'exercice précédent est présent dans le bilan de départ.

Dès lors, le bénéfice de l'exercice viendra "gonfler" le résultat positif (ou "gommer" le résultat négatif) déjà reporté pour les années précédentes.
De même, le cas échéant, la perte de l'exercice viendra "gommer" le résultat positif (ou "gonfler" le résultat négatif) déjà reporté pour les années précédentes.

N'apparaît donc au bilan que la "somme" de tous les résultats reportés depuis la création de l'entreprise, et non le résultat de l'exercice comptable du bilan.

 

B. Solde créditeur pour un compte de charge ?

S'il y a augmentation de stock "marchandises", le solde du compte "609. Variation de stock de..." est créditeur ;
chose curieuse pour un compte de charge, mais c'est correct :
il se soustraira des autres charges.

De même, s'il y a diminution de stock "produits finis", le solde du compte "71. Variation de stock de..." est débiteur ;
chose tout aussi curieuse pour un compte de produit, mais c'est également correct : il se soustraira des autres produits.

Remarquons que les comptes de variation de stocks ont une durée de vie très courte, car ils enregistrent une "correction" de charges ou de produits en fin d'exercice comptable, et que dès le premier jour de l'exercice suivant, les comptes de gestion "redémarrent" à zéro.

  

XII. Nouvelle égalité fondamentale

  1. Exemple 1 : pas de variation de stock
  2. Exemple 2 : augmentation de stock
  3. Exemple 3 : diminution de stock

Nous avions déjà noté l'égalité fondamentale de la comptabilité, à savoir :

Utilisation de capitaux    = Sources de capitaux
Actif    = Passif

 

Cette égalité reste vraie lorsque toutes les opérations de clôture d'un exercice sont terminées. Cependant, avant clôture et inventaire, une nouvelle égalité fondamentale est aussi toujours vérifiée :

Utilisation de capitaux    = Sources de capitaux

Actif +

Charges

   =

Passif +

Produits

 

Vérifions dans les 3 cas présentés ci-dessus :

 

A. Exemple 1 : pas de variation de stock

Actif    = Passif

   Stoks march.

   Caisse

40 000

2 210 000

     Capital 2 000 000
Charges   Produits
   Approvis.

950 000

     Chiffre d'aff.

1 200 000

  3 200 000     3 200 000

 

B. Exemple 2 : augmentation de stock

Actif    = Passif

   Stoks march.

   Caisse

140 000

2 210 000

     Capital 2 000 000
Charges   Produits

   Approvis.

   Var. stock

950 000

- 100 000

     Chiffre d'aff.

1 200 000

  3 200 000     3 200 000

 

C. Exemple 3 : diminution de stock

Actif    = Passif

   Stoks march.

   Caisse

140 000

1 855 000

     Capital 2 000 000
Charges   Produits

   Approvis.

   Var. stock

950 000

+ 255 000

     Chiffre d'aff.

1 200 000

  3 200 000     3 200 000

  

XIII. Travail de fin d'exercice

Il a été fait allusion à l'affectation du résultat dans ce chapitre ;
nous y reviendrons dans un chapitre suivant qui abordera toutes les étapes nécessaires à la clôture des comptes et à la rédaction du bilan final.

Dans ce chapitre, il sera fait état des opérations suivantes :

A. - Établissement de la balance provisoire reprenant la situation de tous les comptes ;

B. - Établissement de l'inventaire des éléments d'actif et de passif, des produits et des charges reprenant et entraînant des écritures telles que :

C. - Établissement du compte de résultats avant l'estimation de l'impôt ;

D. - Établissement de l'impôt (ou mieux : de son estimation) ;

E. - Établissement de l'affectation du résultat net après l'estimation de l'impôt dû ;

F. - Établissement de la balance définitive ;

G. - Établissement du bilan final et de l'annexe :
le bilan final d'un exercice est le bilan initial de l'exercice comptable suivant ;

Remarquons aussi que pour des questions de facilités méthodologiques, nous avons pris comme hypothèse
(1) qu'il n'y avait pas d'impôt à payer,
(2) que le résultat net = résultat brut était entièrement reporté ;
plusieurs choix sont cependant possibles pour l'affectation de ce résultat net, à savoir :

 

  

XIV. Exemples de comptabilisation en fin d'exercice

  1. Exemple 1 : pas de variation de stock
  2. Exemple 2 : augmentation de stock
  3. Exemple 3 : diminution de stock
  4. À titre d'exercices

 

A. Exemple 1 : pas de variation de stock

Pour mieux faire comprendre ce qui a été vu précédemment ( Que toute diminution de stock sera considérée comme une charge, à la place d'un achat ;
et que toute augmentation de stock sera considérée comme une diminution de charge, comme achat fait non pour l'exploitation, mais pour augmenter l'actif ),
nous enregistrerons les augmentations ou diminutions de stocks selon une première méthode plus didactique (soldant respectivement le stock initial, puis enregistrant le stock final suivant inventaire),
puis selon une seconde méthode plus rigoureuse et classique (n'enregistrant que la variation de stock, comme augmentation ou diminution de charges).

Seul l'inventaire annuel permet une nouvelle évaluation du stock de marchandises, en faisant usage d'un compte de variation de charges (609), donc une charge ;
il s'agira donc de solder le compte "340 Marchandises, valeur d'acquisition" donc à créditer, par le biais du compte de charges "609 Variations des stocks" qui sera à débiter ;
puis dans un deuxième temps, d'y affecter la nouvelle évaluation du stock donc de débiter, constatée par inventaire, par le biais du même compte "609 Variations des stocks" à créditer évidemment.

En cas de non variation de stock (supposons : stock initial et final = 240 000 EUR), au niveau du compte "609 Variation de stock", les montants débité (stock initial) et crédité (stock final) seront égaux et donc il n'y aura pas de variation.

1. - Méthode didactique : Enregistrement en 2 étapes

N° compte Comptes D C
1851

609

340

Variat stocks

à March - Val Acq

solde du stock initial

240 000

 

240 000

1852

340

609

March - Val Acq

à Variat stocks

stock final : inventaire du 31/12

240 000

 

240 000

2. - Méthode classique : Enregistrement en 1 étape

Aucune écriture à passer, puisqu'il n'y a pas de variation.

B. Exemple 2 : augmentation de stock

En cas d'augmentation de stock (supposons : stock initial = 200 000 et stock final = 240 000 EUR), au niveau du compte "609 Variation de stock", le montant débité (stock initial) sera inférieur au montant crédité (stock final) et donc, le solde créditeur (correspondant à une diminution de charge) reprendra l'augmentation de stock.

1. - Méthode didactique : Enregistrement en 2 étapes

N° compte Comptes D C
1851

609

340

Variat stocks

à March - Val Acq

solde du stock initial

200 000

 

200 000

1852

340

609

March - Val Acq

à Variat stocks

stock final : inventaire du 31/12

240 000

 

240 000

2. - Méthode classique : Enregistrement en 1 étape

Une seule écriture à passer, l'augmentation de stock marchandises comme diminution de charge.

N° compte Comptes D C
1851

340

609

March - Val Acq

à Variat stocks

augmentation stock de 40 000 selon inventaire

40 000

 

40 000

 

C. Exemple 3 : diminution de stock

En cas de diminution de stock marchandises (supposons : stock initial = 300 000 et stock final = 240 000 EUR), au niveau du compte "609 Variation de stock", le montant débité (stock initial) sera supérieur au montant crédité (stock final) et donc, le solde débiteur (correspondant à une augmentation de charge) reprendra la diminution de stock.

1. - Méthode didactique : Enregistrement en 2 étapes

N° compte Comptes D C
1851

609

340

Variat stocks

à March - Val Acq

solde du stock initial

300 000

 

300 000

1852

340

609

March - Val Acq

à Variat stocks

stock final : inventaire du 31/12

240 000

 

240 000


2. - Méthode classique : Enregistrement en 1 étape

Une seule écriture à passer, la diminution de stock marchandises comme augmentation de charge.

N° compte Comptes D C
1851

340

609

March - Val Acq

à Variat stocks

diminution stock de 60 000 selon inventaire

60 000

 

60 000

 

D. À titre d'exercices

1. Enregistrer dans le grand livre des comptes, les opérations décrites à titre d'exemples ci-dessus et enregistrées ici dans le livre-journal.

voir solution 703

 

2. Nous n'avons développé que des variations de stocks de marchandises qui sont assimilables à celles de matières premières ou de fournitures. Nous proposons donc d'enregistrer les mêmes variations que celles des exemples 2 et 3, mais en considérant qu'il s'agit de "produits finis". (usage du compte "711 Variation de stocks de produits finis").

voir solution 724

 

  

XV. Ce que le résultat n'est pas

  1. Préjugé 1 : résultat = excédent de trésorerie
  2. Préjugé 2 : résultat = différence entre recettes et dépenses
  3. Préjugé 3 : résultat = trésorerie si créances et dettes réglées
  4. Préjugé 4 : résultat = ce qu'on distribue
  5. Préjugé 5 : résultat au bilan = résultat de l'exercice
  6. Préjugé 6 : résultat = ce que l'entreprise vient de générer

Avant toute étude de la comptabilité, chacun a une opinion sur ce qu'est un bénéfice reporté ou une perte reportée. Souvent cependant, ces notions ressenties ne correspondent pas à la réalité comptable du résultat.

Dans les lignes qui vont suivre, nous allons essayer de corriger certains de ces préjugés.

A. Préjugé 1 : résultat = excédent de trésorerie

FAUX ;
bien que souvent on imagine que faire du résultat, c'est faire de l'argent, souvent disponible en caisse, on vérifiera, d'une part qu'il est possible d'être en déficit et avoir une trésorerie positive, d'autre part qu'il est aussi possible d'avoir une trésorerie négative (découvert bancaire) avec un bénéfice comptable.

Les bilans successifs de l'entreprise "7 idées" de Jean Terre vous le montreront.

BILAN Jean Terre, 7 idées
Actif Passif
  2004 2005   2004 2005

   Immeuble
Installations
Matériel roulant
Marchandises
Clients
Banque
Caisse

720 000
1 296 000
336 000
72 000
0
312 000
72 000

720 000
1 496 000
480 000
472 000
216 000
- 24 000
0

   Capital 
Résultat
Emprunt
Fournisseurs

1 920 000
- 16 000
664 000

1 920 000
456 000
664 000

 

  2 808 000 3 360 000   2 808 000 3 360 000

 

En 2005, malgré une trésorerie de -24 000 EUR, "7 idées" avait réalisé un résultat de 472 000 EUR (Et oui, 456 000 + 16 000) ;

alors qu'en 2004, avec une trésorerie de près de 400 000 EUR (312 000 + 72 000), elle se retrouve avec un résultat reporté (perte ici) de - 16 000 EUR.

B. Préjugé 2 : résultat = différence entre recettes et dépenses

FAUX,
il ne faut pas confondre recettes et produits, ni charges et dépenses.
Nous verrons que lorsque l'entreprise enregistre des amortissements, elle fait état d'une charge (dotation aux amortissements) sans "sortie" d'argent ;
de même, lorsqu'elle effectue des opérations de régularisation , elle peut enregistrer un produit (produits acquis) sans qu'il n'y ait d' "entrée" d'argent.

Dès lors, la différence entre produits et charges n'est plus égale à la différence entre "entrées" et "dépenses".

C. Préjugé 3 : résultat = trésorerie si créances et dettes réglées

Une autre idée souvent répandue est que le bénéfice est ce qui resterait en "liquides" si l'entreprise payait toutes ses dettes et récupérait toutes ses créances.
FAUX ;
même si les opérations d'achats et ventes à crédit influencent le résultat sans modifier la trésorerie.

En 2005, trésorerie + créances - dettes = -24 000 + 216000 - (664000+320000) = -792 000 EUR, somme sans lien avec 456 000 EUR de résultat ;

en 2004, trésorerie + créances - dettes = 312 000 + 72 000 + 0 - (664 000+240 000) = -520 000 EUR, montant sans aucun lien avec les - 16 000 EUR de résultat.

D. Préjugé 4 : résultat = ce qu'on distribue

Nous avons simplifié les opérations en supposant que le bénéfice de l'exercice soit entièrement reporté.
Cependant, nous avons aussi mentionné que l'entreprise pouvait disposer du "résultat de l'exercice" de différentes façons, dont une mise en réserve, un "gommage" de perte antérieure, une distribution aux détenteurs d'actions ou de parts sociales, un report auquel cas, la part reportée de l'exercice vient s'ajouter au précédent "résultat reporté", pour former le nouveau "résultat reporté" (bénéfice ou perte) qui se trouvera au bilan de l'exercice.

E. Préjugé 5 : résultat au bilan = résultat de l'exercice

Nous l'avons déjà signalé à plusieurs reprises, le résultat qui apparaît au bilan est la "somme" de tous les résultats (positifs et négatifs) des exercices précédents, depuis la création de l'entreprise, pas le résultat du dernier exercice comptable [sauf la première année évidemment].

F. Préjugé 6 : résultat = ce que l'entreprise vient de générer

FAUX,
le résultat est généré au fur et à mesure des opérations qui impliquent l'usage des comptes de gestion (produits ou charges).
Cependant, comme l'entreprise ne doit dresser son bilan qu'une fois par an, il peut être possible qu'elle ne le découvre qu'à ce moment-là.

De plus, quand elle découvre son bénéfice, elle a souvent déjà utilisé celui-ci :
en investissant,
en remboursant des emprunts contractés
ou de toute autre façon.

Enfin, quand l'entreprise distribue son bénéfice aux détenteurs d'actions ou parts sociales, elle le fait souvent avec l'argent généré lors de l'exercice suivant.
En 2005, aux environs de juin, elle distribuera le bénéfice engendré en 2004.

 

XVI. Le contrat d'achat, vente
(Quentin Meert, promotion 1999)

  1. Schéma de la transaction commerciale.
  2. Les conditions de vente.
  3. La demande de prix (doc 1)
  4. L'offre de prix (doc 2 ).
  5. La comparaison d'offre de prix (doc 3).
  6. Le bon de commande (doc 4).
  7. La note d'envoi (doc 5).
  8. La facture (doc 6).
  9. Note de crédit et note de débit

En matière commerciale, la complexité de la vie des affaires impose que des documents écrits traduisent toutes les opérations possibles.
Leur utilité est évidente dans bien des domaines :
preuve en cas de litige ;
justification vis-à-vis du fisc ;
confirmation d'entretiens oraux ;
informations des clients et des fournisseurs ;
...
La plupart de ces documents sont standardisés et à quelques nuances près, reprennent toutes les données indispensables.
Il s'agit avant tout des documents bancaires, des déclarations à la T.V.A., des déclarations fiscales,...
D'autres documents, émis par les entreprises elles-mêmes, peuvent être différents dans leur présentation mais reprendront toutes les données : le nom et l'adresse de l'expéditeur et du destinataire, l'objet du document, la référence de ce dernier,...
Il s'agit des bons de commandes, des factures, ... de manière générale de toute la correspondance commerciale.

Dans ce travail, j'expliquerai l'utilité de tous les documents commerciaux.
Je citerai tous les éléments indispensables à chaque document.
Je donnerai également des pistes méthodologiques pour les étudier avec les élèves.

A. Schéma de la transaction commerciale.

Le schéma de la transaction commerciale montre l'ordre chronologique des différents documents commerciaux. Il permet aux élèves de voir l'ordre logique des documents.

A
C
H
E
T
E
U
R

Demandes de prix

   Offres de prix

Comparaison d'offres de prix

Bon de commande

   Note d'envoi

    Facture

V
E
N
D
E
U
R
(S)

 

B. Les conditions de vente

Presque tous les documents commerciaux renferment des conditions de vente.
Il est très important de les connaître car selon celles-ci, une offre pourra être plus intéressante qu'une autre.
De plus, le fait qu'elles soient notées sur les documents commerciaux évite les conflits entre l'acheteur et le vendeur

 

La qualité


Afin d'éviter toute confusion entre deux articles, il est indispensable de donner un maximum de précisions sur la qualité du (des) produit(s).
Elle peut par exemple, être déterminée par une marque de fabrication, par un numéro.
Ex : une banane chiquita
une pompe 1255.500
un crayon noir N°7

Attention : il ne faut pas confondre la qualité de la marchandise avec sa désignation. La désignation ne fait que donner le « type » de marchandises.
Elle détermine « de manière générale » la marchandise.
Ainsi dans les exemples ci-dessus : « banane », « pompe » et « crayon noir » correspondent à la désignation de la marchandise.

La quantité


La quantité peut-être exprimée par

un nombre de pièces : exemple : 3 crayons.
unité(s) de poids : exemple : 2 kg de pommes.
capacité : exemple : 2 litres de lait.
longueur : exemple : 1 m de tissu.
superficie : exemple : 1 m² de terrain.
unité(s) de volume : exemple : 3 m³ d'eau.

Quand la quantité est exprimée en poids, on distingue :

la tare : qui est le poids de l'emballage.
le poids net : qui est le poids de la marchandise.
le poids brut : qui est le poids de la marchandise et de l'emballage.

Le prix


Si le prix se calcule à la pièce, ou par unité de poids, de volume, de longueur, ... : on parlera du prix unitaire.
On parlera de prix global lorsque le prix concerne la quantité entière de la marchandise.

Sur le prix, le vendeur peut accorder certaines bonifications :
» une remise : c'est une réduction de prix accordée pour des achats réguliers ou pour des grandes quantités.

      Exemple : achat de 50 bouteilles de vin.

» un rabais : c'est une réduction accordée lorsque la qualité de la marchandise ne correspond pas exactement aux conditions de vente.

      Exemple : achat d'une étagère qui a une griffe.

» une ristourne : c'est une réduction accordée à tous les clients pendant une période déterminée.

      Exemple : achat d'un article soldé.

» un escompte : c'est une réduction accordée en cas de paiement avant la date de paiement.

      Exemple : si l'acheteur paie dans les huit jours qui suivent la facture au lieu de trois semaines.

voir exercice 728, ici


Les conditions de paiement

 

L'acheteur et le vendeur doivent également se mettre d'accord sur
le mode de paiement ( en espèces, par virements, chèques,...).
l'échéance, c'est à dire la date de paiement.

Voici les 5 échéances les plus couramment utilisées.

La livraison

 

Le transport de la marchandise s'effectue par camion, bateau, avion, chemin de fer.
Ce transport occasionne des frais.
Il est important pour l'acheteur de savoir qui va payer ces frais.
Ces derniers seront à charge de l'acheteur et/ou du vendeur en fonction des conditions de vente qui peuvent être :
franco ( suivi d'un nom de lieu) : dans ce cas, le vendeur paie les frais de transport jusqu'au lieu indiqué.
non franco : l'acheteur paie les frais de transport.

Exemples :


Selon que les frais soient compris ou pas, une offre peut être plus intéressante qu'une autre.

Exemple :
Un négociant nivellois reçoit les offres suivantes de 4 grossistes importateurs à Anvers


Coût du transport :
- des entrepôts à la gare d'Anvers, mise sur wagon : 4 EUR le kg.
- chemin de fer Anvers-Nivelles : 5 EUR le kg.
- Transport par camion de la gare de Nivelles au domicile de l'acheteur : 6 EUR le kg.

Rien qu'en regardant le prix au kg de ce produit dans les offres, c'est la première offre la plus intéressante. Mais en tenant compte du transport, c'est la deuxième la plus avantageuse, suivie de près par la troisième offre.

1. 307 EUR + 4 EUR + 5 EUR + 6 EUR = 322 EUR le kg.
2. 309 EUR + 5 EUR + 6 EUR = 320 EUR le kg.
3. 315 EUR + 6 EUR = 321 EUR le kg.
4. 324 EUR le kg

C. La demande de prix (doc 1)

La demande prix est un document au moyen duquel un commerçant s'adresse à un ou plusieurs fournisseurs et leur demande leurs conditions de vente.
Dans certains cas, l'acheteur communique des conditions particulières d'achat.

La demande de prix est destinée à faire approvisionner le stock de l'entreprise aux meilleures conditions.
Lorsqu'une entreprise doit s'approvisionner pour la première fois d'un article, elle envoie une demande de prix à plusieurs firmes afin de pouvoir comparer les différentes offres de prix et choisir la plus intéressante.

Dans une demande de prix, les noms et adresses de l'expéditeur (acheteur) et de la firme contactée doivent être indiqués.
Souvent, l'expéditeur mentionne également les renseignements qui figurent obligatoirement sur une facture (numéro de registre de commerce, numéro de T.V.A., numéro de compte bancaire) ainsi que le numéro de téléphone.
La demande de prix devra aussi avoir :

une phrase du genre : « Veuillez, je vous prie, me remettre vos prix et conditions pour la fourniture de ... »

Une demande de prix peut également se faire par :

lors du passage d'un représentant de commerce, lors de la visite chez un fournisseur.

D. L 'offre de prix (doc 2 )

 

L'offre de prix est un document précisant à l'acheteur éventuel à quelles conditions la marchandise demandée peut lui être fournie.

L'offre de prix représente la réponse à une demande de prix.
Des précisions sont donc fournies concernant :
la quantité et la qualité des articles ;
leur prix :

L'offre de prix constitue un engagement de livrer aux conditions données.
Il est donc très important qu'elle soit rédigée clairement et de façon très précise.

E. La comparaison d'offre de prix (doc 3)

 

La comparaison d'offre de prix est un document rédigé par l'acheteur pour l'aider à choisir la meilleure offre de prix.

La comparaison entre les offres se fait en tenant compte :

F. Le bon de commande (doc 4)

Après avoir examiné les différentes offres de prix (avec la comparaison des offres de prix), le commerçant choisit la plus intéressante en fonction de ses besoins.
Il rédige alors un bon de commande en double exemplaire, un pour le fournisseur et un pour lui.
Ce dernier permet la tenue à jour de ses commandes, la vérification de la conformité des fournitures à la commande, etc.

Bien que les commandes verbales (direct ou par téléphone) soient valables, il est préférable de rédiger par écrit les commandes ( en cas de contestation, seuls les écrits représentent des preuves aux yeux de la loi).

Le bon de commande est un document par lequel les parties (acheteur et vendeur) conviennent d'une transaction commerciale.

Il se présente parfois sous la forme d'une simple lettre. Mais très souvent :
les fournisseurs mettent à la disposition de leurs clients, des bons de commandes rédigés et imprimés en fonction de leur organisation commerciale ;
les clients impriment eux-mêmes des bons de commande selon une disposition conforme à leur classement et à leur organisation.

Outre les noms, adresses et éventuellement des renseignements complémentaires des clients et fournisseurs, le bon de commande désignera clairement les conditions de vente.

Pour les mêmes raisons que pour l'offre de prix, le bon de commande doit être rédigé de façon claire et précise.

G. La note d'envoi

 

La note d'envoi est un document rédigé par le vendeur ( fournisseur) et qui accompagne la marchandise.
Elle permet à l'acheteur de vérifier la conformité de la livraison par rapport à la commande.

Comme il est de règle pour tous les documents commerciaux, les noms et adresses des deux parties figurent sur la note d'envoi.
Comme il ne s'agit que du contrôle de la livraison, seuls les éléments suivants sont repris :
la quantité et la qualité (éventuellement le prix unitaire) des articles.
le mode de transport.

La note d'envoi est rédigée en double exemplaire et est signée à la fois par le fournisseur et par le client.
Elle peut donc servir de preuve de livraison au fournisseur et également lui être utile pour l'établissement de sa facture.

H. La facture

 

a) Définition

La facture est un document établi par le vendeur et qui contient le détail des marchandises fournies, leurs prix et les conditions de vente.
La facture établit le compte entre le vendeur et l'acheteur.

La facture est le document le plus important de tous les documents commerciaux. C'est en plus un document légal et obligatoire.

b) Contenu

La facture se compose :

- de l'en-tête qui comprend :
pour le vendeur, au minimum les mentions suivantes qui constituent une obligation légale :
nom, adresse, numéro de registre de commerce (R.C.), numéro de T.V.A. +BE si facture dressée en Belgique, et numéro d'un compte bancaire.

pour l'acheteur, nom et adresse suivi du mot : DOIT
le lieu et la date de rédaction de la facture ainsi que son numéro d'ordre.

- du corps qui reprend :

 

c) Conservation

Le commerçant doit inscrire dans le facturier de sortie les montants des factures envoyées aux clients, et en conserver le double.
Les factures reçues des fournisseurs sont aussi conservées et leur montant doit être inscrit dans le facturier d'entrée.
Toutes les factures doivent être conservées pendant 10 ans (à partir du premier janvier qui suit leur date d'émission) pour le contrôle de l'administration fiscale.

 

d) Calcul du montant à payer d'une facture

 

Les emballages.

Suivant que les emballages soient repris ou non, ces derniers peuvent être soumis à la TVA.
Ainsi les emballages non repris sont facturés et soumis à la TVA. Le vendeur les perd, c'est comme s'il vendait de la marchandise en plus.
Exemples : Les emballages en plastique.
Les paquets cadeaux.

Les emballages repris sont facturés et non soumis à la TVA. L'acheteur achète les emballages mais il pourra plus tard les revendre.
Exemple : Les bacs de bière.

Attention : Si les emballages repris ne sont pas rendus à un moment ou à un autre, ils deviennent des emballages non repris.
L'acheteur devra donc payer la T.V.A. de ceux-ci.

L'escompte.

L'escompte est une réduction de prix accordée par le vendeur si l'acheteur paie avant l'échéance (date de paiement).
Il n'est pas soumis à la T.V.A. mais il doit être compris dans le montant total à payer.
Dans les factures avec escompte, on ajoute à la fin de celles-ci, la phrase : "Si paiement dans les x jours, alors le montant de cette facture sera diminuée de 123 EUR".
(123=escompte).

Somme totale du prix des marchandises
- Remise, rabais et ristourne
+ Transport
+ Emballage non repris
  (SOUS TOTAL)
- Escompte
  Base taxable
+ T.V.A.
+ Emballage repris
+ Escompte
  Montant à payer

 

Exercice

Un fermier (rue du marais, 10 à Nivelles) a besoin d'engrais pour fertiliser ses champs. Il commande à l'entreprise Semaille (9 rue étroite à Naast), 20 tonnes d'engrais spécifique pour le blé à 1 250 EUR, 10 pour le maïs à 1 100 EUR et 15 tonnes d'engrais complet à 1 350 EUR. Durant ce mois là, Semaille fait une ristourne de 4% pour tout achat au-dessus de 5 000 EUR. Les sacs lui coûtent 10 EUR par tonne commandée. Faites la facture que recevra ce fermier si le transport est de 2 000 EUR et si les palettes sur lesquelles on a amené l'engrais coûtent 500 EUR. L'entreprise Semaille accorde en plus un escompte de 2% si on paie la facture avant la fin du mois. Le taux de TVA est de 21 %.

Somme totale du prix des marchandises 56 250
- Remise, rabais et ristourne - 2 250
+ Transport + 2 000
+ Emballage non repris + 450
  56 450
- Escompte - 1 129
  53 321
+ T.V.A. + 11 617
+ Emballage repris + 500
+ Escompte
  65 438

à payer 66 567

I. Note de crédit et note de débit

 

a) Introduction

Lors de la rédaction de la facture, le vendeur peut commettre une erreur. Cette erreur peut être en faveur de l'acheteur ou en faveur du vendeur.
Il existe des documents pour corriger ces erreurs :
la note de débit et
la note de crédit.

 

b) Note de débit

Définition

Une note de débit est un document qui informe l'acheteur de l'augmentation d'une facture initialement envoyée.

Exemples

On envoie une note de débit à chaque fois que l'on veut informer l'acheteur de l'augmentation d'une précédente facture.
Les motifs de ce changement sont multiples :
oubli d'une partie de la marchandise lors de la rédaction de la facture,
rectification du taux de T.V.A., _ _ _ .

 

c) Note de crédit

Définition

Une note de crédit est un document qui informe l'acheteur de la diminution d'une facture initialement envoyée.

Exemples

Comme pour les notes de débit, il y a beaucoup de motifs pour envoyer ce document.
Citons :
- le retour de la marchandise au vendeur pour non conformité ;
- pour tenir compte d'un rabais obtenu après la rédaction de la facture ;
- dans l'exemple de départ, le cas où 5 palettes sont facturées ;
- une erreur ;
- _ _ _

 

d) Remarque

Les notes de débit et les notes de crédit ne peuvent être rédigées que par le vendeur.

 

e) La T.V.A.

Dans ces documents figure aussi la T.V.A., il ne faut pas l'oublier.

La facture initiale comprenait une T.V.A., calculée sur le montant total des marchandises.
On considère la note de débit comme une nouvelle facture ;
la T.V.A. est calculée sur le montant de celle-ci.
La dette envers l'administration TVA augmentera.

Pour les notes de crédit, on les considère comme des diminutions de factures.
La T.V.A. se calculera sur le montant de la réduction.
Avec une note de crédit, c'est l'administration T.V.A. qui doit de l'argent.
On a payé de trop lors de la facture initiale.

  

XVII. Le résultat et son affectation

Après l'estimation de l'impôt dû sur le résultat (détail sera donné dans un chapitre suivant), l'entreprise détermine la manière dont ce résultat net (positif de préférence) sera affecté.
Avant toute étude complémentaire, le lecteur est invité à consulter le résumé ci-après :

Un résultat net de 2 millions pourrait, par exemple, être affecté de la manière suivante, 5 % à la réserve légale, 20 % aux autres réserves, 10 % à ajouter au résultat reporté suivant, 50 % distribué aux actionnaires, 8 % aux administrateurs et 7 % aux autres allocataires, ce qui donnerait naissance à l'écriture :

N° compte Date Comptes D C
1860

6920
6921
693
694
695
696

130
133
14
471
472
473

31/12

Dotat à réserve légale
Dotat autres réserv
Bénéfice à reporter
Rémunération du capit
Administrateurs
Autres allocat

à Réserve légale
Réserves disponibl
Bénéf reporté
Dividend de l'exerc
Tantièm de l'exerc
Autres allocataires

100
400
200
1 000
160
140

 

 

 

100
400
200
1 000
160
140


Remarquons que pour "solder" les comptes de résultat, nous avons bien débité les comptes de charge du montant de 2 millions, bénéfice net de l'exercice. à faire, exercice 19, ci-après

Rappelons que tant que la réserve légale n'a pas atteint 10 % du capital souscrit, la part minimale à mettre en réserve légale est de 5 % du bénéfice net à reporter. Précisons également qu'en cas de bénéfice à reporter, mais de perte reportée lors des années précédentes, la dotation à la réserve légale n'est que de 5 % sur le bénéfice de l'exercice diminué de la perte reportée de l'année dernière.

Le lecteur attentif pourrait s'étonner que l'on débite des comptes de charges "69xx", alors qu'il y a bénéfice... une rapide explication : s'il y a bénéfice c'est que le total des charges (comptes 60xx à 66xx) est inférieur au total des comptes de produits (70xx à 76xx)... il nous manque donc des charges pour arriver à l'équilibre... ce sont les comptes "69xx" qui servent à "solder" les comptes de résultat... on débite ces derniers pour créditer les comptes de passif qui enregistrent une augmentation de dettes (actionnaires LT, actionnaires CT, administrateurs et autres.

 

  

XVIII. Ne pas confondre

Après de longues années de carrière, nous constatons que beaucoup d'individus confondent encore :

— la valorisation des stocks ;
— la variation des stocks ;
— l'optimisation des stocks ;

A. La valorisation des stocks

La valorisation des stocks d’une entreprise consiste à déterminer le montant établi au titre des stocks lors de leurs entrées au bilan ainsi que lors de leurs sorties... sans oublier que la valeur comptable du stock ne peut pas être modifiée en cours d'exercice comptable... mais rien n'interdit à l'entreprise de garder une trace de cette valeur dans des documents tenus à jour par le comptable de l'entreprise.
Les stocks de matières premières et de marchandises doivent être inscrits au bilan au coût d’acquisition,
tandis que les produits finis et les éléments en cours de production le sont au coût de production.

Tenir un inventaire permanent permet de connaître à tout moment les quantités en stocks... voire même sa valeur... et de mettre en évidence tout écart entre l'inventaire physique et l'inventaire comptable...

La valorisation des sorties de stocks peut se faire selon plusieurs méthodes proposées ci-dessus : coût moyen pondéré, FIFO ou LIFO pour les actifs fongibles, méthode du coût d’achat identifié pour les éléments identifiables.
Certains auteurs parlent également d'une méthode de valorisation sur la base du coût de remplacement.

Le choix de méthode a une incidence directe sur la formation du résultat de l’entreprise. Ainsi, sans aucune modification du volume de stocks, une valorisation plus élevée des stocks (donc augmentation des stocks plus forte, donc diminution des charges pour l'exercice en cours, donc résultat plus fort pour l'exercice en cours) pourra avoir pour conséquence un résultat plus faible dans le futur.

La compréhension des méthodes de valorisation retenue par l’entreprise est donc un élément important de la compréhension de la formation du résultat, d’autant plus dans les secteurs où les stocks sont traditionnellement élevés, ou dans les secteurs où les prix sont très volatiles. Si l'on a pas oublié le principe de permanence des méthodes, vu dans les principes généraux, les sociétés doivent conserver d’une année sur l’autre la même méthode de valorisation des stocks ou justifier le changement de méthode dans les annexes.

 

La variation de stocks

La variation des stocks est une écriture comptable annuelle qui enregistre la différence entre la valeur de la quantité physique présente dans l'entreprise en fin d'exercice comptable. Cette valeur sera influencée par le choix des méthodes de valorisation des stocks décrites ci-avant.

Le compte "609 Variation des stocks" est réservé à l'enregistrement des variations de stocks d'approvisionnements et de marchandises.

Les soldes des subdivisions "6090 Variation des stocks de matières premières", "6091 Variation des stocks de fournitures" et "6094 Variation des stocks de marchandises" du compte 609 représentent la différence existant entre la valeur des stocks d'approvisionnements et de marchandises à la clôture de l'exercice et la valeur desdits stocks à la clôture de l'exercice précédent, c'est-à-dire la différence de valeur entre le stock final, dit stock de sortie, et le stock initial, dit stock d'entrée, compte non tenu des provisions pour dépréciation.

Nombreux sont les auteurs qui enregistrent cette variation en deux étapes : ces comptes de variation des stocks sont alors débités, pour les éléments qui les concernent, de la valeur du stock initial et crédités de la valeur du stock final.
En conséquence, le solde du compte 609 représente la variation globale de la valeur du stock entre le début et la fin de l'exercice... et ceci est la solution retenue...

en cas d'augmentation des stocks,
les comptes de stocks (classe 3) sont débités (actif qui augmente)
par le crédit du compte de variation de stocks (diminution de charges) ;

en cas de diminution des stocks,
les comptes de stocks (classe 3) sont crédités (actif qui diminue)
par le débit du compte de variation de stocks (augmentation de charges).

Les soldes des comptes 6090, 6091, 6092 peuvent être créditeurs ou débiteurs. Ils figurent dans le modèle de compte de résultat comme comptes correcteurs en moins ou en plus des achats de marchandises ou des approvisionnements.

Attention, le principe est exactement le même au niveau de la comptabilité française, sauf les numéros du plan comptable : les soldes des subdivisions "6031 Variation des stocks de matières premières (et fournitures)", "6032 Variation des stocks des autres approvisionnements" et "6037 Variation des stocks de marchandises" du compte "603 Variation de stock" représentent la différence [...]

 

L'optimisation des stocks

 

 

 

  

XIX. Voir aussi :

Dans ce chapitre, il a été beaucoup question de :

— prix de revient (en vidéo) ;
— xx ;
— yy ;

 

A. Le prix de revient (en vidéo)

Merci à Michel Beaudry de nous laisser ces vidéos disponibles sur YouTube...
(sources : http://www.listal.com/person/michel-beaudry [consultée le 20/11/2009], )
(1) Il nous explique ce qu'est un prix de revient, comment il permet d'améliorer la production et les performances de l'entreprise s'il est bien compris et utiliser...
(2) Une quadruple mesure de la performance dans le prix de revient : productivité, efficience, efficacité et qualité...
(3) Productivité et efficience dans le prix de revient...
(4) Taux de rendement global dans la mesure du prix de revient...
(5) Indicateurs dans le prix de revient...

 

(1) (2)
(3) (4)
(5)

 

 

 

 

 


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